Les voitures électriques coûteront bientôt moins cher que les thermiques, mais ça ne sera pas tout rose

 

Attendue depuis des années, la parité tarifaire entre les voitures électriques et thermiques devrait être atteinte à partir de l'année 2027. Et cela grâce à des coûts de développement et de fabrication en baisse. Les spécialistes prévoient également des disparitions massives de constructeurs à cette échéance, alors que la concurrence est rude.

Renault 5 E-Tech Electric // Source : DPPI

Avec des ventes en hausse de 37 % en un an en France, le marché de la voiture électrique se porte globalement bien. Cependant, de nombreux automobilistes sont encore freinés par l’autonomie ainsi que le prix. Ils jugent ces autos trop chères, et ce malgré les récentes baisses opérées par les marques.

La parité sera bientôt une réalité

En effet, depuis l’an dernier, les constructeurs se livrent une impressionnante guerre des prix, lancée par Tesla et très nettement suivie et qui devrait s’intensifier. Cependant, les voitures électriques restent toujours plus chères que leurs équivalents thermiques pour le moment. Mais quand cela va-t-il changer ? Selon certains spécialistes, cela est prévu d’ici à la fin de la décennie. Mais le cabinet d’études de marché Gartner nous donne une date encore plus précise.

Dans un communiqué tout juste publié, il explique que les autos zéro-émission (à l’échappement) seront moins chères que les modèles à combustion interne à partir de 2027. Comment cela est-ce possible ? Et bien notamment grâce à la baisse des coûts de production. À partir de cette date, les voitures électriques seront moins chères à fabriquer, et ce notamment grâce à la chute du cours du lithium, entre autres. Par ailleurs, les constructeurs adoptent de nouvelles méthodes de fabrication.

C’est le cas de Renault, qui prévoit quant à lui, une parité des prix thermique – électrique, entre 2027 et 2028, grâce à ses nouvelles voitures électriques, qui succèderont aux actuelles Mégane et Scenic.

Citroën ë-C3 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

On pense notamment à Tesla et Toyota, qui veulent développer le Gigacasting, qui permet de réduire le nombre de pièces nécessaires. Une solution nettement plus économique, mais qui présente aussi un gros inconvénient. Et pour cause, cela risque de rendre les voitures plus difficiles à réparer, ce qui fera donc grimper les coûts en cas d’accident. Justement, le cabinet estime que le prix moyen de ces opérations suite à un accident grave sur la carrosserie et la batterie augmentera de 30 %.

Et cela devrait aussi avoir un impact sur les cotisations d’assurance, qui sont actuellement plus avantageuses pour les voitures électriques. D’ailleurs, si ces dernières sont plus chères à l’heure actuelle, elles demeurent tout de même plus intéressantes à l’usage, avec un entretien moins onéreux, sans parler du coût de la recharge qui est également plus intéressant.

De nombreuses faillites à prévoir

Le coût des voitures électriques devrait également baisser grâce au choix des marques d’implanter de plus petites batteries, puisque l’on sait que ces dernières représentent environ 40 % du prix d’un véhicule. Une solution qui permet de patienter en attendant le développement des accumulateurs solides, qui ne devraient pas arriver avant la fin de la décennie. Cependant, certains commencent déjà à installer des packs semi-solides, comme Nio.

Mais le cabinet américain ne s’arrête pas là sur les prédictions pour l’avenir. En regardant dans sa boule de cristal, il voit également de nombreuses disparitions d’entreprises et de constructeurs. Selon lui, 15 % des sociétés spécialisées dans les véhicules électriques fondées au cours de la dernière décennie vont quitter le marché d’ici à 2027. Il explique qu’elles seront soit rachetées, soit qu’elles feront faillite. Il faut dire que la concurrence est aujourd’hui de plus en plus rude.

Xiaomi SU7 // Source : Xiaomi

C’est notamment le cas en Chine, où l’on compte plus de 80 constructeurs spécialisés dans cette motorisation. Ce qui pousse notamment la firme Aiways, en grande difficulté, à renoncer à vendre ses voitures là-bas pour se concentrer sur les exportations, notamment vers l’Europe. L’entreprise n’est d’ailleurs pas la seule à croire au potentiel du Vieux Continent, puisque c’est aussi le cas de MG, BYD ou encore Xpeng, entre autres.

Mais on peut aussi citer des firmes américaines, à l’image de Lucid Motors et Rivian ou encore Fisker qui sont dans des situations financières très délicates.

Gartner souligne enfin que la pénétration du marché devrait continuer d’augmenter cette année, avec notamment une hausse des exportations. Elles devraient atteindre les 184 millions d’unités en 2024 et les 20,6 millions l’an prochain. Mais le but sera désormais plutôt de survivre plutôt que de gagner énormement d’argent.


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