Apple réclame que l’UE abroge un de ses textes majeurs sur la régulation du numérique

 
Depuis longtemps opposé au Digital Markets Act, Apple a, pour la première fois, directement appelé l’Union européenne à abroger son texte au prétexte qu’il dégraderait l’expérience numérique d’habitant du Vieux Continent.
Crédit : Unsplash

Le ton semble être monté d’un cran. Peu de temps après avoir qualifié les élus de la Commission européenne de méchants « bureaucrates », Apple vient de publier un communiqué demandant à ce que le DMA, texte majeur de la régulation des services numériques en Europe, soit tout simplement abandonné. Ou tout du moins largement revu.

La firme n’a jamais caché l’hostilité qu’elle portait envers cette directive depuis son adoption en 2022, mais n’avait jamais attaqué aussi frontalement et publiquement les pouvoirs européens. Un virage qui semble épouser les positions de l’administration Trump, remarque France 24.

Un texte qui crée « des nouvelles vulnérabilités »

Forcé d’ouvrir des pans entiers de ses systèmes d’exploitation à la concurrence, Apple considère que la vision « extrême » de la commission a « dégradé l’expérience pour nos utilisateurs et utilisatrices dans l’UE » et a créé « des nouvelles vulnérabilités » sur ses systèmes d’exploitation. Pire encore, le texte « perturbe la manière facile et fluide dont les produits Apple fonctionnent les uns avec les autres ».

Crédit : Nathan Le Gohlisse pour Frandroid

La firme explique donc que « le meilleur moyen de réparer les dommages faits et d’éviter de nouveaux problèmes serait d’abroger la loi ». Grand prince, Apple explique aussi être prêt à accepter que seules quelques « dispositions spécifiques » soit supprimée sans nécessairement mettre toute la directive à la poubelle. Pour le fabricant d’iPhone, un nouveau texte « conçu par une agence indépendante » et « qui met les utilisateurs et utilisatrices au centre » serait plus approprié.

Un virage trumpiste ?

Rappelons qu’il a fallu presque trois ans pour que le DMA devienne la pierre angulaire de la réglementation numérique qu’il est aujourd’hui. Il permet d’imposer des amendes allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaire mondiale de l’entreprise visée. Depuis, il a effectivement servi à condamner Apple à une amende de 500 millions d’euros, mais s’est aussi attaqué aux pratiques d’autres géants du web (Meta et Google, au hasard). Pourtant, la firme insinue que les règles du DMA « ne s’appliquent qu’à Apple » en laissant les autres constructeurs « faire ce qu’ils veulent ».

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Ce virage dans la communication d’Apple (habituellement plus feutrée) semble tout spécialement pensé pour attirer l’attention de Donald Trump. Le président étasunien qualifiait en effet il y a peu les législations européennes de « discriminantes envers les technologies américaines ». Depuis, Tim Cook a offert un petit trophée en or au président et a participé à un étrange dîner à la gloire de ce dernier.


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