Voici les voitures concernées par le nouveau tarif de stationnement anti-SUV à Paris

 

Ça y est, les parisiens ont voté contre les SUV à Paris. Plus précisément, le tarif de stationnement de certaines voitures, jugées trop lourdes, augmentera énormément à partir du 1er septembre 2024. Découvrez si vous êtes concerné.

Defender PHEV

Article actualisé le 6 février 2024 : Comme le relate le média Numerama, on connaît les résultats du vote organisé par la ville de Paris pour taxer le stationnement des SUV. Mais attention, car comme nous l’avions déjà vu en novembre dernier, ce ne sont pas seulement les SUV qui sont concernés. C’est toutes les voitures jugées trop lourdes par la mairie de Paris. Que ce soit des SUV ou non, électriques ou non.

Les voitures concernées

Ainsi, de nombreuses voitures, thermiques ou électriques, seront concernés par cette hausse des tarifs de stationnement dans Paris. En cause : leur poids, qui dépasse les 1,6 tonne pour les thermiques ou hybrides, et 2 tonnes pour les électriques.

Tesla Model X (largeur de 2 mètres) garé à Paris

D’ailleurs, la question qui était posée aux parisiens était un peu plus précise que la taxation des SUV : « êtes-vous pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles, lourdes, encombrantes, polluantes ?« . Les parisiens (ou plutôt 6 % des électeurs) ont voté à 54 % pour cette mesure.

Heureusement, la Tesla Model Y, voiture électrique la plus vendue de l’année 2023, sous forme de SUV, n’est pas visée par cette mesure, à 5 kg près ! En fait, la plupart des voitures électriques les plus vendues en France ne sont pas concernées grâce à leur poids, sous les 2 tonnes.

Les nouveaux tarifs

Dans le détail, les voitures dépassant le poids limite fixé par la mairie verront leur tarif de stationnement passer de 6 à 18 euros par heure dans les 11 premiers arrondissements de Paris, et de 4 à 12 euros pour les arrondissements numérotés de 12 à 20.

Rappelons que ce tarif concerne uniquement le stationnement non-résident. Les professionnels et les particuliers en stationnement résident ne sont donc pas concernés. Voici les exemptions qui permettent de ne pas payer la taxe SUV de la mairie de Paris :

  • Les résidents parisiens (tarif résidentiel),
  • Les professionnels sédentaires stationnés dans leur zone de stationnement autorisé,
  • Les chauffeurs de taxi dans les stations dédiées,
  • Les artisans et professionnels de santé.


Article original du 20 novembre 2023 : C’est un débat qui va faire grand bruit : plus ou moins de SUV à Paris ? Anne Hidalgo demande aux parisiens s’ils souhaitent que le stationnement des SUV (électriques et thermiques) soient surtaxés par rapport à des berlines. Mais, dans les faits, ce ne sont pas les SUV qui sont visés, mais les voitures lourdes. On vous explique pourquoi Paris a raison et que cette décision n’est qu’un aperçu de l’avenir des voitures.

Le 4 février 2024, les Parisiens sont invités à voter. Pas pour un nouveau maire, non, Anne Hidalgo occupera toujours la place de l’édile. Tout simplement, pour se prononcer en faveur, ou non, des SUV dans la capitale comme l’explique cette vidéo Facebook de la maire de Paris. Pour elle, « il y a encore trop de grosses voitures polluantes », ce qui nécessite « une augmentation très significative des tarifs de stationnement non résidentiels des SUV et des 4×4« .

Dans le détail, et comme le précise Numerama, le vote demande aux habitants de Paris s’ils sont favorables à l’instauration d’une taxe sur le stationnement pour les voitures lourdes. La phrase « Plus ou moins de SUV à Paris » est en fait un raccourci très simple (mais efficace) pour attirer les citoyens sur cette mesure très technique, mais qui s’inscrit dans l’air du temps.

Plus ou moins de SUV à Paris, vraiment ?

Comme on peut le lire sur le site de la mairie de Paris, ce ne sont pas les SUV qui sont visés directement. Même si le texte fustige les SUV à cause de leur surpoids et des risques plus élevés pour les piétons en cas de collision. Techniquement, ce sont les voitures lourdes qui sont pointées du doigt. Comme à Lyon qui a décidé d’augmenter le tarif de stationnement pour ces dernières.

Paris propose ainsi d’ajouter une taxe de stationnement supplémentaire pour les emplacements en surface. Seraient concernées : les voitures thermiques ou hybrides rechargeables de plus de 1,6 tonne ainsi que les voitures électriques de plus de 2 tonnes. Pourquoi cette différence ? Car les voitures électriques intègrent de lourdes batteries.

Sur les réseaux sociaux, la mairie de Paris se fait traiter de démagogue avec cette action anti-SUV. Ces observateurs ont en partie raison : pointer les SUV du doigt plutôt que les voitures lourdes donnent plus envie de s’intéresser à cette mesure. Mais, là où la mairie marque des points, c’est sur la nécessité d’une telle mesure.

Le problème des SUV à Paris

Pour avoir vécu à Paris pendant une dizaine d’années, je fustige personnellement les véhicules bruyants (T-Max à pot Akrapovic, je t’entends arriver de beaucoup trop loin) et les véhicules encombrants. J’avais l’habitude de me déplacer à vélo, en scooter, et très rarement, en voiture, pour quitter la capitale.

Quel enfer ! Surtout lorsqu’un carrefour est encombré par de nombreuses voitures transportant… une seule personne la plupart du temps. Et si en plus cette voiture mesure 5 mètres de longs, je devenais fou.

Justement, c’est la longueur du Range Rover, que la mairie de Paris a décidé de prendre en exemple pour illustrer son article sur le sujet. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils ne sont pas si rares que ça, eux et les Volkswagen Amarok ou autre Touareg. Et qu’ils ne sont clairement pas adaptés à la ville, que ce soit en termes de dimensions… mais aussi de consommation.

Le problème de la consommation et du poids

On le sait : à basses vitesses et en ville, c’est le poids du véhicule qui influe le plus la consommation d’énergie. Que ce soit une voiture thermique ou électrique. Ce dernier est toutefois aidé par la régénération d’énergie au freinage, ce qui permet de contrebalancer un peu cet inconvénient en ajoutant de l’énergie à la batterie lors des phases de décélération.

Mais dans tous les cas, une voiture électrique lourde consomme plus d’énergie qu’une version plus légère en ville. Et bien souvent, qui dit voiture lourde, dit aussi voiture longue. Je vous laisse compter combien on peut garer de Volkswagen e-UP d’une longueur de 3,5 mètres à la place de 10 Range Rover.

Volkswagen e-UP - 1
Volkswagen e-UP

Certains critiquent le projet de la mairie de Paris à cause des limites de poids, jugées trop faibles pour les voitures électriques. Ainsi, un Skoda Enyaq 100 % électrique en version 85 pèse tout juste plus de 2 tonnes. Contre un peu moins de 2 tonnes pour la version 60, à cause de la taille de la batterie plus petite. Pourtant, cette dernière consomme davantage que la version 80, à cause de son moteur plus ancien.

Électrique versus thermique : le match

Mais est-ce une bonne idée de taxer les voitures électriques lourdes, alors qu’elles sont beaucoup moins émettrices de gaz à effet de serre que leurs homologues thermiques (environ 3 fois moins sur l’ensemble du cycle de vie) ?

La réponse à cette question n’est pas simple, je vous l’accorde, mais Tesla nous prouve qu’il est possible de faire un SUV relativement léger et qui consomme assez peu d’énergie : la Model Y. Elle parvient à rester sous la barre des 2 tonnes, dans toutes ses versions (avec « petite » batterie de 60 kWh et avec la plus grosse batterie de 80 kWh) et consomme 15,7 kWh / 100 km.

Mercedes EQS

C’est certes plus que les 13,2 kWh / 100 km de la nouvelle Tesla Model 3 (au format berline et plus légère de 144 kg), mais c’est largement moins que les 17,2 kWh / 100 km réclamés par la Mercedes EQS et ses 2,4 tonnes… pour un format berline également. Petite nuance à notre raisonnement : la Skoda Enyaq 85 utilise le tout nouveau moteur Volkswagen (qui a de gros problèmes de production), permettant de faire passer la consommation à 14,9 kWh / 100 km.

On voit ici l’intérêt de la mesure de la mairie de Paris : pousser pour l’achat de véhicules moins lourds, qui consomment moins d’énergie et qui sont moins dangereux en cas d’accident avec un usager de la route vulnérable, comme un piéton ou un cycliste.

Vers des voitures électriques plus légères ?

C’est d’ailleurs le sens de l’histoire et c’est ce que cherchent à faire les constructeurs automobiles, notamment pour réduire les coûts des voitures électriques. Ford travaille par exemple à concevoir ses voitures électriques à l’image des TGV, pour pouvoir réduire drastiquement leur consommation et donc la taille de leur batterie. De quoi réduire leur poids… et leur prix !

Renault fait de même, et l’a encore prouvé récemment lors de l’annonce de la nouvelle Twingo électrique. Une citadine à l’appétit de moineau (environ 10 kWh / 100 km) parfaitement pensée pour les villes. Avant que Luca de Meo, patron de Renault, ne fustige les voitures électriques imposantes dotées de 200 kWh de batterie, à l’image de certains pick-ups.

Zeekr 001

Et puis, pourquoi acheter une voiture électrique dotée de 1 000 km d’autonomie (comme la Zeekr 001) pour faire en moyenne 30 km par jour et moins de 80 km pour 98,8 % des trajets ? Surtout que les bornes rapides se multiplient, et que recharger une voiture électrique prendra de moins en moins de temps. La Chine vient d’annoncer une voiture qui récupère 500 km d’autonomie en 12 minutes, la Li Auto Mega.

Des exceptions sont prévues

Pour mieux faire passer la pilule, la mairie de Paris prévoit d’exempter de taxation « les résidents parisiens et les professionnels sédentaires stationnés dans leur zone de stationnement résidentiel« . En d’autres termes, si vous avez une voiture lourde, vous n’aurez pas de taxe supplémentaire en étant garé en bas de chez vous.

Les « chauffeurs de taxi dans les stations dédiées ; les artisans, professionnels de santé et éligibles au tarif pro et les les PMR et titulaires d’une carte mobilité Inclusion – stationnement » ne sont pas visés non plus. Cadeau de la mairie : le stationnement sera toujours gratuit « tous et toutes le soir à partir de 20h, le dimanche et les jours fériés« .

Et dans le pire des cas, il restera toujours le stationnement dans les parcs privés souterrains, qui resteront exemptés de cette surtaxation.

Les limites de ce projet

Alors oui, l’idée de la mairie de Paris est sûrement imparfaite, on l’a vu avec certaines voitures électriques « vertueuses » qui seront surtaxées au même titre que des voitures thermiques bien plus polluantes. Mais c’est un signal fort qui permet de porter le débat là où il faut : sur le poids des voitures, leur taille et leur consommation.

Le NCM C5. // Source : Robin Wycke – Frandroid

Certains usagers seront défavorisés (on pense notamment aux habitants de banlieue) mais une révolution n’est pas faite pour plaire à tout le monde. Surtout lorsque c’est l’avenir de notre planète qui est en jeu. La situation globale devient alors plus importante que les situations individuelles.

Mais cela nécessite de la part de la mairie de Paris de soigner les autres mobilités, que ce soit le vélo ou les transports en commun. Pour ce dernier pan, la responsabilité est partagée avec la région Île-de-France.

 


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