Toshiba dévoile une batterie qui se recharge en 5 minutes, avec une durée de vie hallucinante

 

Le spécialiste de l'électronique japonais Toshiba vient de dévoiler sa dernière innovation, une batterie pour voiture électrique capable de se charger en cinq minutes. Cette dernière se passe notamment de cobalt, un matériau dont l'exploitation pose de nombreux problèmes.

Si de plus en plus d’automobilistes sautent enfin le pas et se tournent vers la voiture électrique, beaucoup sont encore refroidis par certains aspects. Parmi eux, le prix ainsi que l’autonomie. Cette crainte va aussi de pair avec la peur de passer trop de temps à la borne, notamment lors des chassés-croisés estivaux par exemple. Or, cela sera de moins en moins le cas.

Une nouvelle batterie

Et pour cause, les constructeurs et équipementiers ne cessent de travailler au développement de solutions permettant de charger sa voiture électrique encore plus rapidement. Cela passe évidemment par les bornes, toujours plus puissantes comme celle de Nio mais également par les batteries. Car encore faut-il que cette dernière puisse encaisser une valeur très élevée, sinon ça ne sert absolument à rien. C’est pour cela que CATL a développé sa Qilin CTP 3.0, entre autres.

Mais d’autres spécialistes se sont également penchés sur le sujet de la charge rapide. C’est par exemple le cas de Toshiba, entreprise japonaise spécialisée dans le matériel électronique et dans la production de semi-conducteurs. La firme vient de dévoiler sa dernière innovation en date dans un communiqué publié sur son site web. Et cette dernière possède de nombreux avantages non négligeables.

L’un des principaux est qu’elle peut se recharger très rapidement. On ne parle pas d’une vingtaine de minutes comme c’est actuellement le cas pour les voitures dotées d’une architecture 800 volts, mais de seulement cinq. Cependant, l’entreprise n’a pas encore donné d’information sur la puissance exacte pouvant être encaissée par ce nouvel accumulateur, dont la composition est également inédite. Et pour cause, ce dernier se passe totalement de cobalt dans sa fabrication.

Ce qui est une très bonne chose, car on sait que ce matériau est extrait dans des conditions très discutables sur le plan éthique. Sans parler de l’impact écologique également. Pourtant, celui-ci reste encore largement plébiscité et présent dans les batteries NMC (nickel – manganèse – cobalt), qui offrent une plus grande densité par rapport à la chimie LFP (lithium – fer – phosphate), moins chère, qui se passe aussi de cobalt.

Une grande longévité

Dévoilée lors du Battery Symposium of Japan qui vient d’ouvrir ses portes à Osaka, cette nouvelle batterie utilise la technologie LNMO (nickel-manganèse-oxyde). Cette dernière se passe totalement du cobalt et ne nécessite qu’une toute petite quantité de nickel, un matériau dont l’extraction est également polluante. Cependant, tout n’est pas rose pour autant, car le LNMO a tendance à produire un gaz qui endommage la batterie à terme en raison de l’oxydation.

Les chercheurs de Toshiba ont alors trouvé une solution pour modifier la surface des cathodes afin que cette dernière ne s’oxyde plus. Par ailleurs, la technologie développée par l’entreprise nippone supprime également la génération de gaz, et ce même avec un électrolyte conventionnel. Mais concrètement, qu’est-ce que cela apporte vraiment ? Et bien cela a un effet direct sur la durée de vie de la batterie, qui est largement augmentée.

En effet, selon les tests, ce nouveau pack conserve 80 % de sa capacité initiale après plus de 6 000 cycles de charge/décharge à 5C. En d’autres termes, il est possible de recharger une batterie de 100 kWh à 500 kW de puissance pendant plus de 3 millions de kilomètres, et elle n’aura perdu que 20 % de sa capacité. Au bout de 100 cycles (environ 50 000 km), la capacité perdue est de moins de 1 %.

De quoi rassurer les constructeurs qui feront appel à cette technologie ainsi qu’aux clients, puisque l’on sait qu’une batterie coûte très cher, et représente environ 40 % du prix total d’une voiture électrique. À titre de comparaison, les accumulateurs de Tesla ne perdent en moyenne que 12 % de capacité après 321 800 kilomètres environ.

Par ailleurs, la batterie de Toshiba possède une grande résistance aux températures élevées, ce qui est un bon point, notamment pour les charges rapides. Cependant, il faudra encore faire preuve d’un peu de patience, puisque cette technologie ne devrait pas voir le jour sur une voiture de série avant 2028. C’est aussi la date à laquelle devraient commencer d’arriver les premières batteries solides.


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