Voitures à hydrogène : Volkswagen n’y croit pas et le fait savoir

 

Contrairement à certains constructeurs comme Toyota ou Hyundai, Volkswagen ne voit absolument pas l’intérêt de l’hydrogène pour ses voitures particulières. En revanche, la marque allemande ne ferme pas totalement la porte à cette motorisation, mais uniquement pour un usage bien particulier.

Les voitures thermiques n’ont plus vraiment le vent en poupe ces dernières années, et cela ne va pas aller en s’améliorant. Outre les restrictions de circulation de plus en plus strictes, avec les ZFE notamment, les véhicules à combustion interne seront purement et simplement interdits à la vente dès 2035 dans toute l’Union européenne. Les constructeurs n’auront donc pas d’autres choix que de s’adapter et trouver des alternatives.

Volkswagen n’en veut pas

Si certains ont décidé de se lancer dans le tout électrique, à l’image de Volvo, Alpine ou encore Peugeot, d’autres sont plus mesurés. On pense notamment à Porsche et à Lamborghini, qui misent également sur le développement du carburant synthétique, jugé plus propre mais qui ne le serait en réalité pas toujours. D’autres préfèrent quant à eux se tourner vers l’hydrogène.

C’est notamment le cas de Toyota avec sa Mirai, lancée en 2015 et renouvelée en 2020 avec une seconde génération. Mais on pense également à Hyundai, qui commercialise son Nexo depuis 2018. Dévoilé lors du CES de Las Vegas la même année, il remplace alors le ix35 Fuel Cell. Pour l’heure, il s’agit alors des deux seuls modèles de série actuellement en circulation étant équipés de cette motorisation.

Toyota Mirai

Combinant les avantages de l’électrique et du thermique grâce à une recharge en moins de trois minutes, l’hydrogène possède de nombreux atouts sur le papier. Mais pas pour tout le monde. Car s’il y a bien une marque qui a beaucoup de mal à y croire, c’est sans aucun doute Volkswagen. Interrogé par la version espagnole du site Autobild, Thomas Schäfer (le PDG de la marque Volkswagen, et non du groupe), a exprimé sa défiance à l’égard de cette alternative.  Et ce alors que la marque avait déposé en début d’année dernière un brevet pour une voiture utilisant cette technologie.

Et il n’y est pas allé par quatre chemins, expliquant tout simplement que « l’hydrogène n’est pas pour nous ». Il détaille toutefois son propos, en affirmant que cette alternative, « c’est de la physique pure et ça coûte cher. Ce n’est pas compétitif, surtout pas pour les voitures de tourisme, dont les réservoirs prennent de la place dans l’habitacle ». Autant dire que nous ne devrions pas voir de sitôt de voiture à l’hydrogène dans la gamme de Volkswagen.

Sauf dans certains cas

Cependant, le dirigeant ne ferme pas totalement la porte à cette motorisation : il affirme tout de même que celle-ci pourrait avoir sa place dans des véhicules utilitaires. Pour l’heure, l’entreprise préfère donc se concentrer sur l’électrique, alors qu’elle propose déjà une gamme bien étoffée avec ses ID.3, ID.4ID.5 et ID. Buzz et qu’elle a récemment officialisée son ID.7 lors du CES de Las Vegas.

Ainsi, Volkswagen prend le contrepied de nombreux autres constructeurs, comme BMW ou encore Alpine qui eux, croient bel et bien en l’avenir de l’hydrogène. La firme à l’hélice annonçait en septembre dernier la production d’une petite série de son SUV iX5 avec une pile à combustible. La firme dieppoise levait quant à elle le voile au Mondial de l’auto en octobre sur son concept Alpenglow.

On pense également à Hopium avec sa Machina, ainsi qu’au NamX HUV, également présents lors du salon parisien. Néanmoins, si cette motorisation présente sur le papier de nombreux avantages, elle ne serait en vérité pas si vertueuse que l’on pense pour la planète. C’est en tout cas ce qu’a révélé une étude américaine publiée en août dernier, expliquant que les fuites d’hydrogène seraient particulièrement néfastes pour l’environnement.

De plus, ce type de motorisation aurait un rendement très faible, de 10 à 30 % seulement contre 60 à 80 % pour une voiture électrique. Sans parler de la difficulté relative à la mise en place du réseau de stations de recharge, alors que la France a déjà du mal à atteindre son objectif de bornes de charges électriques.