Cette IA sait lire vos émotions : mais à quoi ça sert ?

 

La startup Ontbo affirme avoir mis au point une intelligence artificielle capable de comprendre les émotions humaines. Mais à quoi est-ce que cela pourrait servir ?

Source : Frandroid avec Midjourney

Le milieu de la tech se prend de passion pour l’intelligence artificielle et le CES 2024 cristallise cette tendance. Dans les allées du plus grand salon tech du monde, on trouvait notamment la startup française Ontbo. Celle-ci s’est spécialisée dans l’IA et propose une solution assez intrigante : une intelligence artificielle capable de comprendre les émotions des humains.

Visage, voix, texte…

Ontbo affirme avoir développé des algorithmes capables de comprendre l’état émotionnel d’une personne. Et ce, par divers moyens : les expressions faciales, la voix, le texte écrit par la personne en question, les signaux physiologiques (ECG, respiration…) ou l’activité musculaire.

Présentée ainsi, cette IA semble très impressionnante, mais d’aucuns pourraient se demander à quoi cela peut bien servir d’avoir une intelligence artificielle capable de savoir si vous êtes heureux, triste, agacé, frustré, serein ou en colère.

Comment l’IA détecte les émotions // Source : Ontbo

Les porte-parole d’Ontbo sont préparés à cette question et répondent dare-dare en donnant trois informations :

  • leur solution est vendue à d’autres entreprises et ne s’adresse pas directement aux particuliers ;
  • elle s’intègre à tous types de solutions ou outils déjà existants ;
  • plusieurs cas d’usage ont déjà été imaginés dans l’automobile, la banque, le sport et le secteur du luxe.

L’exemple du chatbot

Un exemple relativement concret nous est donné et il implique la détection d’émotions par le texte. Imaginez donc une personne se rendant sur le site web de sa banque pour y trouver des informations et qui tombe sur un chatbot.

Avec l’IA d’Ontbo, le chatbot pourrait notamment adapter ses réponses en fonction des émotions ressentie par son interlocuteur pour éviter de lui répondre sur un ton impersonnel qui pourrait agacer.

Source : Frandroid avec Midjourney

Dans la foulée, les analyses de l’IA permettent de dresser un profil psychologique du client pour que, lorsqu’il ira en rendez-vous avec son conseiller, ce dernier puisse l’accompagner au mieux dans ses projets.

Dans le cadre de l’automobile, un constructeur pourrait intégrer l’IA d’Ontbo dans un habitacle pour qu’elle analyse les expressions faciales du conducteur et des passagers, leurs voix et leurs signaux physiologiques. En comprenant leurs émotions, l’intelligence artificielle est censée pouvoir leur proposer des ajustements personnalisés pendant le trajet, en temps réel.

Côté sport, on peut imaginer le recours à cette IA pour améliorer les prises de décisions d’un sportif professionnel lors de situations complexes afin d’améliorer ses performances.

L’IA partout

La présidente et fondatrice d’Ontbo, Athénaïs Oslati, insiste sur le fait que la solution mise en place par sa startup est « multimodale, agnostique et interopérable ».

Multimodale, car l’IA peut s’appuyer aussi bien sur des données issues de caméras (reconnaissance faciale) que de micros (reconnaissance vocale). Agnostique, car elle fonctionne sur n’importe quelle plateforme. Et interopérable, car elle s’intègre à n’importe quel outil et s’adapte sur mesure aux besoins du client.

La promesse d’Ontbo soulève notamment des questions éthiques. Une IA capable de reconnaître les émotions ne risque-t-elle pas d’être utilisée à des fins de manipulation ? Quid des données récoltées ?

Une IA éthique ou rien

Ontbo insiste énormément sur son attachement à l’éthique. Ainsi, la startup évoque sur son site un engagement fort pour « sensibiliser la santé mentale » et souligne sa volonté d’aider les personnes en comprenant leurs émotions.

Pour les données, Athénaïs Oslati affirme que tous les serveurs sont basés en France et que, pour faire évoluer son IA, Ontbo favorise une récolte de données centrée sur la qualité et non la quantité. La seule chose qui intéresse l’entreprise, ce sont les informations liées « états psycho-cognitifs » pour rendre l’IA plus efficace.

Ontbo affirme avoir déjà plusieurs clients dans son portefeuille. Il est donc possible que l’on soit de plus en plus confronté à ce genre de solutions à l’avenir.

Notre journaliste Omar Belkaab est présent au CES 2024 à Las Vegas dans le cadre d’un voyage organisé par la CTA, l’organisme qui gère le salon.


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