
Après une année 2025 catastrophique marquée par une avalanche d’avertissements sur résultats, l’industrie automobile européenne ose enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel.
Comme le révèle Automotive News Europe, les analystes financiers commencent à rehausser leurs prévisions de bénéfices pour 2026, portés par les plans de restructuration et les coupes budgétaires drastiques engagées par les constructeurs. Mais cette embellie annoncée suffira-t-elle à compenser les dégâts d’une année que l’on peut déjà qualifier comme noire pour l’industrie ?
Une tempête parfaite en 2025
L’année 2025 restera dans les annales comme l’annus horribilis du secteur. Les constructeurs ont essuyé une tempête parfaite : droits de douane américains, effondrement de la demande chinoise, offensive agressive des marques locales dans l’Empire du Milieu, et progression trop lente du marché des véhicules électriques.
Le bilan est d’ailleurs assez édifiant : Porsche a révisé quatre fois ses prévisions à la baisse et réduit ses ambitions électriques, Stellantis a enregistré des milliards de charges exceptionnelles, tandis que Renault affiche une perte abyssale de 9,5 milliards d’euros liée à sa participation dans Nissan.

Plus récemment, c’est la crise des semi-conducteurs qui est revenue hanter le secteur. La pénurie chez Nexperia, pris dans un bras de fer géopolitique entre La Haye et Pékin, a fait trembler toute la filière. Volkswagen ne disposait fin octobre que d’une semaine de stock de puces pour ses usines allemandes. « La production automobile globale ne peut progresser qu’au rythme des composants les plus lents », résume laconiquement Ross MacDonald, analyste chez Citigroup.
Des signes d’amélioration fragiles
Face à ce tableau noir, quelques lueurs d’espoir émergent timidement. L’Allemagne promet trois milliards d’euros de subventions pour les véhicules électriques d’ici 2029. Les ventes automobiles en Europe progressent depuis trois mois consécutifs. Volkswagen affiche des flux de trésorerie et des marges solides au troisième trimestre, tandis que l’apaisement sino-américain laisse entrevoir une reprise des livraisons de puces.
Porsche, malgré ses déboires chinois, estime avoir « terminé » son réalignement stratégique. Mercedes maintient ses prévisions et lance même un rachat d’actions de deux milliards d’euros. Quant à Stellantis, ses ventes nord-américaines montreraient des signes de redressement après un recentrage sur les SUV.
Un optimisme à relativiser
Reste que cet optimisme mérite d’être sérieusement nuancé. Les analystes eux-mêmes qualifient les fondamentaux du secteur de « fragiles ». Les marchés américain et chinois, cruciaux pour la rentabilité des constructeurs premium, demeurent atones. Les plans de réduction de coûts, s’ils rassurent les actionnaires à court terme, posent la question de l’investissement dans l’innovation et la transition électrique.

L’indice automobile Stoxx Europe 600 anticipe certes un rebond du bénéfice par action en 2026-2027, avec 2025 comme point bas. Mais cette prévision repose largement sur l’hypothèse que les efforts de restructuration porteront rapidement leurs fruits, que les tensions géopolitiques s’apaiseront durablement, et que la demande repartira. Autant de paris risqués dans un contexte mondial instable.
Si le pire semble effectivement passé pour l’automobile européenne, le chemin vers une véritable reprise s’annonce long et encore semé d’embûches. La renaissance tant espérée pour 2026 dépendra autant des décisions stratégiques des constructeurs que de facteurs externes largement hors de leur contrôle.
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