Le nouvel enjeu du procès entre ARM et Qualcomm : la fin des puces Samsung Exynos, MediaTek Dimensity et Qualcomm Snapdragon

ARM veut changer le game

 

Un différend oppose actuellement le concepteur de puces ARM et le fabricant Qualcomm autour des droits de licence. À l'issue du procès, ARM pourrait complètement changer tout son modèle économique en quelques années seulement.

Source : Qualcomm

Aujourd’hui, les puces ARM sont partout. On les retrouve via deux types d’accord : d’une part, les accords technologiques (TLA), qui incluent les propres conceptions d’ARM telles que les cœurs Cortex et de légères modifications à ces derniers (Qualcomm, MediaTek, Samsung, etc.), et, d’autre part, les accords d’architecture (ALA), qui permettent des conceptions propres basées sur le jeu d’instructions ARM. C’est ce que fait Apple, par exemple, avec les puces Apple M2 ou l’Apple A16 Bionic.

ARM veut vendre ses puces ARM directement aux constructeurs OEM

Ce qui ressort d’un document du procès entre les deux entreprises est qu’ARM s’efforce d’avoir une logique de vente comparable à celle d’Intel et d’AMD. Si l’issue du procès venait à mettre fin au modèle actuel, en résumé, on ne pourrait plus créer des puces ARM personnalisées. Cela signifierait la fin des puces Samsung Exynos, MediaTek Dimensity et Qualcomm Snapdragon qui utilisent des puces ARM. De son côté, ARM veut pouvoir vendre directement ses puces aux fabricants (OEM), comme le fait Intel.

ARM prévoit également de forcer ses partenaires à utiliser ses propres technologies pour GPU, NPU ou ISP (Image Signal Processor) via la nouvelle licence CPU pour les OEM. Qualcomm et les autres fabricants de puces ne pourraient alors plus combiner des puces ARM avec leurs propres technologies comme les GPU, dont l’Adreno de Qualcomm ou le RNDA 2 d’AMD dans le Samsung Exynos. Cela pourrait par ailleurs aussi concerner le NPU du Google Tensor ou les GPU Nvidia que l’on trouve sur les serveurs ou encore la Nintendo Switch.

Tout a commencé avec Nuvia

Le conflit entre ARM et Qualcomm a démarré après l’acquisition de Nuvia par Qualcomm. Cette start-up américaine fondée en début d’année 2019 et sortie de l’anonymat quelques mois plus tard ne vous dit peut-être rien, et pourtant, elle devait représenter l’acquisition la plus judicieuse consentie par Qualcomm ces dernières années.

En rachetant Nuvia, le géant américain du SoC s’est attaché les services d’une équipe à très forte valeur ajoutée… une équipe composée d’anciens ingénieurs de chez Google, Apple, Broadcom ou encore AMD. Cependant, c’est une violation des droits de licence et de marque selon ARM, d’où l’actuel procès.

Qualcomm possédant déjà des droits de licence ARM particulièrement larges, notamment pour la création de cœurs customisés, il a mis fin à la licence que payait Nuvia en mars 2022, jugeant qu’il n’avait pas à payer deux fois. De son côté, ARM n’est pas d’accord, quand bien même Qualcomm a racheté Nuvia.

En plus des risques pour les puces Snapdragon, l’activité prévue par Qualcomm pour les puces pour ordinateurs portables et serveurs est également menacée.


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