Pourquoi les voitures électriques chinoises vont faire gagner beaucoup d’argent à Peugeot et Citroën

 

Le patron du groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep, etc.), Carlos Tavares, a pris la parole au sujet du prix de ses voitures électriques. S'il est selon lui important de réduire ces derniers, il ne faut pas non plus aller trop loin, au risque de faire chuter les marges. Mais surtout, l'arrivée en Europe des voitures chinoises Leapmotor grâce à Stellantis pourrait bien changer la donne pour le prix des voitures électriques.

Citroën ë-C3
Citroën ë-C3

La concurrence est de plus en plus rude sur le marché automobile, et notamment sur celui de la voiture électrique. Et pour cause, de nombreux nouveaux constructeurs chinois font leur arrivée sur ce segment et tentent tout particulièrement leur chance en Europe. Ce qui ne plaît ni à Bruxelles, ni aux marques traditionnelles déjà bien implantées.

Des prix en baisse…

C’est dans ce contexte que les entreprises se livrent depuis quelques mois une guerre des prix acharnée, débutée notamment avec Tesla. La firme avait fait chuter les tarifs de ses Model 3 et Model Y de 13 000 euros en tout début d’année, incitant ses rivaux à réagir. Depuis, les constructeurs ne cessent de tirer les prix vers le bas, alors que les spécialistes estiment que la parité avec les modèles thermiques sera bientôt atteinte.

Cette dégringolade des tarifs est également rendue possible par la chute du coût du lithium, qui continue sa baisse au fil des mois. C’est ainsi que les constructeurs peuvent proposer des voitures toujours moins chères, à l’image du groupe Stellantis. Ce dernier, fruit de la fusion entre PSA et FCA continue de tirer les prix de ses autos électriques vers le bas, sans rogner sur ses marges.

Fiat 600e // Source : Marie Lizak pour Frandroid

C’est en effet ce qu’a expliqué son patron Carlos Tavares lors de la 15e édition de la Goldman Sachs Industrials & Auto Week qui se déroule à Amsterdam. Relayé par le site Automotive News, l’homme d’affaires indique que les voitures électriques du groupe sont désormais quasiment aussi rentables que les modèles thermiques. Mais cela nécessite un équilibre qui n’est pas évident à conserver.

Et pour cause, l’entreprise se doit de proposer des voitures abordables, afin de rester dans la course face à ses rivaux. C’est ainsi que Citroën a récemment levé le voile sur sa ë-C3, qui va démarrer sous la barre des 25 000 euros dans sa version la moins chère. Mais d’autres modèles devraient également voir le jour, alors que Stellantis s’est récemment associé avec le constructeur Leapmotor.

… mais pas trop non plus

Pour mémoire, la firme européenne possède désormais pas moins de 20 % de l’entreprise chinoise, qui commercialise notamment la T03 que nous avons récemment essayée. En parallèle, le groupe veut poursuivre son offensive aux Etats-Unis avec ses marques Ram et Jeep. D’ici à 2030, l’entreprise prévoit de commercialiser pas moins de 75 voitures électriques à travers le monde, dont 25 outre-Atlantique.

Mais si Stellantis doit tirer les prix vers le bas afin de rester compétitif, il doit rester vigilant à ne pas aller trop loin. Car cela pourrait avoir un impact direct sur les marges, qui risquent de trop chuter, ce qui ferait inévitablement perdre de l’argent à l’entreprise. Heureusement, cette dernière possède déjà une stratégie assez maline de réduction des coûts pour éviter les pertes.

Cela prend notamment la forme d’un « approvisionnement qui est plus compétitif de 30% par rapport à n’importe quelle alternative pouvant être mise en place dans le monde occidental » grâce au partenariat avec Leapmotor. Avant d’ajouter que Stellantis « va importer ses voitures chinoises sur les marchés européens de manière profitable« . On imagine aussi que la stratégie est assez similaire pour sa ë-C3 qui sera vendue moins de 20 000 euros en 2025.

Ce qui lui permet de réduire les coûts sans rogner sur les marges, ce qui est vital. Le dirigeant explique que « ceux qui ne parviennent pas à faire de l’argent avec les véhicules électriques vont faire face à des difficultés très vite ».

En effet, il rappelle que les voitures thermiques sont plus rentables que l’électrique, qui nécessite des investissements très lourds. Mais il n’y a cependant pas le choix, puisque les autos à combustion seront interdites à la vente en Europe à partir de 2035, tandis qu’il faudra composer avec une concurrence rude, dont Renault avec sa R5 E-Tech.


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