Xiaomi veut copier Apple avec ses puces maison

 
Lu Weibing vient de révéler les ambitions de Xiaomi en matière de puces. L’objectif : développer ses propres processeurs en commençant par le haut de gamme, comme Apple.

Xiaomi a présenté ses résultats du premier trimestre : +47 % de chiffre d’affaires et des bénéfices en forte hausse.

Mais c’est surtout la stratégie puces de la marque chinoise qui retient l’attention. Lu Weibing, président du groupe, a détaillé les ambitions de Xiaomi pour ses processeurs maison.

Pour aller plus loin
Voici la puce Xiaomi Xring O1, et une première comparaison face à Qualcomm

Le plan est simple : commencer par le plus dur. Xiaomi développe d’abord ses puces haut de gamme avant d’envisager le milieu de gamme. Une approche qui rappelle celle d’Apple avec ses processeurs A-series, puis M-series.

Des puces flagship d’abord

« Nous commençons par la puce la plus difficile« , explique Lu Weibing. Pas question de s’éparpiller sur des processeurs d’entrée de gamme. Xiaomi veut prouver sa capacité technique sur le segment le plus exigeant.

La marque a déjà lancé sa puce Xuanjie T1 (dans le SoC Surge Xuanjie O1) dans la Xiaomi Watch S4. Ce processeur intègre une bande de base 4G développée en interne. Prochaine étape : la 5G. « Le modem a atteint la 4G, maintenant on s’attaque à la 5G« , précise le dirigeant.

Cette stratégie progressive fait sens. Maîtriser la 4G avant de passer à la 5G évite de griller les étapes. Apple avait procédé de même avec ses modems, même si la marque a finalement racheté la division Intel.

Coexistence avec Qualcomm et MediaTek

Xiaomi rassure ses partenaires historiques : pas question de tout faire maison du jour au lendemain. Les puces Xring coexisteront longtemps avec les Snapdragon de Qualcomm et les Dimensity de MediaTek.

« Le taux d’installation ne sera pas trop élevé« , promet Lu Weibing. Les puces maison resteront cantonnées aux produits flagship, sans cannibaliser les gammes moyennes qui utilisent massivement les solutions externes.

Cette approche prudente évite de braquer les fournisseurs tout en gardant une marge de manœuvre. Samsung avait tenté le tout-maison avec Exynos avant de faire marche arrière sur certains marchés… surtout à cause des performances en comparaison avec Qualcomm Snapdragon.

La recette Apple adaptée à Xiaomi

Le parallèle avec Apple est frappant. La marque à la pomme avait commencé par développer ses puces A-series pour iPhone et iPad, avant d’attaquer les Mac avec les puces M-series. Résultat : un contrôle total de l’expérience utilisateur et des marges confortables.

Xiaomi semble vouloir reproduire cette stratégie, à sa façon. Commencer par les montres connectées, puis étendre aux smartphones flagship, et pourquoi pas aux laptops à terme. Le chemin est tracé.

Ces ambitions s’appuient sur des finances solides. Le premier trimestre 2025 affiche 111,3 milliards de yuans de chiffre d’affaires (+47%) et 10,9 milliards de bénéfice net. Une première pour Xiaomi, et de quoi financer la R&D nécessaire au développement de puces.

Car concevoir des processeurs coûte cher. Très cher. Apple y consacre des milliards chaque année. Google aussi avec ses puces Tensor. Même Amazon développe ses propres processeurs ARM pour le cloud.


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