Dix mois avec le Huawei P30 : le parfait compromis entre compacité et autonomie

Six pouces avec une bonne autonomie, il n'a pas de concurrence

 

Près d'un an après sa sortie, le Huawei P30 est toujours l'un des meilleurs smartphones du marché sur Android. En plus de sa polyvalence en photo, il est l'un des rares smartphones de 6 pouces à proposer une autonomie confortable. Et malgré l'embargo américain, son logiciel ne cesse de s'améliorer.

Il a dix mois, à la fin du mois de mars 2019, Huawei lançait sa gamme P30 en fanfare. À l’époque, le constructeur chinois ne le savait pas encore, mais il venait tout juste de commercialiser les derniers appareils haut de gamme encore viables en Europe. Depuis, le Huawei Mate 30 Pro a dû faire face à l’embargo américain sur les produits Huawei et donc se passer des services mobiles Google.

Cela fait désormais près d’un an que j’ai pu tester le Huawei P30 classique — sous-entendre en format non « Pro ». Et autant dire que pendant ces dix mois, j’ai eu un mal fou à tester d’autres smartphones. Il faut dire que le smartphone de Huawei présente à mes yeux le compromis idéal entre compacité, autonomie et qualité photo. Certes, on trouve bien d’autres appareils avec un gabarit restreint et de bonnes performances photo, comme le Samsung Galaxy S10, mais c’est l’autonomie qui fait alors défaut. Certains smartphones d’entrée de gamme, comme le Xiaomi Mi 9 SE, proposent un bon compromis entre autonomie et compacité, mais c’est cette fois la qualité photo qui fait défaut.Finalement, seul le Google Pixel 3a aurait pu me faire retourner ma veste tant sa qualité photo est bonne, son autonomie suffisamment confortable et son format compact. Mais cette fois, c’est le manque de polyvalence en photo qui m’a rebuté. Parce que l’une des principales forces du Huawei P30 est indubitablement la présence des trois modules photo au dos.

Toujours très agréable en photo

Je le disais lors du test du Huawei P30, je le confirme près d’un an plus tard : le Huawei P30 est toujours très satisfaisant à utiliser en photo. Petit rappel des trois appareils intégrés au dos, on retrouve un module principal de 40 mégapixels avec objectif équivalent 27 mm (f/1,8), un module ultra grand-angle de 16 mégapixels avec objectif équivalent 16 mm (f/2,2) et un module zoom x3 de 8 mégapixels avec objectif équivalent 81 mm (f/2,4).

On rappellera aussi que le Huawei P30 dispose d’un zoom hybride x5 équivalent 135 mm. Néanmoins, et c’est l’une des premières choses à ajouter par rapport à mon avis initial en mai 2019 : le téléobjectif est loin d’être fiable. En fait, on se rend rapidement compte que le smartphone va passer fréquemment du module téléobjectif au capteur principal lorsque les conditions lumineuses ne sont pas suffisantes. Si vous cherchez à prendre une photo zoomée en basse lumière, il y a de grandes chances qu’elle soit en fait capturée avec le module de 40 mégapixels dans lequel le smartphone viendra couper l’image. Est-ce un défaut ? Oui et non.

Oui parce que le capteur principal va avoir tendance à rendre une image un peu plus terne que le capteur de 8 mégapixels spécialement dédié au zoom. Logique, puisqu’il ne s’agit que d’un découpage de l’image et que la balance des blancs et des couleurs va se faire en prenant l’image entière du capteur. Mais là où ça peut être très pratique, c’est pour éviter le flou de mouvement. Le capteur principal est en effet stabilisé optiquement, ce qui n’est pas le cas de celui du téléobjectif. Dès lors, en zoomant, le smartphone va vous proposer des images bien plus nettes lorsqu’il passe sur le capteur de 40 mégapixels.

Reste que malgré ce petit aléa, lié à une méthode pratiquée finalement par nombre de constructeurs, le Huawei P30 propose une excellente polyvalence en photo. Le zoom x3 est largement suffisant dans la plupart des cas et, quand il ne l’est pas, le zoom x5 permet d’aller encore plus loin. Les rares moments où j’aurais aimé profiter d’un zoom x10 est dans le cadre de portrait, pour mieux mettre en avant un élément de l’arrière-plan comme pour permettre de mieux distinguer un élément du paysage.

L’ultra grand-angle fonctionne lui aussi toujours aussi bien et s’est avéré très pratique pendant mes voyages à Lisbonne, en Suisse ou à Dublin pour réussir à capturer les bâtiments et les paysages dans toute leur étendue.

Enfin, sans trop de surprise, le module principal s’en sort toujours très bien lui aussi, et ce quelle que soit la condition lumineuse. J’ai énormément joué avec le mode HDR ainsi qu’avec le mode nuit pour réussir à capturer le plus de détails possibles, notamment dans des conditions difficiles avec le soleil de face ou à contre-jour.

Dans l’ensemble, c’est surtout le polyvalence du Huawei P30 qui a réussi à me convaincre. Il faut dire qu’avant celui-ci, j’utilisais encore un Essential Phone dont on ne peut dire que la photo était son fort. Certes, j’ai eu l’occasion de tester depuis d’autres appareils équipés d’un triple module photo à l’arrière, mais il faut se souvenir qu’il y a un an, le combiné grand-angle/ultra grand-angle/téléobjectif était encore assez rare sur le marché. Seul Samsung proposait en face une si grande polyvalence. Et comme on va le voir, les smartphones de Samsung posaient bien d’autres problèmes.

Une autonomie toujours au top

Parce qu’outre la photo, la plus grande force du Huawei P30 est son autonomie. Certes, sur le papier, ce n’est pas la panacée. En raison de son format relativement compact, le smartphone n’est équipé que d’une batterie de 3 650 mAh.

Et pourtant, malgré cet accumulateur à la capacité toute relative, je n’ai jamais eu à me plaindre de l’autonomie de mon Huawei P30. Même après l’avoir utilisé pendant des journées entières avec Google Maps et la géolocalisation activée, après avoir pris des dizaines de photos et de vidéos sur une seule journée, je ne suis jamais tombé à cours de batterie avant la soirée. Dans la plupart des cas, le Huawei P30 peut même tenir pendant deux jours consécutifs avec une utilisation raisonnable, en gardant l’écran allumé pendant deux à trois heures sur la journée. Je me suis même arrogé le luxe de modifier le paramètre de mise en veille du smartphone pour que l’écran ne s’éteigne qu’après 10 minutes, et ce sans constater de baisse drastique de l’autonomie.

Il faut dire que le Huawei P30 est équipé de EMUI, l’interface maison de Huawei réputée pour sa gestion pour le moins agressive de l’autonomie. En effet, le système va avoir tendance à fermer automatiquement les applications en arrière-plan assez rapidement. Et autant dire que ça peut être un problème dans certains cas. Par exemple, j’ai fini par réaliser que mes photos, théoriquement sauvegardées automatiquement sur Dropbox, ne se synchronisaient en fait pas. Logique, puisque Dropbox n’était pas lancé en tâche de fond. Il m’a fallu à chaque fois rouvrir l’application pour que la synchronisation s’opère. Heureusement, un petit tour dans les paramètres de batterie pour gérer manuellement le lancement et l’exécution de Dropbox en arrière-plan m’a permis de corriger le problème. J’ai par ailleurs fait de même avec les autres applications dont j’ai jugé le fonctionnement nécessaire en permanence.

Finalement, mon seul regret aurait pu être l’absence de charge sans fil au quotidien. J’ai pu tester quelques modèles compatibles depuis, comme le Honor View 30 Pro, et il faut bien admettre que ce confort d’utilisation est particulièrement plaisant… si tant est que l’on ait besoin de recharger son smartphone plusieurs fois par jour. Heureusement, ce n’est pas le cas du Huawei P30 pour lequel une simple recharge filaire tous les soirs suffit largement.

Un modèle encore plus compact en 2020

Reste qu’aujourd’hui on peut compter sur les doigts d’une main les smartphones de six pouces ou moins qui permettent une telle autonomie. Généralement, qui dit petit smartphone dit également faible endurance. C’est le cas notamment sur les Samsung Galaxy S10 et S10e ou sur le Google Pixel 4. Une solution peut être de proposer une puce moins puissante — et donc moins énergivore — comme le fait le Google pixel 3a, mais cela signifiera forcément moins de performances dans les jeux 3D ou, souvent, un traitement d’images plus aléatoire en photo.

C’est pour ça que le Huawei P30 est idéal pour moi. Parce que malgré son gabarit de six pouces, il parvient à proposer, même un an plus tard, une autonomie toujours aussi optimale. Certes, on pourra trouver des smartphones aussi endurants, voire davantage, mais il s’agit souvent de modèles avec une diagonale d’écran de 6,4 pouces au minimum, sans même parler des modèles de 6,7 ou 6,9 pouces qui ont commencé à débarquer récemment sur le marché. Aujourd’hui, il est donc plus difficile encore de trouver un smartphone compact, sur lequel on puisse naviguer — y compris écrire au clavier — à une seule main, et qui puisse tenir au moins une journée entière. Heureusement, le Huawei P30 est encore là. Et ça risque d’être l’un des derniers représentants de son espèce.

Une interface qui ne cesse de s’améliorer

Maxime l’a déjà dit lors de son bilan après six mois d’utilisation du Huawei P30 Pro, mais en termes d’interface logicielle, les choses se sont clairement bonifiées avec le temps. Comme lui, j’ai pris l’habitude depuis mon premier avis, il y a un an, d’utiliser un lanceur d’applications externes, Nova Launcher en l’occurrence. Il faut dire qu’au lancement du smartphone, EMUI était loin d’être optimal comme écran d’accueil. Le logo du tiroir prenait une énorme place, il était impossible de tirer n’importe où pour ouvrir l’écran de notifications, bref c’était une interface datée.

Depuis, Huawei a poussé la dernière mise à jour d’EMUI 10 basée sur Android 10 et les changements sont plus que bienvenus. Certes, la mise à jour logicielle ne révolutionne pas l’expérience et on ne peut toujours pas glisser vers le bas pour accéder aux notifications, mais la refonte a permis un coup de polish plus qu’appréciable. Désormais, le menu des paramètres est bien plus clair, les icônes sont mieux mises en avant, la quantité de texte a été réduite et on retrouve une interface dans laquelle il est bien plus aisé de naviguer. J’utilise toujours Nova Launcher, mais c’est avant tout parce que j’ai pris mes habitudes avec ce lanceur tiers.

Et du côté des mises à jour ? Eh bien comme je l’indiquais précédemment, tout va bien. Le Huawei P30 est l’un des deux derniers smartphones haut de gamme de Huawei — avec le P30 Pro — à avoir été certifié par Google. Dès lors, aucun souci pour les mises à jour de sécurité qui tombent encore régulièrement. Le dernier en date est d’ailleurs celui de décembre 2019. Il en va de même pour les mises à jour de fonctionnalités. Et surtout, les applications Google sont toujours là, les Play Services aussi, et je n’ai eu besoin d’aucune manipulation risquée pour continuer à profiter de mes applications préférées. Le Huawei P30 ne connaît pas la crise américaine, et c’est pour le mieux.


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