Ces chiffres prouvent que traverser la France en voiture électrique est un véritable jeu d’enfant

Tout le monde veut sa part du gâteau

 

Une étude récemment publiée met en lumière l'évolution très récente des infrastructures de recharge en France, notamment concernant la charge ultra-rapide des voitures électriques. Un développement rapide, mais avec beaucoup, beaucoup d'acteurs différents.

Tesla Model Y Propulsion en recharge

Si vous faites partie des « early adopters », ces personnes qui sont passées à la voiture électrique il y a déjà quelques années, vous avez sûrement vu le paysage de la recharge se modifier au fur et à mesure. Et sans doute plus ces deux dernières années qu’avant ! En effet, on le remarque quand on voyage, les stations service sur autoroute se sont toutes mises à proposer des points de recharge rapide ou ultra-rapide pour voitures électriques, alors qu’il y a quelques années encore, mieux valait avoir bien préparé son voyage pour être sûr de tomber dessus au moment où on en avait besoin.

Une nouvelle étude publiée par Gireve, plateforme numérique destinée aux professionnels de la recharge électrique, vient justement mettre en lumière l’évolution de la charge ultra-rapide, autrement appelée charge haute-puissance, en France. Et si elle a rapidement augmenté, avec de nombreux acteurs différents s’engouffrant dans le secteur, sa fiabilité en revanche n’est pas au top.

Deux niveaux de charge ultra-rapide

Alors que la plupart des recharges de voitures électriques se font à domicile, de 80 à 95 % selon les donneés, les longs trajets nécessitent de pouvoir se charger régulièrement, et rapidement. C’est ainsi que la charge ultra-rapide s’est généralisée. Pour rappel, on appelle charge « ultra-rapide » celle qui permet de faire le plein de sa batterie en 30 minutes, ou moins. Soit des puissances de bornes allant de 51 à 600 kW.

À ce propos, deux niveaux de charge ultra-rapide sont à différencier : le niveau 1, avec une puissance de sortie comprise entre 50 et 150 kW, et le niveau 2 qui va au-delà de 150 kW.

Comme le souligne l’étude, fin 2020, il n’existait que quelques points de recharge ultra-rapide, principalement le long des grandes autoroutes. Et très majoritairement de niveau 1. Ce n’est qu’à partir de 2021, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, que se sont multipliés les bornes de niveau 2, tandis que 2022 a marqué un véritable tournant avec une grosse accélération du déploiement de toutes les bornes ultra-rapides. Si la France a multiplié ces infrastructures par six en deux ans, en Allemagne, ça a été multiplié par quatre. Mais elle commençait plus haut aussi.

 

Précision par rapport au graphique : la baisse de niveau 1 en 2021 est due à la mise à jour des Superchargeurs Tesla, passés de 120 à 150 kW par le biais d’une mise à jour. Ce qui se reporte aussi dans l’augmentation de bornes de niveau 2.

Beaucoup d’opérateurs, et une fiabilité moyenne

Autre point soulevé par l’étude de Gireve, en même temps que le nombre de bornes ultra-rapides qui a augmenté, c’est le nombre d’opérateurs de recharge qui s’est aussi multiplié. Le graphique ci-dessous souligne effectivement qu’en 2020, la majeure partie de ces bornes en courant continu étaient marquées des logos Tesla et Ionity. Et TotalEnergies en troisième position. En tout à cette époque, 14 acteurs se répartissaient le maillage français. Fin 2023, on est passé à plus d’une centaine !

En réalité, cinq acteurs majeurs se partagent un peu plus de 50 % du gâteau (dans l’ordre : Tesla, Powerdot, TotalEnergies, Lidl et Ionity). Mais pour le reste, il y a énormément d’opérateurs différents, ce qui a pour conséquence de ne pas faciliter la vie de l’automobiliste.

Dernier point soulevé, la fiabilité des bornes ultra-rapides. Pour cela c’est le ratio du nombre d’heures durant lesquelles le point de charge était disponible, par rapport aux horaires d’ouverture de la borne. Et si le résultat de 83 % de disponibilité semble être à peu près stable sur les dernières années, on considère qu’il faudrait qu’il dépasse 95 % pour que la fiabilité soit suffisante. Une étude de l’Avere-France quant à elle avançait il y a quelques semaines une fiabilité de 76 %.

Après la croissance rapide du nombre de stations et de points de charge ultra-rapide, voilà peut-être le prochain défi auquel s’attaquer pour définitivement attirer plus de monde vers la voiture électrique.

Rappelons qu’une voiture dotée d’une autonomie théorique WLTP de 400 km est tout à fait capable de traverser rapidement la France, du moment qu’elle peut se recharger rapidement. Nous avons d’ailleurs réalisé un comparatif de plusieurs voitures électriques sur le trajet Paris – Marseille pour se donner une idée.


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