« Chez nous, Teams, c’est fini ! » : pourquoi cette région allemande se sépare de Microsoft

 
Entre tensions géopolitiques et risques d’ingérence numérique, une région allemande fait le choix de se tourner vers des solutions numériques open source.

D’ici trois mois, les fonctionnaires allemands du länder du Schleswig-Holstein bordant le Danemark n’utiliseront plus les services de Microsoft pour se tourner vers des solutions. Loin d’être une solution technique, cette transition représente pour la région l’occasion de regagner en « souveraineté numérique ».

Un changement politique

Entre l’Union européenne et les États-Unis, le torchon brûle. Les deux puissances économiques s’opposent depuis plusieurs mois sur différents fronts allant de la lutte contre les GAFAM à la mise en place de solutions pour garantir leur indépendance dans le secteur de l’intelligence artificielle.

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Des tensions qui ont accéléré la transition numérique du Schleswig-Holstein. « Nous en avons fini avec Teams ! », déclare le ministre régional de la numérisation, Dirk Schrödter dont la transition des services avait démarré l’année dernière. « Les développements géopolitiques des derniers mois ont renforcé l’intérêt pour la voie que nous avons empruntée », a-t-il ajouté.

Une transition par étape

Dans un premier temps, les fonctionnaires de la région passeront d’Office 365 à la suite LibreOffice. Il en sera de même pour la messagerie qui passera d’Outlook à Open-Xchange et Thunderbird, rapporte France 24. Dans un second temps, ce changement concernera également les systèmes d’exploitation, avec une transition de Windows vers Linux.

En adoptant une solution open source, ce länder fait le choix du logiciel libre, consultable et modifiable. Garantissant à la fois son indépendance technologique, mais aussi une économie de plusieurs millions d’euros en licences.

La guerre en Ukraine avait révélé la dépendance énergétique de l’Europe ; désormais, on voit qu’il existe également des dépendances numériques.

Dirk Schrödter

Ce changement radical concernera la moitié des 60 000 fonctionnaires de l’État, ainsi que les 30 000 enseignants dans les années à venir, indique France 24. Loin de se limiter à une simple solution logicielle, le gouvernement du Schleswig-Holstein prévoit, à long terme, de transférer l’ensemble de ses données vers un système de cloud non contrôlé par Microsoft.

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