Android copie iOS, iOS copie Android : la vérité qui dérange

Android copie iOS, iOS copie Android

 
Android et iOS se ressemblent de plus en plus ! Google abandonne sa philosophie ouverte pour copier le modèle fermé d’Apple. Contrôle des apps, IA intégrée, sécurité renforcée… Y a-t-il encore une différence ?

Vingt ans après leur naissance, Android et iOS convergent à vitesse grand V. Entre le contrôle renforcé des applications, l’intégration poussée de l’IA et la course à la sécurité, Google adopte systématiquement les codes d’Apple. La philosophie ouverte d’Android appartient-elle définitivement au passé ?

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La toute dernière annonce de Google sur le contrôle des applications Android illustre parfaitement cette dérive. Dès 2026, impossible d’installer une app sans validation préalable de Google. Exactement le modèle fermé qu’Apple pratique depuis toujours avec son App Store. Android abandonne sa différence fondamentale pour singer son rival historique.

Cette convergence va bien au-delà de la seule sécurité. De la personnalisation à l’intelligence artificielle, les deux plateformes se ressemblent de plus en plus. Au point qu’on peut se demander si le choix entre iPhone et Android a encore un sens.

L’ADN ouvert d’Android sacrifié pour la sécurité

L’exemple le plus frappant reste le contrôle des applications. Pendant des années, Android permettait d’installer n’importe quelle app depuis n’importe quelle source. Cette liberté constituait son principal avantage face à l’écosystème verrouillé d’Apple.

Google vient de tirer un trait sur cette philosophie. Sous prétexte que les apps tierces contiennent « 50 fois plus de malwares », l’entreprise impose désormais la vérification de tous les développeurs. Une justification qui rappelle étrangement les arguments d’Apple pour défendre son modèle fermé.

Cette évolution s’inscrit dans une tendance lourde. Android 15 multiplie les fonctions de sécurité inspirées d’iOS : espaces privés, contrôles d’enregistrement d’écran, protection anti-vol renforcée. Des mesures qui rapprochent Android de la réputation sécuritaire d’iOS, mais au prix de restrictions de liberté.

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L’IA générative, terrain de convergence accélérée

L’intelligence artificielle montre aussi cette course au mimétisme. Apple Intelligence dans iOS 18 apporte résumé de notifications, outils d’écriture et recherche photo en langage naturel. Des fonctions que Google développait déjà avec Gemini sur Android.

Résultat : les deux plateformes proposent désormais des expériences IA quasi-identiques. Google multiplie les fonctionnalités pratiques comme Circle to Search, Apple répond avec ses propres outils de génération d’images et d’assistance intelligente, sans oublier Visual Intelligence qui va jusqu’à reprendre les fonctions Circle to Search fournies par Google.

Cette convergence IA efface l’une des dernières différences marquantes entre les deux systèmes. Là où Android bénéficiait de l’avance de Google en machine learning, iOS rattrape rapidement son retard avec des fonctions équivalentes en signant des partenariats avec OpenAI, Anthropic et Google aussi.

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Apple pique les bonnes idées d’Android

Paradoxalement, Apple n’hésite pas à emprunter les meilleures innovations d’Android quand elles font sens. iOS 18 autorise enfin le placement libre des icônes sur l’écran d’accueil, une liberté longtemps associée à Android.

Plus surprenant : Apple intègre l’écranage d’appels et Hold Assist, « façon Pixel », pour filtrer les spams et alerter quand un agent décroche. Des fonctions que Google proposait depuis des années sur ses smartphones.

Cette technologie utilise l’IA pour détecter les appels de spam, les centres d’appels automatisés ou les arnaques. Les vrais appelants acceptent généralement de se présenter, tandis que les robots raccrochent.

Le RCS dans iOS 18 constitue peut-être l’exemple le plus révélateur. Ce standard de messagerie, pilier de la messagerie Android depuis des années, permet enfin une interopérabilité correcte entre iPhone et Android.

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Ici, Apple a cédé sur un bastion qu’elle défendait farouchement.

Pour rappel, le RCS (Rich Communication Services) est le successeur moderne des SMS qui permet d’envoyer des messages avec accusés de lecture, photos en haute qualité, vidéos et indicateur de frappe, comme WhatsApp ou iMessage. Contrairement à iMessage qui ne fonctionne qu’entre appareils Apple, RCS est un standard ouvert qui marche entre toutes les marques de smartphones Android et maintenant iPhone depuis iOS 18.

Cette adoption de fonctions Pixel dans iOS montre encore une fois une normalisation d’outils autrefois distinctifs d’Android. Une normalisation qui érode les différences entre plateformes.

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La réglementation européenne accélère la convergence

L’Union européenne pousse aussi cette homogénéisation. iOS 18 autorise désormais en Europe le choix d’applications par défaut et les boutiques alternatives. Fortnite peut ainsi revenir sur iPhone via une boutique tierce, « une évolution historiquement à la Android ».

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Cette ouverture forcée rapproche les modèles de distribution. Apple garde ses garde-fous, mais doit composer avec des exigences d’interopérabilité qui ressemblent à la philosophie originelle d’Android.

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Google profite aussi de cette pression réglementaire pour justifier ses propres restrictions. En imposant la vérification des développeurs au moment où il doit ouvrir son écosystème suite à l’affaire Epic Games, l’entreprise maintient un contrôle indirect sur son marché.

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Le multitâche, dernier bastion d’Android

Android conserve quelques avantages distinctifs, notamment sur le multitâche et les grands écrans.

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Cette différence technique est l’héritage PC d’Android, conçu dès l’origine pour s’adapter à différents formats d’écran. iOS, pensé pour un usage mobile uniforme, peine encore à exploiter pleinement les tablettes et écrans pliables. Ce qui peut expliquer que l’on a pas encore un iPhone pliable.

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Mais même cet avantage s’érode. Android 16 et iOS 26 montrent des philosophies qui se rejoignent : animations fluides, typographies retravaillées et effets de profondeur, chacun adoptant les codes de l’autre.

Vers un duopole uniforme ?

Cette convergence soulève des questions sur l’avenir de la concurrence mobile. Si Android et iOS proposent des expériences similaires, le choix se résumera-t-il aux marques et écosystèmes ?

Les parts de marché confirment cette évolution. Android reste majoritaire en parts de marché mondiales, tandis qu’iOS progresse sur les marchés à fort pouvoir d’achat, au Japon, au Royaume-Uni ou encore aux Etats-Unis. Deux stratégies complémentaires plutôt que concurrentes.

Source : Counterpoint Research

Cette répartition géographique stabilise le duopole. Android pour les marchés émergents et les budgets serrés, iOS pour les utilisateurs premium des pays développés. Une coexistence qui décourage l’innovation disruptive.

La compétition se joue désormais moins sur des fonctionnalités exclusives que sur l’intégration, l’IA utile et les contraintes réglementaires régionales. Cela ressemble à une compétition d’optimisation plutôt que de révolution.

La fin des philosophies différentes

Vingt ans après la naissance d’Android, l’histoire semble boucler. Google abandonne progressivement les principes d’ouverture et de liberté qui faisaient l’ADN de sa plateforme. Apple assouplit timidement son modèle fermé sous la pression réglementaire.

Cette convergence vers un modèle hybride – plus ouvert qu’iOS historique, plus contrôlé qu’Android originel – marque peut-être la fin des grandes différences philosophiques entre plateformes mobiles.

Est-ce que ça nous sert, nous, les utilisateurs ? Ou est-ce que ça sert simplement les intérêts des deux géants ? Car dans cette course au mimétisme, c’est peut-être la diversité technologique qui se perd en chemin.


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