Free Mobile a décidé de ne pas attendre 2028 pour faire le ménage. Selon les dernières données de l’ANFR arrêtées au 1er décembre 2025, l’opérateur a sorti la tronçonneuse. En un mois, 8 937 sites 3G ont été purement et simplement désactivés.
Pour vous donner une idée de l’ampleur du chantier : Free est passé de 30 116 sites 3G actifs à 21 179 en trente jours. C’est une chute libre contrôlée, massive, et surtout stratégique.
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La guerre des fréquences
Pourquoi une telle brutalité ? C’est simple : c’est une histoire de tuyaux. La 3G chez Free utilise principalement la bande des 900 MHz. C’est une fréquence « en or » car elle pénètre bien dans les bâtiments et porte loin en zone rurale.
Le problème, c’est que laisser cette fréquence squattée par une technologie vieillissante comme la 3G, c’est du gâchis. Votre smartphone récent, lui, il veut de la 4G et de la 5G. Free l’a bien compris et opère ce qu’on appelle du « refarming » : on déshabille la 3G pour habiller la 4G.
D’ailleurs, les chiffres ne mentent pas. En parallèle de ces coupures, Free a allumé 3 290 nouveaux sites 4G sur cette même fréquence de 900 MHz. Le calcul est rapide : il y a pour l’instant plus de fermetures que d’ouvertures (environ 5 600 sites d’écart), mais c’est une phase de transition technique obligatoire.
Le couperet du 15 décembre
Cette accélération n’est pas un hasard du calendrier. Free a prévenu ses abonnés : une bascule technique est prévue à partir du 15 décembre 2025. L’idée est de privilégier la 4G et la 5G.
Mais attendez. Il y a un revers à la médaille. Si vous utilisez encore un smartphone qui n’est pas compatible VoLTE (Voice over LTE), vous risquez d’avoir des surprises.
Pour aller plus loin
Pensez à activer cette option sur votre smartphone pour améliorer la qualité des appels et de la connexion
Jusqu’à présent, quand vous passiez un appel, votre téléphone basculait souvent en 3G. Si la 3G disparaît, votre téléphone doit être capable de faire passer la voix sur le réseau 4G. Si votre smartphone est trop vieux (ou mal configuré), il va chercher désespérément un réseau 3G qui n’existe plus chez Free.
La solution de secours ? L’itinérance Orange. C’est le filet de sécurité. Là où Free coupe sa 3G, les abonnés basculeront sur le réseau d’Orange (qui maintient encore sa 2G/3G pour le moment). Mais on connaît les débits de l’itinérance : c’est du dépannage, pas du confort.
Pourquoi Free va plus vite que les autres ?
Regardez la concurrence. Orange a prévu d’éteindre sa 2G fin 2025 et sa 3G en 2028. SFR et Bouygues ont des calendriers similaires, souvent en priorisant l’arrêt de la 2G d’abord.
Free, n’ayant jamais eu de réseau 2G propre (il passe par Orange), n’a pas ce boulet au pied. Il peut donc « tuer » la 3G plus vite pour récupérer ses fréquences. C’est une stratégie agressive, certes, mais techniquement cohérente. Consacrer du spectre hertzien à une technologie que plus personne n’utilise pour de la data, c’est une hérésie en 2025.
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