Huawei dément participer à l’espionnage chinois, même si une loi l’y oblige

Ils comptent investir 4 milliards d'euros en France, donc ça va 🤑

 

À l'occasion d'une interview accordée à nos confrères de l'AFP, Liang Hua, président de Huawei, est revenu sur les accusations portées sur groupe. Il dément notamment l'existence d'une loi chinoise obligeant les entreprises à participer à la politique de renseignements de Pékin.

Depuis plusieurs années, les soupçons portés sur Huawei se multiplient en matière d’espionnage. Depuis mai dernier, la sanction est tombée : le groupe chinois ne pourra désormais plus faire affaire avec des entreprises américaines. Si aucune preuve d’espionnage n’a encore été amenée, il faut dire que les soupçons restent bien présents. C’est dans ce cadre que Liang Hua, le président du groupe chinois, a accordé ce mardi une interview à l’AFP.

D’emblée, le dirigeant de Huawei affirme que « la Chine n’a pas de loi qui exige de ses entreprises qu’elles fournissent [au gouvernement] des renseignements ». Une information qui paraît cependant erronée puisque, comme le rappellent nos confrères, une telle loi a bien été votée en juin 2017. Celle-ci indique dans son article 7 que « toutes les organisations et tous les citoyens doivent soutenir, assister et coopérer avec les efforts de renseignement national en accord avec la loi, et doivent protéger les secrets du renseignement national dont ils ont connaissance ». Le démenti de Liang Hua apparaît alors d’autant plus étrange, puisque le président de Huawei affirme que « à l’avenir, même si ça devait arriver, nous refuserons ce genre de demande ».

Quatre milliards d’euros à investir en France

En dehors des accusations d’espionnage pour le moins mal démenties, Huawei se veut néanmoins rassurant quant à ses rapports avec les pays européens. Liang Hua a ainsi expliqué qu’il comptait investir quatre milliards d’euros en composants et services auprès des entreprises françaises. Le groupe compte par ailleurs ouvrir une usine en Europe, concentrée sur les composants de ses équipements 5G. Pour l’heure, aucun pays n’a encore été annoncé, mais Liang Hua affirme que la décision pourrait être prochainement dévoilée.

Il faut dire qu’en matière de composants, Huawei ne peut plus utiliser d’équipements ou de puces américaines. Si Huawei a déjà réussi à faire sans pour son Mate 30 Pro, le groupe chinois va devoir continuer sur cette lancée à l’avenir et, à ce sujet aussi, Liang Hua se veut optimiste : « D’ores et déjà, dans le domaine des technologies 5G, nous ne sommes plus dépendants aujourd’hui de l’approvisionnement venant des fabricants américains de puces et autres composants ».