Vente de SFR : l’opérateur se sépare de milliers d’antennes pour réduire sa dette et se préparer au rachat

 
Alors que le flou autour d’une éventuelle vente de SFR continue d’être savamment entretenu, les agissements de la maison mère de l’opérateur ne laissent pas de doute avec la volonté de se séparer de sa société de gestion des antennes relais.
Crédit : Frandroid

SFR tente de se faire beau pour un éventuel mariage. Voilà des mois maintenant que des rumeurs flottent autour de la cession de l’opérateur au carré rouge à l’un de ses concurrents. Et si un responsable d’Altice a récemment assuré qu’aucune vente n’était en cours ou même prévue, voilà que l’entreprise annonce être rentrée en négociation exclusive avec une firme étasunienne pour acter la vente d’Infracos, son entreprise de gestion des antennes relais.

Une opération clairement et ouvertement pensée pour renflouer un peu les caisses de l’opérateur à un moment où les dettes de ce dernier semblent refroidir tous les éventuels acheteurs, note Le Monde.

Tout doit disparaître

Détenu à 50 % par SFR et 50 % par Bouygues, Infracos gère 3700 et quelques antennes relais partout en France. Une telle vente devrait rapporter au groupe de Patrick Drahi la bagatelle de 480 millions d’euros. De quoi éponger une partie de la dette de 24 milliards d’euros que SFR a accumulée ces dernières années.

Le timing n’est pas complètement anodin puisque, quelques jours avant cette annonce, la directrice d’Orange France expliquait qu’un éventuel retour à trois opérateurs ne pouvait s’envisager que si Altice menait à bien son processus de restructuration de la dette. Christel Heydemann glissait au passage que des « discussions préliminaires » étaient en cours entre les opérateurs pour préparer un éventuel rachat des actifs de SFR.

Crédit : Infracos

Difficile de ne pas voir dans la cession d’Infracos un petit coup de maquillage pour paraître plus présentable auprès d’un éventuel acheteur. Surtout que cela fait suite à la vente d’Altice Media (BFM, RMC), mais aussi et surtout d’une partie de ses centres de données et de sa filiale responsable du raccordement fibre optique.

Suspens jusqu’au 4 août

Si Orange, Bouygues et Free ont signalé leur intérêt pour récupérer une partie des 20 millions et quelques d’abonnés SFR, une telle vente à la découpe n’est pas certaine de se faire. En effet, Altice est suspendu à la décision du tribunal des activités économiques de Paris pour savoir si son plan de restructuration de la dette (qui verrait des fonds d’investissement effacer une partie de l’ardoise de l’entreprise contre 45 % du capital de la firme) pourra être mené à bien.

Pour aller plus loin
« Il n’y a pas de chiffre magique » : la vente de SFR et le retour à 3 opérateurs pourraient-ils passer auprès des autorités ?

La décision interviendra le 4 août prochain. D’ici là, les spéculations pourront continuer d’aller de bon train.