
Alors que le gouvernement français mise une large partie de sa stratégie de décarbonation sur l’électrification des transports, la réalité du terrain rattrape les ambitions.
Selon les derniers chiffres révélés par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et relayés par le média Contexte, la France comptait fin 2024 environ 300 000 voitures électriques de moins que ne l’exigeait la trajectoire de sa planification écologique. Un écart considérable, qui équivaut à près d’un an de retard sur les objectifs officiels.
L’alerte a été lancée le 21 mars dernier, lors d’un séminaire consacré à la voiture électrique. « Nous sommes en dessous des objectifs », a résumé Diane Simiu, directrice du climat, de l’efficacité énergétique et de l’air au sein de la DGEC. Dans le détail, ce retard n’est pas tant lié à une désaffection des particuliers — dont la demande reste soutenue malgré la fin ou la diminution du montant de certaines aides — qu’à un retard massif dans l’électrification des flottes d’entreprise.
Les flottes d’entreprise toujours à la traîne
Ce segment, pourtant directement visé par les lois LOM (2019) et Climat (2021), reste largement dominé par les motorisations thermiques. En 2023, seulement 11 % des nouvelles immatriculations de véhicules de société étaient des modèles 100 % électriques, contre plus du double côté particuliers. Une inertie qui inquiète le gouvernement, alors même que les entreprises représentent un levier crucial pour le renouvellement accéléré du parc automobile.
Pour corriger le tir, un mécanisme de taxation inédit a été introduit dans la loi de finances 2025. En vigueur depuis mars, il impose des pénalités aux entreprises de plus de 100 véhicules si elles ne respectent pas les quotas de verdissement : 20 % de véhicules à faibles émissions dès cette année, 40 % en 2027, et 70 % à l’horizon 2030. La sanction : jusqu’à 5 000 € par véhicule manquant, avec un plafond fixé à 1 % du chiffre d’affaires français de l’entreprise.
Bonus, leasing, éco-score : une politique à clarifier
Alors que le gouvernement cherche à faire 40 milliards d’économies dans le prochain budget, les arbitrages s’annoncent serrés. Plusieurs dispositifs d’incitation pourraient évoluer dans les prochains mois : le bonus écologique, dont la trajectoire future est encore floue ; la saison 2 du leasing social, promise pour septembre mais toujours sans détails précis ; ou encore l’évolution de l’éco-score, que Paris souhaite désormais harmoniser à l’échelle européenne.
Derrière ces ajustements, c’est toute la crédibilité de la planification écologique qui se joue. L’exécutif s’est engagé à atteindre 15 millions de véhicules électriques en circulation d’ici 2035. Fin 2024, on en comptait environ 1,5 million. Le rythme devra donc considérablement s’accélérer en France.
Votre café et votre dose de tech vous attendent sur WhatsApp chaque matin avec Frandroid.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix