
Particulièrement adaptées aux rues étroites des villes européennes et plébiscitées pour leurs tarifs réduits et leur haut niveau de praticité (vous souvenez-vous de tout ce qu’on peut mettre dans une Twingo 1 ?), les citadines ont longtemps trusté les premières places des ventes automobiles en Europe.
Las, le premier semestre 2025 est cruel pour ce qu’on appelle le segment A. Automotive News Europe annonce 204 384 ventes sur les six premiers mois de l’année, une baisse de 24 % par rapport à 2024, et loin des 1,1 million de citadines écoulées sur cette période en 2014. Les raisons sont multiples.
Une catégorie difficile à rentabiliser
La première est très simple : l’offre se raréfie. Ces derniers mois, la Fiat 500 thermique, la Suzuki Ignis, la Mitsubishi Space Star et la Renault Twingo, quatre succès commerciaux, ont ainsi quitté les concessionnaires, laissant la catégorie des voitures à moins de 15 000 euros bien vide : seule la Dacia Sandero résiste, avec un tarif d’accès fixé à 12 990 euros (hors malus écologique).

Quant aux voitures électriques, le simple fait de descendre sous les 20 000 euros représente encore un défi. L’offre demeure réduite, avec la Dacia Spring, la Leapmotor T03 et la BYD Dolphin Surf (trois voitures électriques produites en Chine). En poussant à 25 000 euros, on trouve aussi la Citroën ë-C3, la Fiat Grande Panda, la Hyundai Inster et plus récemment la Renault 5 E-Tech.


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Raison avancée de cette désertification par les constructeurs : la difficulté à rentabiliser ces petites voitures, notamment à cause des normes de plus en plus strictes. Que ce soit en termes de sécurité ou de pollution, l’Union Européenne demande toujours plus d’équipements de série, laissant dire à Luca de Meo, ancien PDG de Renault : « il devient très difficile d’être rentable avec une petite voiture » – ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il égratigne la politique de l’UE sur ce sujet.
Quant à Frank Krol, PDG de Mitsubishi Motors Europe, il justifie le retrait de sa Space Star en expliquant : « Il n’est plus vraiment viable d’avoir une voiture thermique équipée de tous ces systèmes tout en restant abordable ».

Un constat partagé par John Elkann, président de Stellantis, dont plusieurs de ses marques (Fiat, Citroën, Peugeot) ont été spécialisées dans les microcitadines : « [Les régulations] touchent au cœur même de ce que l’industrie européenne faisait autrefois : construire des petites voitures et permettre à un grand nombre de personnes d’accéder à la mobilité ».
Un constat qu’il faut tout de même nuancer par la stratégie largement répandue, ces dernières années, de privilégier les marges aux ventes. Dit autrement : gagner plus d’argent par voiture vendue en augmentant les prix, quitte à en vendre moins.
Des pistes à explorer
Face à ce constat, les deux dirigeants esquissent une piste : celle d’une nouvelle catégorie de voitures, directement inspirées des kei-cars japonaises. À mi-chemin entre les quadricycles type Citroën Ami et les citadines traditionnelles, elles bénéficieraient d’une législation allégée en échange d’un cahier des charges draconien, limitant gabarit et puissance.

La Commission Européenne a lancé une étude sur la faisabilité de cette catégorie, et les résultats devraient se faire connaître sous peu. Lucien Mathieu, directeur du département Automobile au sein du lobby Transport & Environnement, préfère tout de même prévenir : « La création d’une nouvelle catégorie de véhicules peut s’avérer assez complexe et longue ».
N’oublions pas que les voitures électriques à moins de 25 000 euros sont en train de se développer. Le groupe Volkswagen va bientôt lancer ses citadines, avec la Volkswagen ID.2 et la Cupra Raval, tandis que des petites Kia et Hyundai devraient voir le jour dans les années à venir.
Quant au segment des voitures électriques à moins de 20 000 euros, la Renault Twingo électrique ouvrira le bal en 2026, avant d’être rejointe par une version siglée Dacia, promise sous les 18 000 euros ; elle pourrait enfin être déclinée chez Nissan, comme ce fut le cas entre la R5 et la Micra.

À l’approche de l’échéance de 2035, où les voitures thermiques ne pourront plus être vendues en Europe, ces motorisations vont encore perdre du terrain, y compris dans le segment des citadines. Tout n’est cependant pas perdu : Fiat vient de présenter une version mild-hybrid de sa 500, avec un ticket d’accès visant les 17 000 euros, tandis que Toyota vient de faire rentrer une motorisation hybride dans sa petite Aygo X, de quoi limiter les rejets de CO2 à 86 g par kilomètre.
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