Une voiture électrique MG4 à 100 euros par mois : où est le piège ?

MG fait mieux que Macron... ou presque

 

MG, une filiale du géant chinois SAIC, a récemment fait une percée surprenante sur le marché de l'électrique en France avec son modèle MG4. En réponse à la promesse de Emmanuel Macron de rendre la voiture électrique accessible pour tous à 100 euros par mois, MG a proposé une offre encore plus audacieuse : un leasing à 99 euros par mois pour la MG4. Avec ce geste audacieux, la marque a taquiné le Président avec un slogan percutant : « Monsieur le Président, nous tenons vos promesses ». Regardons de plus près cette offre.

MG4

Article actualisé : nous avons décortiqué l’offre en détail dans notre dossier dédié.

Depuis des années, la voiture électrique est présentée comme l’une des solutions clés pour lutter contre le réchauffement climatique. En France, Emmanuel Macron a promis de rendre la mobilité électrique accessible à tous avec une proposition audacieuse : un leasing social permettant de louer une voiture électrique pour seulement 100 euros par mois. Alors que le gouvernement peine à concrétiser cette promesse, le constructeur automobile MG, filiale du groupe chinois SAIC, semble l’avoir devancé.

« Monsieur le Président, nous tenons vos promesses »

La MG4, le modèle électrique phare du constructeur, est désormais disponible pour un leasing de 99 euros par mois.

Avec un slogan taquin, « Monsieur le Président, nous tenons vos promesses », MG affirme son ambition sur le marché de l’électrique français.

Cette offre concerne la version Standard de la MG4. Elle est équipée d’un moteur de 170 ch et d’une batterie de 51 kWh offrant une autonomie mixte WLTP de 350 km.

MG4 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

En termes de fonctionnalités, la voiture est dotée d’un assistant à la conduite avec le maintien dans la voie, de radars de recul, d’une climatisation automatique et d’un écran de 10,25 pouces compatible avec CarPlay et Android Auto, et propose le V2L (Vehicle-to-Load). Sur le papier, cette voiture semble donc tout à fait adaptée aux besoins du quotidien.

Les conditions à respecter

Mais comme toujours, il y a des conditions à respecter pour profiter de cette offre alléchante. Le contrat de location longue durée (LLD) est valable pour une durée de 24 mois et se limite à 20 000 km, soit 10 000 km par an. Au bout de deux ans, le véhicule doit être restitué et des frais de remise en état peuvent être facturés.

Le loyer mensuel de 99 euros s’accompagne d’un premier loyer majoré de 9 500 euros, pris en charge par les aides à l’achat. Pour en bénéficier, il faut donc être éligible au bonus écologique de 7 000 euros et à la prime à la conversion de 2 500 euros. Ces aides sont conditionnées par le revenu fiscal de référence et la possession d’un véhicule ancien à mettre au rebut (un véhicule Diesel mis en circulation avant 2011 ou essence avant 2006).

Cette offre de MG vient bousculer le marché de la voiture électrique en France. Elle semble concrétiser une promesse gouvernementale jusque-là restée au stade de projet, et montre que l’accessibilité financière des voitures électriques peut devenir une réalité. Toutefois, les conditions strictes d’éligibilité pourraient limiter son impact auprès du grand public. Mais ce n’est pas tout.

Les aspects moins reluisants

Bien sûr, malgré l’attractivité apparente de cette offre, il est essentiel de mentionner certains aspects moins reluisants.

Premièrement, bien que la MG4 offre un rapport qualité-prix intéressant, le choix de la LLD pose question. En effet, en optant pour cette formule, l’utilisateur « gâche » potentiellement son bonus écologique de 7 000 euros et la prime à la conversion de son ancien véhicule, car au bout de deux ans, il ne lui reste rien. Autrement dit, ces avantages financiers sont entièrement absorbés par la LLD et ne bénéficient pas directement à l’utilisateur.

De plus, cette offre semble particulièrement cibler les ménages à faibles revenus, qui sont justement ceux qui ont le plus besoin de maximiser l’usage de leur véhicule pour réduire leur coût total de possession (Total Cost of Ownership, TCO). Or, en optant pour une LLD, ces ménages ne pourraient pas réduire leur TCO aussi efficacement qu’en achetant un véhicule.

Ces points illustrent parfaitement le dilemme auquel sont confrontés les conducteurs à faibles revenus désireux de passer à l’électrique : d’un côté, ils sont encouragés à le faire par des incitations financières attractives, de l’autre, ils doivent naviguer dans un paysage complexe d’offres et de contraintes qui peut parfois leur être défavorable. Cela souligne une fois de plus la nécessité d’une approche plus globale et inclusive de la transition vers la mobilité électrique.


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