Le père de la Nissan Leaf a la solution pour réduire le prix des voitures électriques

 

Alors que le prix reste le principal frein à l'achat des voitures électriques, la solution serait de réduire la taille de la batterie. Et ça, plusieurs constructeurs l'ont déjà bien compris. Notamment l'ancien patron d'Aston Marton et père de la Nissan Leaf.

Renault R5 électrique // Source : Renault

Les ventes de voitures électriques ne cessent de progresser dans le monde entier. À tel point qu’elles ont même dépassé les diesel en France et en Europe au cours des derniers mois. Mais il reste encore un point qui bloque certains automobilistes : le prix. En effet, les modèles zéro-émission coûtent encore plus cher que leurs équivalents thermiques. Mais cela devrait changer.

Une solution connue

Et pour cause, des spécialistes tablent sur une parité d’ici à la fin de la décennie, d’abord pour les petites voitures. Mais comment les constructeurs peuvent-ils faire pour réduire le prix de leurs voitures électriques, alors que celles-ci sont encore inaccessibles aux plus modestes, qui pourront cependant se tourner vers le leasing social ? Pour le savoir, les journalistes du site britannique Autocar se sont entretenus avec Andy Palmer, ex-directeur de l’exploitation chez Nissan qui avait notamment travaillé sur le lancement de la Leaf en 2011 en tant que COO (responsable des opérations).

Et pour ce dernier, le secret pour réduire durablement le prix des voitures zéro-émission (à l’échappement) est de faire le choix d’une batterie plus petite. Selon lui, l’idéal serait d’opter pour un pack de 24 kWh, soit la capacité de celui de la Leaf à ses débuts. Avec un kWh actuellement affiché à 140 euros, cela donnerait environ 3 360 euros pour la batterie. Or, on sait que cet élément peut représenter environ 40 % du prix d’une voiture électrique comme sur la Renault Mégane E-Tech.

En optant pour une petite capacité, il serait tout à fait possible de commercialiser une voiture autour des 20 000 euros, tout en gagnant de l’argent. Pour le spécialiste, « la solution pour réduire le prix des véhicules électriques n’est pas d’attendre que les technologies évoluent, ni de jouer avec la chimie. Il s’agit simplement d’utiliser une batterie plus petite« . C’est d’ailleurs ce qu’ont choisi de faire plusieurs constructeurs, dont Ford.

La firme a récemment dévoilé son e-Tourneo Courier, qui devrait embarquer une petite batterie de 55 kWh seulement, la même qui équipera le futur Puma électrique prévu pour 2025. Mais la firme n’est pas la seule à adopter cette stratégie, puisque c’est également le cas de Renault. Luca de Meo estimait que la solution était de choisir de plus petits accumulateurs. Cela devrait être le cas sur la future R5 E-Tech.

Quid de la recharge ?

D’autant plus que nous avions déjà expliqué précédemment que les grosses batteries n’avaient pas que des avantages, puisqu’elles font grimper le poids des voitures, et donc leur consommation. Ce qui nuit au final à l’autonomie. Mais les petits accumulateurs ne permettent pas non plus d’aller bien loin, ce qui peut inquiéter les conducteurs puisque l’autonomie reste aussi un sujet de crainte.

C’est pour cela qu’il est indispensable que la réduction de la taille des batteries aille de pair avec une augmentation du nombre de bornes de recharge. En France, on en compte déjà plus de 100 000, mais cela reste encore insuffisant. Selon Andy Palmer, il en faudrait pas moins de 15 millions à travers le monde. Pour David Greenwood, expert en systèmes de propulsion avancés au Warwick Manufacturing Group également interrogé par Autocar, il faut également améliorer l’expérience de charge.

Citroën ë-C3
Citroën ë-C3 // Source : Citroën

Pour lui, la solution idéale serait de mettre en place des « créneaux de recharge réservables, payés à l’avance et liés à la reconnaissance de la plaque d’immatriculation« . Cela rassurerait les usagers et rendrait acceptable d’acheter une voiture électrique dont l’autonomie serait de seulement 200 kilomètres. Ce qui contraste avec les envies des automobilistes, qui demandent au moins 400 kilomètres. Alors que l’on sait que c’est une erreur, à condition de pouvoir recharger rapidement sa voiture. Il est question de 10 minutes dès 2024 en Chine.

Faire chuter les prix drastiquement serait tout à fait possible en Europe, tandis qu’en Chine, la voiture électrique la moins chère est affichée à 3 772 euros avec sa toute petite batterie de 9 kWh. En Europe, c’est la Dacia Spring qui est actuellement la plus abordable, mais d’autres alternatives arriveront bientôt, dont la Citroën ë-C3 et la Volkswagen ID.2. Une ID.1 à moins de 20 000 euros serait également en préparation.


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