Déjà plus de deux ans que les vélos électriques VanMoof sont passé au travers de la faillite. La marque néerlandaise, reprise par McLaren Applied et sa filiale Lavoie, s’est remise sur pieds – enfin sur roues – avec de nombreux changements, notamment au niveau du SAV. En façade, le S3 a disparu, le S5 a été retravaillé, et a désormais droit à un successeur plus abouti, le S6.
Le VanMoof S6, découvert au salon Eurobike en juin 2025, avait montré ses quelques évolutions. Il nous tardait de les juger sur un véritable essai, que nous avons réalisé en octobre. Ce modèle peut-il renouer avec la clientèle d’origine avec une connectivité au point, tout avec les clients soucieux de la réparabilité ? Peut-il profiter de la disparition temporaire d’Angell et des difficultés de Cowboy, rachetés par Rebirth ? La firme batave a-t-elle ainsi les clés pour retrouver l’aura de ses débuts et (re)prendre les devants sur le vélo électrique connecté ?
Frandroid a ainsi roulé plus de 120 km au guidon du VanMoof S6 et nous avons testé toutes ses fonctionnalités. Voici notre verdict !
Fiche technique
| Modèle | VanMoof S6 |
|---|---|
| Dimensions | 181,5 cm x 65,4 cm x 105,1 cm |
| Puissance du moteur | 250 watts |
| Nombre d’assistances | 4 |
| Autonomie annoncée | 150 km |
| Temps de recharge annoncé | 390 min |
| Batterie amovible | Non |
| Bluetooth | Oui |
| GPS | Oui |
| Écran | Non |
| Poids | 23,5 kg |
| Couleur | Noir, Blanc, Bleu, Gris |
| Phares | Oui |
| Feu arrière | Oui |
| Fiche produit |
Ce test a été réalisé partir d’un modèle prêté par la marque.
Le canon des pistes cyclables
La première qualité d’un VanMoof est son style. L’allure épurée du S5 poursuit son chemin sur le S6, mais avec un nouveau soin apporté au cadre. Grâce à des soudures polies et une nouvelle peinture mat (ici verte, existant en bleu et noir). Le vélo électrique est sublime, plus à même de lutter face à Cowboy sur ce point.
L’éclairage intégré sur le tube supérieur participe au design réussi, il est d’ailleurs automatique ou non (c’est au choix), mais n’est pas orientable. On regrette aussi que le feu arrière ne possède pas de fonction stop, qui se démocratise en 2025. En dessous, on apprécie l’intégration de la prise de recharge, au-dessus des fixations pour porte-bagages (deux sont en option, en plus de deux à l’avant avec éclairage déporté).
Le guidon courbé est tout aussi épuré que le VAE. Les leviers de vitesses et les voyants se fondent dans l’ensemble, avec une petite contrainte : il n’y a pas de réglage de la potence, qui fait corps avec le guidon.
On peut en revanche ajouter des entretoises si besoin, en option à 25 euros. La taille est également unique, ce qui qui limite les gabarits compatibles (à partir de 1,65 m). Le tube de selle est réglable, avec un capuchon sur le cadre afin de peaufiner le look. Pour les personnes de petite taille, le S6 Open, avec un tube supérieur incliné et ses roues de 24 pouces, est préférable.

Attirail minimal mais éclairage puissant
L’impression de qualité des poignées est saisissante, avec un bon traitement de surface, qui fait écho à la selle large, dont la structure inférieure pleine sert de poignée pour soulever le vélo. Cela évite de prendre le cadre à pleines mains, afin de lever les 23,4 kg. C’est un poids relativement correct étant donné les caractéristiques et la taille des tubes, mais cela reste tout de même assez lourd.
Ce poids comprend l’équipement dont des garde-boues bien fixés, et avec une belle longueur à l’avant pour protéger les pieds. La béquille centrale est également incluse, mais on n’aime pas sa disposition centrale, qui se bloque parfois dans la pédale (et limite le recul du vélo). Seul vrai point noir : l’absence de sonnette physique dans le carton livré ! C’est pourtant un équipement vélo obligatoire, mais VanMoof la remplace par un avertisseur sonore, que l’on peut personnaliser avec 6 sons (dont un miaulement).
Halo ? Ici pas d’écran
La simplicité du design implique un parti pris, celui de l’absence d’écran. Le S5 avait remplacé les diodes du tube supérieur par des « halos » lumineux sur le guidon, reconduits sur ce VanMoof S6. Nous allons parler de la version à jour d’octobre 2025, car elle apporte un affichage spécifique.
Le halo de gauche indique le niveau de batterie via dix bâtons. Celui de droite affiche le niveau d’assistance, désormais plus visible avec une couleur bleu foncée, lorsqu’on le change avec le bouton de droite inférieur.
En conduite, ce même voyant sert de jauge de vitesse, qui monte en luminosité de 0 à 25 km/h. Nous avons parlé d’un bouton, le guidon du vélo électrique en comporte 4 : deux à gauche et deux à droite. Voici leur configuration, qui n’est désormais plus personnalisable :
- Droit supérieur : mode Boost
- Droite inférieur : changement de niveau d’assistance
- Gauche supérieur : avertisseur sonore
- Gauche inférieur : appel de phare
Seul élément qui peut venir rompre l’intégrité visuelle du guidon est le support smartphone vélo. Livré avec le S6, il est accessoire, et de type SlimLink, rival des SP Connect ou Quad Lock.
Une appli complète et parfaitement au point
Outre le design, la connectivité a également fait la réputation de VanMoof. Les ingénieurs s’étaient un peu éparpillés par la passé, offrant trop de fonctionnalités et de réglages inutiles, parfois avec des bugs. Ici, tout fonctionne et est d’une fluidité exemplaire.
L’interface est moderne, simple, intuitive. Elle renseigne la position du vélo, affiche un compteur, le pourcentage de batterie et l’accès aux trajets enregistrés. Un menu dédié montre ainsi l’historique, avec quelques données de kilométrage et de vitesses. Plus bas, trois icônes allouent un réglage rapide du mode, de l’éclairage et le déclenchement de l’avertisseur.
La fenêtre « Paramètres » permet de rentrer dans les détails, comme la personnalisation de l’avertisseur. On peut aussi régler l’environnement sonore du VanMoof S6, qui change par rapport au S5 (allumage, extinction, recharge, changement de mode, etc). On peut tout rendre silencieux, hormis la sonnette et l’alarme.
Une alarme et un verrouillage électronique
On active ou désactive l’alarme avec un code sur le guidon ou avec le Kick Lock. Ce petit bouton à pousser avec le pied sur la base gauche près de la roue arrière sert d’antivol électronique, et bloque la roue en plus d’éteindre le vélo. Ce dernier reste en veille, et déclenche une alarme ainsi qu’un clignotement de l’éclairage en cas de mouvement.

Une notification est aussi envoyée sur le téléphone, avec une possibilité de géolocalisation du vélo. Cela passe par l’Apple FindMy au besoin, pour les possesseurs d’appareils à la pomme. Mais pour le retrouver de façon sûre, le service payant « Theft Proof » démarche les équipes VanMoof, qui part à la chasse du VAE et le remplace le vélo en cas d’échec. Sachez qu’un abonnement Ride Pro ajoute des fonctionnalités supplémentaires (géolocalisation fine en cas de vol, synchronisation services Apple).
Un vélo électrique explosif, utilisable en mécanique
Avec une selle peu ou proue placée au niveau du guidon, le VanMoof S6 invite à adopter une position de conduite assez active. Le guidon courbé limite l’avancement du corps, mais on profite d’un profil mi-sportif. Cela a deux conséquences : une direction plus franche avec une agilité supérieure, ainsi qu’un meilleur confort (les vibrations et secousses sont aussi absorbées par les bras).
Le confort est ainsi plutôt correct pour un vélo électrique rigide. La selle est plutôt bien rembourrée et large, ce qui est bien sur longues distances. On a pu l’expérimenter sur un trajet de 40 km. Mais on ne serait pas contre la tige de selle suspendue, qui existe en option !
Les pneus Innova sont bien rainurés, de quoi rouler sous la pluie sans aucune appréhension. Par contre, leur profil est clairement typé ville et bitume, c’est peu adapté au gravier et à la terre. Cela n’empêche pas de s’aventurer sur quelques sentiers battus de façon ponctuelle, en raison de leur largeur de 2 pouces.
Un moteur à fort potentiel et une boîte très fluide
Ces pneus n’empêchent pas le petit patinage, dû au moteur avant, certes moins présent que sur le S5. C’est une configuration qui tend à disparaître dans le vélo électrique, à laquelle VanMoof fait encore confiance. En toute honnêteté, elle convainc toujours en 2025, et procure le même agrément que sur le VanMoof S5 2024.

Hormis la petite glisse en mode maximal au démarrage, le moteur évolue en silence et avec puissance. 4 modes sont possibles, dont le plus élevé se défait aisément des pentes soutenues. Mais pas toutes, car le couple de 68 Nm n’est présent qu’avec le mode 5 « secret », que le bouton de Boost délivre. Il faut rester appuyé pour en profiter. On le réserve donc sur un démarrage en côte ou une montée très raide.

Le moteur fonctionne avec une boîte automatique 3 vitesses, dont le moyeu loge dans la roue arrière. On ne sent quasiment pas les changements de rapport, ce qui procure une montée en vitesse très fluide. Il en est de même avec le rétrogradage, qui est par de rares moments un peu en retard sur le besoin (entre la 2nde et la 1ère).
Il suffit de ralentir un peu pour retomber sur la bonne vitesse et une cadence plus élevée. Pour ceux qui le demandent, il n’est plus possible de régler l’AutoShift comme par le passé dans l’application. Quant à la transmission par chaîne, elle se cache dans un carter intégral, ce qui est bien pour empêcher tout déraillement ou salissure.

Pour s’arrêter complètement, les freins hydrauliques intègrent des disques de 160 mm. Il ne sont pas au niveau de références Shimano ou Tektro, mais on mesure un 25 à 0 km/h en environ 3 mètres.
Une promesse de 60 km minimum
Le design et le choix de VanMoof ne changent pas sur ce S6, la batterie reste fixe. C’est un point encore rébarbatif pour ceux qui n’ont pas la possibilité de stationner près d’une prise (en extérieur ou dans un local vélo). Située dans le tube supérieur, la batterie peut être extraite si besoin par un réparateur agréé en cas de besoin. De capacité 487 Wh, elle procure en théorie 60 à 150 km d’autonomie selon la marque néerlandaise.

En pratique, nous avons roulé sur un terrain urbain en région parisienne, avec 80 kg de charge et par temps sec et doux (15°C environ). Sur le seul mode 4, nous avons enregistré 62,2 km sur une première charge totale. Une seconde avec un temps plus varié (pluie ou fraicheur) n’a pas vraiment mis à mal l’efficience, avec 60 km par charge. C’est donc la fourchette basse de la théorie ! En moyenne, le VanMoof S6 consomme ainsi 7,8 Wh/km, ce qui est bon, sans plus.
Attention, à faible charge (sous 30 %), le niveau baisse très rapidement, où la consommation théorique flirte avec les 10 Wh/km. Mais on ne note pas de baisse de puissance significative, et il est possible d’aller jusqu’à 0 %. Pour ce qui concerne les autres modes, l’estimation jusqu’à 150 km semble plausible.
Batterie fixe, charge assez longue
La recharge est donc obligatoirement faite sur le vélo. Si le chargeur avec ses deux câbles mesure 3 mètres, la prise en hauteur sur le S6 réduit le périmètre autour de la prise d’alimentation.
Assez étonnant, ce vélo électrique haut de gamme ne propose qu’un chargeur classique, d’intensité 2A ou de puissance 111,2 W. Faire le plein de batterie est donc long, près de 2h30 pour passer de 0 à 50 %, 3h45 pour atteindre 80 % et 5h15 pour les 100 %.

Le suivi de charge est possible sur le « halo » du guidon par paliers de 10 %, ou via l’application avec un pourcentage. À noter, l’application peut envoyer une notification en cas de batterie pleine (aussi lorsqu’elle est vide ou en décharge à un niveau personnalisé), mais ne propose pas de limite de charge à 80 ou 90 %. Dommage.
Un VanMoof S6 au prix élevé, et une garantie floue ?
Nous vous le disons d’office, oubliez les prix des VanMoof de 2021 ou 2022 autour de 2 000 euros. Le S5, lancé à 2 498 euros en 2022, avait ensuite montré la volonté de monter en gamme, ou plutôt de se vendre à un prix rentable. Le S6 a poursuivi cette politique tarifaire avec aujourd’hui 3 298 euros, tout en baissant son prédécesseur à 2 998 euros.
Pour ce tarif, le VanMoof comprend la connectivité que nous vous avons décrite, sauf la recherche en cas de vol « Theft Proof » (150 euros/1 an, 280 euros/2 ans ou 390 euros/3 ans). Il faut aussi allonger la note pour d’autres accessoires :
- La selle suspendue (98 euros),
- Le porte-sacoches (78 euros),
- Le porte-bagages (139 euros),
- Le porte-bagages avant (139 euros),
- Le porte-bagages avant avec panier (169 euros).

Un essai est possible auprès de partenaires avant achat, mais seulement à Paris, Toulouse et Strasbourg pour le moment. Il est possible de se faire livrer – au lieu du domicile – et dans les réparateurs VanMoof partenaires (40 au total dont la moitié à Paris) pour la fin d’assemblage. Nous avons eu directement le carton, où il suffit de monter la roue avant, les pédales et de redresser la potence.
Enfin, la garantie est de 3 ans, selon le site… mais de 2 ans selon le document livré avec le vélo électrique en UE (concernant le cadre et la partie électrique). Qui croire ? Le SAV est désormais externe, auprès de vélocistes spécialisés, dont ceux de Repair and Run.






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