Comment ce vélo électrique français doté de supercondensateurs veut révolutionner le marché

 

Conjuguant une technologie maison basés sur des supercondensateurs ainsi qu'une petite batterie au lithium-ion le vélo électrique Anod Hybrid sera en plus fabriqué en France et cherchera à apporter une solution innovante sur le marché. Présentation.

Anod Hybrid vélo électrique
Source : Anod

Le vélo électrique moderne s’appuie presque exclusivement sur une technologie de batterie lithium-ion. Peu d’alternatives existent, malgré quelques contre-exemples comme les supercondensateurs de chez Pi-Pop ou encore Ostrichoo. Mais une nouvelle marque française veut bousculer cela en mélangeant le meilleur des deux mondes.

Christophe et Arnaud Malrin, père et fils, ont créé Anod dans le but de développer un vélo électrique hybride. Pour y parvenir, ils ont choisi de ne pas recourir à des solutions existantes ou à des technologies asiatiques, mais ont plutôt engagé deux ingénieurs : Laurent Gicquel, qui a conçu le moteur MHR1 et est maintenant directeur technique, et Edgar Tournon, spécialisé dans le stockage d’énergie à base de supercondensateurs.

Le vélo électrique Anod Hybrid propose une innovation remarquable, intégrant des supercondensateurs dans la poutre diagonale du cadre et une petite batterie lithium-ion située en haut du tube de selle. Malgré sa taille modeste, le moteur de 60 Nm, également développé en interne, consommerait deux fois moins d’énergie qu’un moteur comparable de la concurrence.

Recharge à bord, moins de pollution et une vraie autonomie

Cette conception réunit les avantages des deux technologies : la capacité de se recharger lors du freinage, une autonomie accrue et un poids allégé grâce à l’absence d’une grande batterie (650 g seulement). Un bénéfice majeur est la possibilité d’utiliser la technologie des supercondensateurs pour une conduite modérée, avec ou sans l’utilisation de la batterie. Cette dernière, amovible, peut être utilisée pour assurer une assistance au démarrage en cas de charge faible ou lors de demandes énergétiques plus importantes, comme dans les montées.

 

Selon Anod, l’expérience offerte par leur vélo électrique hybride, en termes d’autonomie, est comparable à celle d’un vélo électrique traditionnel. La petite batterie lithium de 80 Wh associée aux supercondensateurs permettrait de parcourir entre 30 et 70 km, selon le niveau d’assistance utilisé, tout en ayant un impact environnemental réduit. En effet, cette batterie est six fois plus petite que celle d’un VAE (vélo à assistance électrique) classique, et les supercondensateurs, composés uniquement d’aluminium et de carbone, sont plus écologiques.

La conduite sans assistance électrique est facilitée, malgré l’unique vitesse disponible via une transmission par courroie. Cette facilité est attribuée à un moteur conçu pour ne pas créer de friction (roue libre) et à un poids contenu du vélo. Malgré son apparence robuste, le vélo ne pèse que 20 kg, sans compter d’éventuels porte-bagages.

 

Bien qu’il existe des vélos plus légers, comme ceux de Lemmo (18 kg) ou Cowboy (19 kg), l’Anod se distingue par ses éclairages intégrés, une position de conduite confortable grâce à un cadre ouvert renforcé, un guidon courbé équipé de poignées biosourcées Herrmans, et une selle fabriquée en Italie. Les composants sont relativement standards, mais les détails concernant les freins à disque hydrauliques et les roues de 27,5 pouces (avec des pneus Continental illustrés sur les photos) restent à préciser.

Made in France, prudence, mais des ambitions

L’électronique, entièrement développée en interne, inclut des fonctionnalités connectées accessibles via une application mobile. Celle-ci offre des options telles que le verrouillage, la géolocalisation et une alarme, consultables sur un smartphone grâce à un support SP Connect ou Quad Lock. Néanmoins, le vélo hybride est conçu pour fonctionner également sans l’application, ce qui est un avantage pour les utilisateurs moins adeptes de technologie.

Anod Hybrid application
Français, innovant, le vélo hybride est aussi connecté // Source : Anod

L’Anod Hybrid sera assemblé dans une usine locale à Fontenay-le-Comte (Vendée), sans ambitions démesurées. Les deux cofondateurs adoptent une approche prudente, particulièrement à la lumière des nombreuses faillites survenues en 2023.

Visant à être rentables dès leur première année, ils prévoient de commencer avec une production de 100 vélos par mois ce printemps, pour ensuite augmenter la production de 50 vélos supplémentaires chaque mois, atteignant ainsi une production estimée à 1 750 unités pour l’année 2024.

Anod Hybrid porte-bagages
Source : Anod

Cela représente une fraction minuscule du marché, qui compte 738 000 VAE vendus en France en 2022 et 5,5 millions en Europe, d’autant plus que le vélo se positionne dans le segment haut de gamme, avec un prix de 3 499 euros (comparable à un Moustache Lundi 27.3). Néanmoins, Anod nourrit de grandes ambitions. Des améliorations du vélo sont déjà en préparation, et à terme, la marque envisage de vendre leur système à d’autres fabricants, à l’instar de Bosch ou Shimano.

Bien que les premiers modèles ne soient pas attendus avant ce printemps, les précommandes sont déjà possibles sur le site officiel de la marque. Nous sommes impatients de tester ce vélo hybride lors d’un futur essai !


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