Les voitures Volkswagen pourraient se métamorphoser grâce au géant chinois Huawei

Les pourparlers sont en cours

 

Dans le monde de l'automobile, les surprises ne manquent pas. Imaginez, par exemple, que Volkswagen envisage d'intégrer l'OS de Huawei dans ses voitures. Oui, ce même Huawei, plus connu pour ses smartphones, pourrait être la clé pour résoudre les problèmes logiciels de Volkswagen. Cette alliance technologique, bien que surprenante, pourrait bien être le billet de Volkswagen pour le train de l'innovation.

Huawei AITO M5 // Source : Aito

Cariad, la filiale en charge du développement logiciel des voitures Volkswagen, est en difficulté, en partie dues à des conflits internes et à une charge de travail excessive. Ces problèmes ont causé des retards dans le développement de leurs plateformes logicielles, affectant à leur tour le déploiement de modèles électriques chez Porsche et Audi, et ayant également des répercussions sur la gamme de modèles électriques ID de Volkswagen.

Oui, rappelez-vous le lancement désastreux de la Volkswagen ID.3, qui a été marqué par des problèmes logiciels à grande échelle, forçant le constructeur à commercialiser la voiture avec une version bridée du logiciel, incapable de se mettre à jour à distance et sans certaines fonctionnalités liées à la conduite semi-autonome.

À cet égard, Peter Bosch, responsable de la production de Bentley, a été nommé au conseil d’administration de Cariad. Alors, comment Volkswagen compte-t-elle rattraper son retard ? En discutant directement avec Huawei. Oui, vous avez bien lu. Huawei, l’entreprise que vous connaissez probablement mieux pour ses smartphones. Mais il se pourrait que cette décision ne s’applique qu’en Chine pour le moment.

HarmonyOS Smart Cockpit dans les Volkswagen ?

Le PDG de Volkswagen a même commenté l’avancée des constructeurs chinois en matière d’infodivertissement, évoquant leurs assistants vocaux très efficaces. L’idée serait donc d’utiliser HarmonyOS Smart Cockpit, le système d’infodivertissement de Huawei. Ce n’est pas officiel, mais c’est le Financial Times qui fait écho de pourparlers. Cet OS se place en effet comme un concurrent direct d’Android Automotive, en s’inspirant largement de l’OS de Google et de l’interface de Tesla.

Huawei AITO M5 // Source : Aito

La barre inférieure, qui sert à ajuster le chauffage, la climatisation et le volume sonore, évoque sans aucun doute l’ergonomie des écrans Tesla, jusqu’à imiter l’emplacement des diverses fonctionnalités. Il est difficile de faire moins original. En revanche, les icônes et le pack d’applications rappellent Android Automotive, mais avec une exécution plus raffinée.

Il faut reconnaître que Huawei réussit à donner à son interface une apparence plus ronde et épurée, ce qui est plutôt séduisant. Le constructeur chinois propose également un Smart Dock, une espèce de barre de raccourcis où vous pouvez ranger vos applications favorites (musique, agenda, livres audio).

Huawei n’est pas le seul à distribuer son OS. Meizu, gros groupe chinois qui n’est pas présent en France, vient de lancer un nouvel système d’exploitation, Flyme Auto. Meizu tente de créer une expérience où Flyme Auto synchronise parfaitement le smartphone et la voiture. Il est intégré au nouveau SUV hybride rechargeable, le Lynk & Co 08. D’ailleurs, Meizu a été racheté par Geely (Volvo, Lotus, Polestar, etc.). Xiaomi est également prêt à étendre ses activités dans le secteur automobile en se lançant dans le développement de voitures électriques.

Huawei a déjà un pied dans l’automobile

Huawei n’est pas étranger à l’industrie automobile. L’entreprise a déjà conçu une voiture avec Seres, un constructeur sino-américain, la Seres Huawei Smart Selection SF5, ainsi que l’Avatr 11, produite avec CATL. Richard Yu, responsable de Huawei Smart Car, a également annoncé en avril 2023 que Huawei travaille déjà avec Chery Automobile, BAIC Motor et Anhui Jianghuai Automobile Group.

Seres SF5 // Source : Seres

Alors, allons-nous voir des Volkswagen avec des logiciels Huawei dans un proche avenir ? Seul le temps nous le dira. C’est certainement un revirement intéressant pour le constructeur automobile allemand, qui semble avoir compris que l’électromobilité n’est pas seulement une question de moteurs, mais également de logiciels. Et si cette prise de conscience signifie que nous n’aurons plus à subir de lancements de voitures électriques aussi désastreux que celui de l’ID.3, alors nous sommes tous gagnants.

Avatr 11
Avatr 11 // Source : Huawei

C’est un rappel brutal pour les constructeurs automobiles traditionnels : ils ne sont plus seulement en compétition avec d’autres constructeurs automobiles, mais également avec des entreprises technologiques. Un défi qu’ils doivent relever s’ils veulent rester pertinents dans cette nouvelle ère de l’électrique.

Ce qui est sûr, c’est que les partenariats comme celui envisagé entre Volkswagen et Huawei sont de plus en plus courants dans l’industrie automobile. Ces collaborations s’avèrent indispensables pour accélérer le développement de technologies d’infodivertissement avancées et de systèmes de conduite autonome. Et une alternative à Android Automotive, ne peut faire que du bien au secteur. Mais nous ne pouvons nous empêcher de sourire légèrement à l’ironie de la situation. Sachant que Huawei a subi un énorme embargo américain.

Pour sauver sa position en Chine

Ajoutant à ses défis, Volkswagen a également subi une baisse de ses parts de marché en Chine. Cherchant à reconquérir le cœur des consommateurs chinois, surtout dans le domaine des véhicules électriques, le groupe allemand s’emploie à affiner sa stratégie.

Un partenariat avec Huawei pourrait bien être la clé de cette reconquête. En effet, Huawei jouit d’une solide réputation en Chine, grâce à ses avancées technologiques impressionnantes et à sa compréhension approfondie du marché local. Ainsi, en alliant ses forces à celles de Huawei, Volkswagen pourrait proposer des produits qui répondent mieux aux besoins spécifiques des consommateurs chinois.

La personnalisation de HarmonyOS Smart Cockpit

Il est également envisageable que Volkswagen adopte une approche similaire à celle de Volvo avec son modèle EX90. En effet, ce dernier utilise une version personnalisée d’Android Automotive, tout en conservant une interface utilisateur propre à Volvo et en intégrant ses propres services. C’est une stratégie qui pourrait également être bénéfique pour Volkswagen si l’entreprise décide d’utiliser HarmonyOS Smart Cockpit de Huawei comme base de développement.

Volvo EX90 // Source : Ulrich Rozier pour Frandroid

En personnalisant une version de l’OS de Huawei, Volkswagen pourrait maintenir une certaine uniformité dans l’expérience utilisateur qu’elle propose à travers ses différents modèles, tout en bénéficiant des capacités avancées de HarmonyOS Smart Cockpit. Cette approche pourrait également permettre à Volkswagen de développer ses propres services et applications spécifiques, qui pourraient être intégrés directement dans l’interface de l’OS, offrant ainsi une expérience utilisateur plus personnalisée et plus adaptée à la marque.


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