Pourquoi les voitures électriques d’occasions mettent plus de temps à se vendre que les thermiques

 
Selon une récente étude, les voitures électriques d’occasion prennent un peu plus de temps à se vendre que les autos thermiques. Mais quelle est la raison à ce phénomène ? En fait, il y en a plusieurs.
Peugeot E-208 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Les ventes de voitures électriques continuent de stagner en France, voire même de chuter. Au mois de mai, ces dernières avaient en effet reculé de 3 % en juin 2025, tandis que la part de marché a aussi pris un coup. Cependant, à l’échelle européenne, c’est un peu mieux. Sur la même période, les immatriculations ont remonté de 2,5 %. C’est peu, mais c’est toujours ça de pris.

Des voitures plus difficiles à revendre

Les causes sont multiples, mais elles sont souvent liées aux craintes autour de la batterie et de l’autonomie, mais surtout au prix. C’est ce qu’avait confirmé une récente étude, portant sur les voitures électriques d’occasion. De nombreux automobilistes ne sont pas encore prêts à sauter le pas, de peur de devoir remplacer l’accumulateur. Ce qui coûte très cher, mais surtout qui est en fait très rare. En ce qui concerne les tarifs, ces derniers ne cessent de chuter, comme nous l’avions expliqué dans un précédent article.

Bref, les freins sont aujourd’hui quasiment infondés quant à l’achat d’une voiture électrique, qu’elle soit neuve ou d’occasion. Oui mais voilà, selon une récente étude menée par l’Avere-France, le marché de la seconde main a encore du mal à se développer. En effet, les délais de revente sont généralement plus longs que pour les modèles thermiques. Dans quelle mesure exactement ? À vrai dire, la différence reste relativement faible, mais elle confirme tout de même les réticences des conducteurs.

Renault Zoé // Source : Jean-Baptiste Passieux

En 2024, il fallait compter environ 5 mois, soit 146 jours pour revendre une auto électrique en occasion. C’est environ un mois de plus que pour les véhicules thermiques et hybrides, avec respectivement 96 et 104 jours. Il faut savoir que ces chiffres concernent les professionnels, mais qu’ils sont globalement les mêmes pour les particuliers.

Pourtant, l’Avere-France indique que la durée de détention des voitures zéro-émission (à l’échappement) est plus court que les modèles essence ou diesel. Il faut savoir que la valeur résiduelle est en baisse, comme nous l’avions expliqué.

Cette dernière est aujourd’hui en moyenne sous la barre des 20 000 euros. Cependant, les VE d’occasion rencontrent de plus en plus de succès, puisque leur volume de vente a été multiplié par six entre janvier 2021 et décembre 2024. Ces dernières représentent actuellement 10 % des ventes mensuelles de véhicules d’occasion en France. Certains modèles rencontrent d’ailleurs un grand succès, dont la Renault Zoé, la Fiat 500 et la Tesla Model 3, comme nous l’avions déjà expliqué.

Plusieurs raisons à ce phénomène

Il faut également savoir que toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne en ce qui concerne la revente des voitures d’occasion. Sans surprise, c’est en Île-de-France que ce marché est le plus développé. Sur l’ensemble de l’année 2024, ce sont 17 056 autos électriques qui ont changé de propriétaire, soit une part de marché de 7,7 %. Cependant, c’est en Corse que ce chiffre est le plus élevé, puisqu’il atteint les 10,4 %. Et ce alors que c’est là-bas que les ventes ont été le plus bas, avec seulement 854 transactions.

Mais qu’est-ce qui explique les réticences des automobilistes à acheter une voiture électrique d’occasion ? Et premier, on retrouve la crainte d’un prix trop élevé, pour 58 % des sondés, suivie par le manque de transparence sur l’état de la batterie (55 %). Des peurs qui n’ont pourtant plus réellement lieu d’être, comme nous l’avons déjà expliqué. D’ailleurs, l’Avere-France a formulé plusieurs recommandations afin de démocratiser les VE de seconde main en France. La première est avant tout de mieux informer et accompagner les acheteurs.

Crédit : Fiat

L’organisation propose de mettre l’accent sur la pédagogie et de mieux former les commerciaux en concessions. Elle demande aussi de mettre en avant l’aspect économique de cette motorisation, en communiquant sur le coût de possession. Ce dernier est pour mémoire nettement inférieur à celui d’une auto thermique.

L’Avere demande aussi la mise en place d’aides financières ciblées, comme une prime à la conversion. Enfin, elle recommande de renforcer la transparence autour de la batterie. Pour cela, elle appelle à rendre obligatoire un rapport sur l’état de santé de cette dernière, entre autres.