On a pris en main le Fairphone 6, le smartphone qui veut être écolo et puissant à la fois

 
Avec son Fairphone 6 la marque néerlandaise veut passer à la vitesse supérieure. Plus question de faire juste un téléphone écolo, non il doit aussi être concurrentiel. On l’a pris en main durant quelques heures et on a hâte d’en voir plus.
Fairphone 6 // Source : Yazid Amer – Frandroid

Comme annoncé lors de l’officialisation du Fairphone 6, la marque néerlandaise entend prouver qu’un smartphone écoresponsable peut aussi être résolument moderne, aussi bien dans sa forme que dans ses performances.

Le design a été entièrement revu, sans jamais compromettre l’ADN modulaire du téléphone. Chaque utilisateur peut toujours le démonter, remplacer les 12 pièces essentielles et prolonger sa durée de vie sans l’aide d’un réparateur.

Fairphone 6 // Source : Yazid Amer – Frandroid

Mais Fairphone ne s’est pas arrêté là. La fiche technique a elle aussi été largement mise à jour avec une nette montée en puissance et une refonte attendue de la partie photo.

Sans pouvoir encore livrer un test complet, nous avons eu l’occasion de prendre en main le Fairphone 6 pendant quelques heures, le temps d’une balade dans les rues d’Amsterdam.

Design et ergonomie

Le design a beaucoup évolué. Fini le look un peu vieillot des générations précédentes. Le Fairphone 6 arbore désormais une façade sobre, avec des bordures d’écran affinées mais encore visibles. Le menton reste présent, mais il est aussi plus fin et affiche la même épaisseur que la bordure supérieure pour offrir un ensemble plus équilibré.

Fairphone 6 // Source : Fairphone

Esthétiquement, ce nouveau modèle marque une vraie rupture dans l’histoire de la gamme, mais face à la concurrence, il s’agit surtout d’un rattrapage.

Le dos plat, les tranches droites : l’inspiration venue de l’iPhone est manifeste, comme chez beaucoup de fabricants.

Le Fairphone 6 se décline en noir, blanc ou vert, avec une finition légèrement mate. Cela limite les traces de doigts et offre une bonne prise en main, même si les journées de forte chaleur peuvent le rendre un peu plus glissant.

Fairphone 6 // Source : Yazid Amer – Frandroid

Le bloc photo dépasse légèrement, sans pour autant gêner la stabilité. Le bas du dos accueille un renflement en longueur sur lequel est gravé le nom de la marque : un détail qui apporte un soupçon de personnalité supplémentaire.

L’assemblage est irréprochable. Aucun jeu, aucun craquement. La coque en plastique recyclé inspire confiance, et les certifications militaires contre les chutes viennent appuyer cette robustesse.

Côté étanchéité en revanche, il faut se contenter d’une protection IP55 : de quoi résister aux éclaboussures, mais pas à une immersion prolongée.

En main, l’appareil se montre bien équilibré. Les bords légèrement arrondis évitent toute gêne à l’usage, même après de longues minutes. Avec ses 202 g, il reste dans une moyenne acceptable.

Fairphone 6 // Source : Yazid Amer – Frandroid

Gaucher ou droitier, chacun trouvera naturellement les boutons sous ses doigts. Ces derniers sont bien positionnés, et les dimensions de 156,5 x 73,3 x 9,6 mm rendent le smartphone utilisable même pour les petites mains.

Écran et performances

Le Fairphone 5 accusait un certain retard technologique avec son SoC Qualcomm QCM6490 gravé en 6 nm. Un choix modeste qui bridait clairement les performances et ruinait un peu sa position face à la concurrence d’alors.

Avec le Fairphone 6, la marque passe à la vitesse supérieure en intégrant un Snapdragon 7s Gen 3, une puce gravée en 4 nm que l’on retrouve sur des modèles récents comme le Nothing Phone (3a) Pro.

Cette puce est épaulée par un GPU Adreno 710, 8 Go de RAM LPDDR5 et 256 Go de stockage UFS 3.1, extensible jusqu’à 2 To via carte microSD. Un ensemble technique qui assure des performances solides au quotidien, largement suffisantes pour les usages courants et une bonne partie des besoins multimédias.

Fairphone 6 // Source : Yazid Amer – Frandroid

Nous n’avons pas pu pousser le smartphone dans ses retranchements avec des tests poussés ou des jeux 3D gourmands. Mais durant notre prise en main, la navigation dans l’OS comme dans les applications s’est révélée fluide, sans ralentissements notables. De quoi garantir une bonne expérience utilisateur, même si les gros joueurs devront probablement passer leur chemin.

Côté affichage, la montée en gamme est également palpable. L’écran adopte une dalle OLED LTPO de 6,46 pouces affichant 2484 × 1116 pixels, soit une densité de 431 ppi. Le rendu visuel est fin, précis, avec une bonne calibration : les couleurs ne sont pas exagérément saturées, ce qui renforce la lisibilité et le confort visuel.

La dalle bénéficie également d’un taux de rafraîchissement jusqu’à 120 Hz, offrant une navigation fluide et réactive. En plein soleil, la lisibilité reste correcte, même si l’écran montre ses limites dans les conditions les plus extrêmes. Enfin, la dalle est protégée par un verre Gorilla Glass 7i, une amélioration bienvenue par rapport au Gorilla Glass 5 du précédent modèle.

Photo

Le Fairphone 6 intègre un bloc photo à trois optiques. Mais attention, seuls deux capteurs sont fonctionnels. Le troisième est un capteur TOF (Time of Flight), utilisé pour améliorer la profondeur.

  • Capteur principal : 50 Mpx (Sony Lytia 700C), ouverture f/1.88.
  • Ultra grand-angle : 13 Mpx, ouverture f/2.2.
  • Capteur selfie : 32 Mpx, ouverture f/2.45.

Ultra grand-angle

L’ultra grand-angle fait bonne impression dès les premiers clichés. Les distorsions sur les bords sont bien contenues, et la colorimétrie reste assez naturelle.

Le niveau de détail est correct, même si l’on perçoit une grosse perte de netteté à mesure qu’on s’éloigne du centre de l’image. L’autofocus, lui, se montre parfois lent. Résultat : on a parfois quelques flous parasites même sur des scènes fixes.

Grand-angle

Le capteur principal de 50 Mpx livre des clichés plus équilibrés. Les couleurs sont un peu plus neutres et la dynamique plus juste que sur l’ultra grand-angle.

Le niveau de détail est bon dans l’ensemble, mais le traitement logiciel reste perfectible. Dès que l’on zoome, un lissage un peu trop appuyé vient lisser textures et microdétails.

Zoom numérique

Bonne surprise du côté des zooms numériques x2 et x3. Le piqué reste solide, les couleurs cohérentes et le rendu exploitable.

En revanche, à partir du zoom x6, la qualité se dégrade nettement. À x10, l’image devient trop lumineuse, le lissage numérique efface les textures et donne un rendu artificiel. Les inscriptions restent lisibles, mais l’ensemble manque de naturel.

Plus excitant qu’attendu

Fairphone a clairement musclé son jeu. Le design gagne en élégance et modernité, le nouveau processeur assure une expérience fluide, et la partie photo, sans être encore au niveau des cadors, fait un net bond en avant.

Des mises à jour logicielles futures pourraient encore améliorer le rendu, notamment sur le traitement d’image. En main, ce Fairphone 6 se montre convaincant. L’heure est désormais aux tests intensifs pour confirmer ou non cette bonne première impression.

Les derniers articles