
Le Président américain Donald J. Trump a signé cette semaine trois « exectutive orders » visant à préciser les grands axes de sa stratégie en matière d’intelligence artificielle aux États-Unis.
L’objectif de ce triptyque peut être résumé comme suit : assouplir les normes environnementales pour faciliter l’implantation de data-centers sur le sol américain, faire des États-Unis une puissance exportatrice d’intelligence artificielle, et empêcher l’IA financée par des fonds fédéraux de verser dans le « wokisme ».
Moins de contraintes, plus de data-centers…
Pour favoriser le développement d’une IA « Made in USA », l’administration américaine souhaite donc en premier lieu réduire les contraintes environnementales en vigueur, pour aider à l’installation de centres de données plus nombreux.
Le Président américain condamne notamment ce qu’il décrit comme le « dogme radical sur le climat », et recommande en conséquence la levée de certaines normes visant à protéger l’environnement. Parmi elles, des lois sur la pureté de l’air et de l’eau.
Pour accompagner les besoins énergétiques colossaux qui iront de paire avec la construction de nouveaux data-centers, Donald Trump a expliqué que « chaque entreprise aura le droit de construire sa propre centrale électrique », précisant avoir l’intention de se caler sur la Chine en matière d’accroissement de la capacité électrique.
Comme le souligne Euro News, l’annonce de ces mesures envoie un feu vert à plusieurs géants américains de la Tech, qui auront donc les coudées franches pour construire de nouveaux data-centers aux États-Unis.

On pense notamment à OpenAI, qui devrait pouvoir mener à bien son projet de construction d’un complexe à Abilene, dans le centre du Texas — État républicain. Un projet qui a d’ailleurs déjà reçu la validation de Donald Trump. On sait par ailleurs qu’Amazon, Microsoft, Meta et xAI ont également des projets similaires dans les cartons. Ces différentes entreprises seront ainsi les premières à profiter des annonces de la Maison Blanche.
On apprend en parallèle que la stratégie de l’Administration Trump contient aussi des outils de coercition financiers visants à dissuader les États de réglementer de manière trop agressive contre l’IA. Un appel est notamment lancé auprès de agences fédérales pour ne pas fournir de financement aux États dont les réglementations en la matière seraient jugées trop lourdes.
« Nous avons besoin d’une norme fédérale de bon sens qui prévaut sur tous les États, et sur tout le monde, pour ne pas se retrouver en litige avec 43 États en même temps », a en outre indiqué Donald Trump.
… et un objectif de « neutralité idéologique »
Le plan de route de Donald Trump contient également un volet sociétal.
L’intitulé d’un des trois décrets signés ce 23 juillet par le Président américain a d’ailleurs le mérite d’être explicite : « Empêcher l’IA woke de pénétrer l’administration fédérale ». Consultable à cette adresse, le document précise que les modèles « d’IA woke » seront bannis des contrats fédéraux, et que la « neutralité idéologique » sera prônée pour les LLMs (grands modèles de langage) financés par des fonds fédéraux.

« Les LLM doivent être des outils neutres et non partisans qui ne manipulent pas les réponses en faveur de dogmes idéologiques comme les [politiques de diversité, équité et inclusion] (DEI). Les développeurs ne doivent pas encoder intentionnellement des jugements partisans ou idéologiques dans les résultats d’un LLM, sauf si ces opinions font l’objet d’une requête par l’utilisateur final (…) », lit-on.
Ces lignes font notamment écho à d’anciens dérapages de l’IA Google Gemini, qui avait par le passé généré des images historiquement fausses en souhaitant promouvoir la diversité.
Notons que les mesures annoncées par la Maison-Blanche ont d’ores et déjà fait réagir. Ce mardi, plus de 100 groupes d’intérêt (dont des syndicats, des groupes de parents, des organisations de défense de la justice environnementale et des défenseurs de la vie privée), ont en effet signé une résolution s’opposant au plan de Donald Trump en matière d’IA.
Lui est notamment reproché de trop s’appuyer sur le bon vouloir des géants de la Tech en matière de régulation.
« En continuant à s’appuyer sur les engagements volontaires (…) des entreprises d’IA, il expose les États-Unis au risque d’accidents graves, de pertes d’emplois massives, de concentrations extrêmes de pouvoir et de perte de contrôle humain », a déclaré Anthony Aguirre, directeur du Future of Life Institute, cité par Euro News.
« Nous savons par expérience que les promesses des grandes entreprises technologiques ne suffisent tout simplement pas », a-t-il ajouté.
Téléchargez notre application Android et iOS ! Vous pourrez y lire nos articles, dossiers, et regarder nos dernières vidéos YouTube.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix