Tout savoir sur le bikepacking : préparation, vélos, équipements et itinéraires

 

Discipline extrême du cyclotourisme, le bikepacking induit des codes stricts sur l’équipement. On vous explique comment choisir son vélo (électrique) et préparer son itinéraire de bikepacking pour avaler les kilomètres en toute sérénité, durant vos vacances ou vos escapades du week-end.

Bikepacking vélo
Source : Pixabay/northpak

C’est quoi le bikepacking ?

Le bikepacking est un mot-valise venu de l’anglais. Il reprend la notion de backpacking, cette pratique qui consiste à partir à l’aventure avec son sac à dos (backpack), en y ajoutant cette fois-ci le vélo (bike).

Le bikepacking est donc un voyage à vélo avec des sacs seulement. Car les puristes sont clairs : il n’est pas question ici d’inclure des porte-bagages ou de porte-sacoches. Tout se résume à rouler avec des éléments rattachés à la structure du vélo, un point c’est tout.

Quelle différence entre le bikepacking et le cyclotourisme ?

Le bikepacking est plus synonyme d’aventure, alors que le cyclotourisme est plus large dans sa pratique. Le cyclotourisme est un terme générique qui regroupe les longs trajets en vélo pour voyager, découvrir des lieux et monuments, lorsque que le bikepacking en est version plus sportive centrée sur l’activité vélo avec ses codes.

En bikepacking, il n’y a ni équipements supplémentaires, ni hôtel : il faut faire avec le minimum requis, face au cyclotourisme qui se veut plus confort. Le bikepacking rimant avec équipement léger, il correspond aussi au long parcours du week-end ou d’une journée type randonnée, et pas forcément d’une expédition d’une semaine.

Comment bien préparer son bikepacking ?

Avant de partir, un peu d’étirement et d’échauffement est un bon réflexe à adopter, mais effectuez également un petit checkup de votre vélo : bonne tenue de route, pression des pneus, mordant des freins, graissage de chaîne, contrôle du dérailleur, éclairage fonctionnel, etc.

Bikepacking préparation
Source : Unsplash/marekpiwnicki

N’oubliez pas non plus que votre vélo n’est pas invincible. Vous pourrez rencontrer des crevaisons sur votre itinéraire : des rustines sont toujours bienvenues, si ce n’est une chambre à air de rechange.

Une petite trousse à outils est aussi un must have en bikepacking, pour réparer ou régler certains composants de votre vélo, ainsi qu’une pompe pour gonfler vos pneus. Sur des trajets longs, il est conseillé d’amener quelques éléments de remplacement comme une paire de pédales.

Si votre vélo est paré contre les intempéries et la route, il ne l’est peut-être pas des voleurs : préparez des antivols. Il faut aussi trouver le juste milieu entre robustesse et poids, car le bikepacking repose sur l’idée de voyager relativement léger.

Bikepacking outils
Un minimum d’outils pour parer aux imprévus, c’est la base – Source : Bontrager

Quels équipements pour du bikepacking ?

Pour emmener le nécessaire en bikepacking, il faut donc se limiter aux sacoches rattachées au vélo (c’est le dieu du bikepacking qui le dit, on s’y plie !). Il en existe quatre types principaux :

  • Sacoche de cintre : elle se fixe au porte-à-faux avant, via une structure en métal ou avec du velcro, avec comme limite la largeur du guidon. Elle peut être basse si vous possédez un cintre typé route. Elle est pratique accéder rapidement à certaines choses, comme votre téléphone, une barre de céréales, ou vos affaires importantes tel que votre portefeuille ;
  • Sacoche de cadre : entre les tubes de votre cadre, l’espace vide ne demande qu’à être occupé ! La sacoche est soit suspendue ou placée au-dessus du tube supérieur, soit fixée au tube inférieur voire intégral (plusieurs fixations). Attention, si elle accepte des objets lourds, elle ne doit pas être trop large pour ne pas vous gêner au niveau des jambes au pédalage ;
  • Sacoche de selle : fixée au niveau de la tige de selle voire sur les rails de selle en complément, elle peut être longue et offrir un large volume, le mieux étant une structure métallique, avec les objets lourds placés vers l’avant garantissant ainsi un bon équilibre ;
  • Sacoche de fourche : les deux bras de la fourche servent aussi de fixation pour deux espaces de rangement, mais attention à ne pas faire trop lourd, car cela peut pénaliser la maniabilité de votre vélo. Enfin, veuillez respecter un minimum d’équilibre entre les deux sacoches droite et gauche.

Ça c’était pour le vélo, maintenant, passons à l’équipement du bikepacker. Car il vous faut un minimum d’équipement pour la météo et les conditions des différents environnements que vous traverserez.

L’univers du vélo sportif regorge de solutions : des maillots aux cuissards en temps chaud en passant par les jambières, vestes contre le froid, imperméable pour la pluie, ainsi que des casquettes ou lunettes pour le soleil. Et bien sûr, cerise sur le chapeau, on n’oublie pas le casque !

Quel vélo pour du bikepacking?

Tout dépend du type de trajet que vous comptez faire. Sachez que vous n’êtes pas obligés d’acheter un vélo pour le bikepacking. Votre mouture du quotidien peut servir à vos excursions ou votre voyage, sans modification (mais pas sans équipement !).

Si vous avez une grande majorité de bitume et peu de dénivelés sur votre itinéraire, votre vélo rigide suffit amplement. Il lui faut toutefois des points d’attache pour les sacoches : attention, tous ne sont pas conçus pour. Une suspension en plus, ou un VTC, est bienvenu si vous vous attaquez au tout-chemin.

Si votre profil est plutôt sportif, un vélo de route sera votre mouture idéale pour le bitume pur, pour filer à vive allure et avaler plus de kilomètres. Si des graviers et chemins sont au programme, le gravel, dérivé polyvalent du vélo de route, est plus adapté avec ses pneus spécifiques.

C’est même le vélo de prédilection des amateurs de bikepacking. Ces deux types de vélo sont souvent conçus avec un cintre bas, favorisant une position active sportive plus efficiente. Si vous préférez une balade plus tranquille ou avec une position plus confortable, visez un vélo à cintre haut.

Comme l’endurance est un critère essentiel, ne partez pas avec un vélo premier prix ou trop bas de gamme, non conçu pour une utilisation intensive. On trouve toutefois de larges gammes, allant du généraliste Decathlon ou Intersport aux spécialistes Canyon ou Specialized. On ne vous citera pas toutes les marques, tellement elles sont nombreuses. Mais vous avez ici quelques références de base.

Si les terrains sont accidentés ou de type montagneux, un vélo de type VTT avec suspension avant est meilleur pour absorber les chocs, et moins vous fatiguer à la longue. Ces vélos sont aussi équipés de meilleurs pneus, plus adhérents et résistants en conditions hors asphalte.

Le vélo électrique en bikepacking, comment recharger ?

Sachez que toutes les catégories de vélos cités ont des équivalents électriques. Une assistance électrique est un soulagement pour les moins sportifs ou personnes âgées, notamment sur des itinéraires à fort dénivelé, ou pour ceux qui souhaitent simplement augmenter leur rayon d’action sans se fatiguer.

Un VAE est donc aussi une solution de confort, pour éviter trop d’efforts, surtout en cas de gros kilométrage quotidien. Justement en longs itinéraires, un vélo cargo de type biporteur est aussi une solution intéressante compte tenu de sa belle capacité de chargement.

D’ailleurs, le journaliste allemand et expert en vélo Gunnar Fehlau parcourt actuellement l’Europe dans le cadre du Workpacking Tour 2023, justement au guidon d’un biporteur. Preuve que ce type de véhicule est adapté à cette pratique.

VAE Lapierre e-explorer
Source : Julien Fautrat

Quid de la recharge ? Il faut savoir que deux types de batteries existent : inamovible ou amovible. Dans la première version, il faut brancher directement le câble au vélo, qui doit donc être situé à côté d’une prise. Ce n’est pas forcément le plus pratique.

La seconde solution de batterie est plus souple, car on peut emmener avec soit la batterie à recharger dans un restaurant, un camping ou chez un généreux hébergeur. Et comme il faut compter plusieurs heures de recharge, préférez donc une seconde batterie d’appoint pour couvrir davantage de kilomètres ou si vos pauses sont courtes. Il en existe même en format gourde à attacher sur votre vélo électrique.

Les parcours vélos pour le bikepacking

Pour des idées de trajets en bikepacking, de nombreux sites web mettent à disposition des itinéraires prévus pour. Vous pouvez consulter les sites de passionnés, ayant eux-mêmes réalisé les parcours, parfois reportage à l’appui, pour ne pas partir à l’aveugle. On peut citer En Roue Libre, ou Les Others qui propose en plus un lot de cartes rando, parfait si l’on veut faire une désintox du smartphone.

Des sites spécialisés sur le vélo ont aussi leurs pages ou idées de trajets en bikepacking. Celui de la Fédération française de Cyclotourisme « Vélo en France » est très exhaustif en la matière ! On peut aussi se familiariser au maillage des véloroutes grâce à Vélo & Territoires.

Enfin, plus classiques, les sites touristiques des villes, départements ou régions sont une source indéniable de parcours potentiels pour combiner aventure et tourisme. Parmi eux, celui de La Seine à Vélo est même spécifique à la randonnée vélo, très détaillé.

Bikepacking itinéraire
Bien préparer à l’avance et planifier un trajet à son niveau est essentiel – Source : Unsplash/marekpiwnicki

N’oubliez pas qu’il existe des trajets de toutes durées. Il y a ceux qui durent le temps d’une journée, ou ceux adaptés à un week-end, quelques jours, voire à des épopées de plusieurs semaines. Visez surtout juste sur les distances et la difficulté de parcours, pour ne pas bloquer à mi-chemin. Et ne partez pas forcément seul(e), c’est mieux avec des amis pour se motiver en cas de coup de mou !

Des évènements cyclistes sont aussi l’occasion de pratiquer le bikepacking, que des sites recensent, comme Nafix par exemple. Les plus adeptes et sportifs iront sur Bikepacking.com avec des compétitions spéciales en Europe, au croisement de l’ultra-cyclisme, pour se lancer des défis.

Où et comment dormir en bikepacking ?

Si vous vous adonnez au bikepacking sur de longs parcours, il faudra évidemment trouver de quoi dormir ou se loger. Tant mieux si des amis ou connaissances se trouvent sur le chemin, mais la tente avec sac de couchage, et ses dérivés, sont des options faciles pour être flexible, à condition que cela tienne dans vos espaces de rangement. On en dénote quatre principaux :

  • La tente classique, à protection maximale mais encombrante ;
  • Le tarp, une toile compacte mais basique ;
  • Le (sur) sac de couchage simple, peu protecteur mais installable partout ;
  • Le hamac idéal en forêt et tout-terrain.
Bikepacking dormir
Source : Unsplash/marekpiwnicki

Pour planter sa tente, le bivouac est la meilleure solution, mais ce n’est pas possible partout. Tentez donc de repérer à l’avance les lieux compatibles, sinon un terrain de camping.

N’oubliez pas de réserver, certains lieux prisés pouvant être complets avant votre arrivée. Si la solution de la tente n’est pas possible, il reste des hôtels, auberges ou B&B. Un sacrilège pour les puristes, mais bon, chacun sa religion et sa façon de pratiquer le bikepacking.


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