Avec 37,5 % de parts de marché mondial depuis le début de l’année 2025, CATL domine de la tête et des épaules le secteur des batteries pour voitures électriques.
Il faut dire que ses innovations ont de quoi faire tourner la tête. Le rythme des présentations est dense, et le géant chinois a profité du Salon IAA de Munich pour dévoiler une nouvelle batterie créée avec l’Europe en tête : la Shenxing Pro. Nous sommes partis en savoir plus.
Pour aller plus loin
CATL dévoile ses nouvelles batteries : 758 km d’autonomie et recharge en 10 minutes pour l’Europe
Deux versions différentes
Chez CATL, les Shenxing correspondent aux batteries LFP (lithium – fer – phosphate), une chimie plus abordable que les NMC (nickel – manganèse – cobalt) qui restent majoritaires en Europe ; nous avons un dossier complet sur le sujet pour en savoir plus.
Pour aller plus loin
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Dernière née de cette gamme, la Shenxing Pro n’a pas été présentée à Munich par hasard : elle se destine avant tout à notre marché et à ses spécificités.
Plus précisément, deux versions de cette batterie sont disponibles. La Shenxing Pro Super Long Life & Long Range (sic) promeut la longévité ; parfait, d’après CATL, pour les voitures électriques en leasing.
Les chiffres sont impressionnants, avec une autonomie très précise de 758 km selon le cycle WLTP pour une batterie de 122 kWh, une recharge de 10 à 80 % en 15 minutes, mais surtout une durée de vie de 12 ans ou un million de kilomètres. Après 200 000 kilomètres, CATL assure que la batterie n’aura perdu que 9 % de sa capacité initiale.
De son côté, la Shenxing Pro Super-Fast Charging Battery (toujours sic) met en avant la vitesse de charge par toutes les conditions. CATL annonce un taux de charge de 12C ; pour rappel, il s’agit du rapport entre la puissance maximale de recharge encaissable par la batterie et sa capacité. Une batterie de 50 kWh pourrait ainsi se recharger à 600 kW.
Concrètement, cette batterie assure une recharge de 10 à 80 % (soit 478 km pour une batterie de 110 kWh) en 10 minutes en conditions optimales, et maintenir un 20-80 % (soit 410 km) en 20 minutes par -20°C ; un appel au pied aux pays du Nord, particulièrement friands de voitures électriques.
Des technologies innovantes
Pour arriver à ces performances, CATL a développé une nouvelle cellule, baptisée Wave Cell. Toujours de type prismatique, elle se distingue par ses deux « épaules » sur sa partie supérieure.
De quoi permettre, d’après la marque, d’augmenter de 3 % leur densité énergétique et d’augmenter leur surface de refroidissement. Leur chimie a également été optimisée, notamment au niveau du graphite qui compose l’anode et de l’électrolyte.
Ces cellules sont directement positionnées dans le pack batterie sans module intermédiaire ; c’est ce qu’on appelle le cell to body (CTB), permettant un taux de remplissage de 76 % – et donc, ici aussi, d’augmenter la densité énergétique.
La sécurité n’a pas non plus été mise de côté. Conformément aux nouvelles règlementations en Chine, CATL annonce que ses Shenxing Pro répondent aux normes internes « NP 3.0 » (NP pour No Propagation) visant à réduire à néant les risques d’incendie après un emballement thermique des cellules.
La marque promet ainsi « une alimentation haute tension continue pendant plus d’une heure après un emballement thermique », de quoi « maintenir la vitesse du véhicule, permettant ainsi aux conducteurs de quitter calmement les zones dangereuses, et garantit l’absence de flammes et de fumée ». Une promesse permise par la chimie des cellules (électrolyte, séparateur et cathode) et du pack (barrières thermiques, revêtement ignifugé).
Pour l’Europe… mais peut-être pas en Europe
Voici donc des batteries prometteuses. CATL possédant des usines en Europe, notamment en Allemagne, on pourrait se dire que la marque produira ses Shenxing Pro sur le Vieux Continent… mais la réalité semble moins optimiste, comme le rapportent nos confrères d’Automobilwoche.
Matt Sheng, le directeur de CATL pour l’Europe, a ainsi confié que la production européenne « dépendra du nombre de commandes », et profitant pour annoncer que la marque « [n’envisage] pas pour l’instant d’implanter une autre usine en Allemagne. Cela tient bien sûr aux coûts énergétiques, qui sont très élevés en Allemagne, mais aussi à la disponibilité des terrains, au nombre nécessaire de travailleurs qualifiés, et à bien d’autres facteurs encore ».
Rappelons tout de même que CATL a un autre projet d’usine en Espagne, en partenariat avec Stellantis, et qui devrait être opérationnelle fin 2026.
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