Huawei : 120 mètres pour fabriquer un flagship toutes les 28,5 secondes

Petite visite et gros nombres

 

Nous avons pu visiter une usine de production de Huawei en Chine, à Shenzhen, ainsi qu'une partie des laboratoires de recherche et développement de la firme. Nous vous proposons ici un petit aperçu de ces coulisses pour mieux comprendre comment sont conçus les appareils de la marque.

Ici sont fabriqués des Huawei P30 (Crédits image : Huawei)

2 millions. C’est le nombre de Huawei P30 produits chaque mois. Le nombre est vraiment impressionnant et il faut dire que les lignes de production de la marque chinoise le sont tout autant. Dans le cadre d’une visite du campus industriel où sont fabriqués ces smartphones, à Shenzhen en Chine, nous avons pu justement en longer une pour nous rendre compte de son efficacité.

En effet, une ligne de production, longue de 120 mètres, livre un Huawei P30 toutes les 28,5 secondes très précisément. Attention, ce temps représente l’intervalle qui s’écoule entre chaque smartphone terminé et non pas la durée de fabrication d’un exemplaire.

Enfin, pour vous assommer encore avec quelques nombres, retenez que, chaque jour, chacune de ces lignes produit 2 400 appareils.

Des robots et quelques humains

Ce rendement, Huawei le doit en grande partie grâce à l’automatisation d’une très grande partie des lignes de production. Les bras robotiques sont en effet très nombreux à s’activer frénétiquement pour intégrer tel ou tel composant. En début de ligne, un automate est même chargé de vérifier 1893 minuscules composants matériels toutes les 18 secondes pour s’assurer qu’ils sont bien en état.

L’entreprise chinoise se targue d’ailleurs d’avoir développé elle-même ces plateformes. À noter toutefois que les machines sont conçues avec des pièces fournies par d’autres firmes.

Malgré cette adoption massive des solutions automatisées, le personnel humain est toujours sollicité. Il y a ainsi 15 opérateurs en chair et en os sur chaque ligne pour gérer certaines tâches, la plupart d’entre elles étant un contrôle qualité d’un composant ou d’une fonctionnalité en particulier. De manière assez étonnante, la mise en boîte des smartphones et l’enregistrement de l’IMEI sont assurés par une personne malgré le fait que ces deux tâches semblent être tout à fait à même d’être confiées à un robot.

L’un des responsables nous explique que l’automatisation ici est possible, mais que le rendement en est en réalité meilleur lorsque c’est un employé qui s’en charge. Cependant, au cours des dernières années, Huawei a considérablement réduit le nombre d’opérateurs sur chaque ligne et compte perpétrer cette tendance à l’avenir. Le porte-parole assure au passage que les personnes concernées ne sont pas licenciées, mais mobilisées sur d’autres sites de production.

Précisons également qu’il existe une usine dédiée aux Mate 30 Pro, Mate 30 et P30 Pro. Les portes de celle-ci ne nous ont pas été ouvertes et à peine sait-on que d’autres méthodes de production y sont appliquées puisque les modèles qui y sont conçus font appel à des technologies plus complexes.

Chauffe qui peut !

Ce ne sont pas les seules coulisses que nous avons pu découvrir lors de ce séjour en Chine. Huawei nous a également proposé une visite partielle de ses laboratoires de recherche et développement. L’occasion pour la firme de mettre en avant les efforts qu’elle mène pour rendre ses infrastructures de télécommunication — celles-là mêmes qui sont dans le collimateur des États-Unis — résistantes à des années d’immersion dans l’eau ou à des conditions météorologiques extrêmes.

Huawei planche aussi sur des antennes plus légères pour qu’elles soient plus facilement transportables et entretenues. Le laboratoire dédié à la chauffe des appareils attire particulièrement l’attention. Dans celui-ci, on nous explique par exemple que les chargeurs de smartphones contiennent un matériau à changement de phase (MCP) sous forme de poudre.

Cette poudre est intégrée dans le chargeur

Ladite poudre permet de stocker une partie importante de la chaleur générée par le transfert d’énergie afin de s’assurer que la température ne vienne jamais altérer le fonctionnement des composants.

La poudre est sous le cache noir

Dans ce laboratoire, les chercheurs s’appliquent aussi à améliorer le système de refroidissement des smartphones. J’ai pu m’en rendre compte moi-même en tenant deux caloducs en cuivre dont l’une des extrémités était plongée dans de l’eau bouillante. Le premier m’a brûlé les doigts en seulement trois secondes, tandis que j’ai pu garder en main le second pendant au moins une minute sans remarquer autre chose qu’un tiédissement.

Plusieurs prototypes de caloducs. Les tubes cylindriques sont aplatis pour être implémentés dans les smartphones.

Ce dernier profitait en effet d’une implémentation de poudre de cuivre solidement attaché au tube et c’est cela qui fait la différence. De l’eau est scellée à l’intérieur du caloduc afin de refroidir le smartphone. Cependant, le liquide se transforme en vapeur lorsque la température monte. La poudre agit alors comme une éponge pour absorber plus rapidement la vapeur et la retransformer en liquide.

Y a-t-il un prototype du Huawei P40 ?

Voilà pour la petite visite. Notez qu’un peu plus tôt lors de ce séjour à Shenzhen, nous avions également eu l’occasion de découvrir le flagship store de Huawei. Un concept de magasin que la marque veut exporter en France également.

NB : notre journaliste Omar Belkaab était présent en Chine dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Huawei. Il n’a pas été autorisé à prendre en photo les lignes de production, ainsi les images en première partie de cet article sont fournies par Huawei.


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