Nvidia s’inquiète : les sanctions américaines contre la Chine pourraient favoriser Huawei

Jensen Huang, CEO de NVIDIA, a lancé un avertissement clair aux législateurs américains concernant les conséquences des sanctions imposées à la Chine.

Selon lui, ces restrictions pourraient non seulement priver l’entreprise d’un marché essentiel, mais également ouvrir la voie à Huawei pour devenir une menace dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Un marché chinois vital pour Nvidia

La Chine représente environ 13 % du chiffre d’affaires total de Nvidia, soit près de 17 milliards de dollars sur le dernier exercice financier clos en janvier 2025.

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Ce pourcentage fait du pays le troisième plus important client de l’entreprise, juste derrière les États-Unis et Taïwan. « Pour Nvidia, perdre le marché chinois serait une perte énorme« , a déclaré sans ambiguïté Jensen Huang.

Les sanctions américaines, qui se durcissent progressivement, réduisent considérablement la gamme de produits que Nvidia peut livrer à ses clients chinois. Malgré les tentatives de contournement de ces interdictions, l’avenir de l’entreprise sur ce marché reste incertain.

CUDA menacé par les alternatives chinoises

Au-delà des pertes financières immédiates, Nvidia s’inquiète particulièrement pour l’avenir de sa technologie CUDA (Compute Unified Device Architecture), pierre angulaire de son écosystème d’IA. Cette plateforme logicielle, qui combine compilateur et outils de développement, est actuellement utilisée dans la majorité des projets d’intelligence artificielle à travers le monde.

« Nous sommes à un tournant. Les États-Unis doivent décider s’ils continueront à jouer un rôle moteur dans le développement et le déploiement de l’intelligence artificielle à l’échelle mondiale ou s’ils reculeront et se retireront […] L’Amérique ne peut pas diriger en restant en retrait. Si nous reculons, d’autres prendront le relais« , a averti Jensen Huang devant les parlementaires américains.

Huawei développe activement CANN (Compute Architecture for Neural Networks), son alternative à CUDA. Bien que la solution ne soit pas encore opérationnelle, avec ses performances instables et sa documentation insuffisante, l’entreprise chinoise a reconnu ces problèmes et travaille à les résoudre. Sous-estimer sa capacité à combler ces lacunes serait une « grave erreur », selon le fondateur et CEO de Nvidia.

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D’autres acteurs chinois se positionnent

Huawei n’est pas seul dans cette course. Moore Threads, une jeune entreprise fondée en 2020 par Zhang Jianzhong, ancien directeur général de la filiale chinoise de Nvidia, a développé plusieurs GPU pour des applications d’IA qui rivalisent sur le papier avec les solutions de Nvidia, AMD et Huawei.

Cette société a également créé MUSA, un ensemble logiciel dont l’objectif est de briser la domination de CUDA. Sa fonctionnalité la plus intéressante pour la Chine est sa capacité à réutiliser le code écrit pour CUDA, en le portant vers les cartes d’IA de Moore Threads.

Face à ça, Jensen Huang appelle à une réflexion stratégique sur les sanctions américaines, il suggère qu’elles pourraient avoir l’effet inverse de celui recherché en accélérant le développement de technologies concurrentes en Chine, tout en affaiblissant la position dominante des entreprises américaines dans le secteur de l’intelligence artificielle.