Tesla va révolutionner la fabrication des voitures électriques et ça ne plaît pas à tout le monde

 

Tesla envisage de revoir le processus d'assemblage de ses voitures, afin de gagner du temps, mais surtout de l'argent. Une stratégie qui devrait lui permettre de réduire encore les prix de ses véhicules, mais qui reste critiquée par certains spécialistes. On vous explique.

Alors que Tesla a connu des tensions en 2022, l’année 2023 démarre sur une note très positive. Non seulement la société a conservé sa place de numéro un mondial, devançant BYD et Volkswagen, mais elle a également démontré une résilience impressionnante suite aux baisses importantes de janvier et avril. La firme d’Elon Musk envisage maintenant de nouvelles stratégies pour réduire les coûts et proposer des prix encore plus compétitifs.

Une nouvelle méthode

Lors de la présentation de ses résultats financiers, Tesla a souligné la possibilité de diminuer davantage le prix de ses véhicules à l’avenir. Pour ce faire, l’entreprise mise sur plusieurs facteurs, dont la production de ses batteries 4680, moins coûteuses, et le raffinage de son propre lithium pour réduire sa dépendance à un marché très volatil. Cependant, ce n’est que le début des ambitions de la marque.

En effet, Tesla envisage de réviser entièrement son processus de fabrication. Cette révolution a été annoncée le 1er mars dernier lors de l’Investor Day de la société, mais n’a pas suscité beaucoup d’attention à ce moment-là. Cependant, une récente analyse de Reuters, qui a consulté plusieurs experts sur le sujet, a remis cette annonce sous les projecteurs.

Quel est donc le plan d’Elon Musk ? L’objectif est de réinventer la méthode actuelle d’assemblage des voitures, mise en place par Henry Ford il y a plus d’un siècle. Cette méthode, bien qu’ayant fait ses preuves et largement adoptée par des constructeurs tels que Toyota, est jugée insuffisante par Elon Musk.

Elon Musk, qui a récemment salué la stratégie de Ford dans le domaine de l’électrique, veut faire table rase du passé et changer de méthode.

Un modèle critiqué

Cependant, cette transition ne se fera pas du jour au lendemain, ni de manière précipitée. Elle devrait coïncider avec le développement de la prochaine plateforme qui pourrait être utilisée pour la future Model 2, qui n’a pas encore été annoncée officiellement. Plutôt que de monter une voiture sur une chaîne d’assemblage, Tesla envisage d’adopter une production modulaire, où plusieurs étapes sont réalisées simultanément.

Nos collègues de Numerama expliquent ensuite que celles-ci seront assemblées toutes en même temps à la fin. Quel serait l’avantage de cette méthode innovante ? Selon Tesla, elle permettrait d’économiser de l’espace au sein de ses Gigafactory, qui sont actuellement en pleine production. Cette stratégie pourrait permettre à Tesla de réduire les coûts de fabrication de près de 40 %, une économie qui pourrait être répercutée sur les prix payés par les clients.

Toutefois, cette approche révolutionnaire n’est pas sans défauts. Certains experts, cités par Reuters, ont exprimé leur scepticisme quant à cette méthode, qui pourrait manquer de flexibilité. Par exemple, comme chez Toyota, la production fonctionnerait constamment en flux tendu, ce qui pourrait poser des problèmes en cas d’imprévus.

En outre, cette méthode pourrait s’avérer inefficace pour la production de plusieurs modèles simultanément, surtout compte tenu de l’intention de Tesla d’élargir sa gamme à l’avenir.

Il convient également de souligner qu’il faudra du temps pour que cette solution soit mise en œuvre dans toutes les usines de la marque. La première à bénéficier de cette révolution devrait être la future usine au Mexique, dont la construction n’a pas encore commencé.

Malgré ces défis, Elon Musk demeure confiant. Sa vision de bouleverser la traditionnelle chaîne de production pourrait bien représenter une autre avancée révolutionnaire dans l’histoire de l’automobile. Si Tesla parvient à réaliser cette vision, elle pourrait non seulement réduire ses coûts, mais aussi améliorer la rapidité et l’efficacité de sa production, permettant ainsi de maintenir son leadership dans l’industrie des véhicules électriques.