Rachat d’Activision Blizzard : Microsoft répond à l’attaque en justice des États-Unis

 
Microsoft a publié sa réponse à l’attaque en justice de la Federal Trade Commission (FTC) aux États-Unis visant à bloquer le rachat d’Activision Blizzard King. Un document de 37 pages dans lequel la firme de Redmond détaille pourquoi son acquisition est nécessaire et sûre pour le marché du jeu vidéo.
Source : Matthew Manuel via Unsplash

 

Plus tôt ce mois-ci, la FTC lançait une action en justice fédérale antitrust pour empêcher le rachat d’Activision Blizzard King par Microsoft. Depuis l’annonce du rachat en janvier 2022, Microsoft fait l’objet de débats concernant l’impact sur le marché du jeu vidéo et sa potentielle position dominante de qui en résulterait.

Certains acteurs, économiques ou politiques, tentent de bloquer le rachat, à l’instar de la FTC, agence indépendante du gouvernement des États-Unis qui contrôle les pratiques commerciales anticoncurrentielles. Microsoft avait jusqu’au 22 décembre pour donner une réponse à la FTC et c’est ce que la société a fait, en réavançant des arguments qu’on connaissait déjà pour la plupart.

Microsoft répond à la FTC

La principale méthode rhétorique déployée par la firme de Redmond dans sa réponse est la suivante : dire qu’elle n’est finalement pas un grand acteur du marché, surtout par rapport à ses concurrents. Un discours qu’elle se force à déployer auprès des autorités publiques, en ciblant Sony ou encore Tencent comme des géants de l’industrie par rapport à sa division Xbox.

Aussi, elle pointe du doigt les éditeurs de free-to-play, des « entreprises, principalement situées à l’étranger » qui « exercent une influence démesurée dans ce secteur », dont Microsoft ne fait pas partie. Elle raconte de plus que « Xbox n’est pratiquement pas présent dans le secteur des jeux mobiles, qui est le segment le plus important et qui connaît la plus forte croissance dans le domaine des jeux ».

Un autre point sur lequel la société essaie d’appuyer : le rachat de l’éditeur King, qui fait partie d’Activision Blizzard et qui possède la licence Candy Crush, permettrait de concurrencer Apple et Google, qui sont, rappelons le, des cibles pour les autorités pour la concurrence.

Avec ces graphiques, Microsoft tente de montrer qu’il n’est pas l’acteur le plus important du jeu vidéo // Source : Microsoft

L’une des grandes discussions autour du rachat d’Activision Blizzard est l’avenir de la licence à succès Call of Duty. Microsoft a donc réaffirmé dans sa réponse sa volonté de ne pas limiter ce FPS à ses services, en se disant prêt à mettre Call of Duty sur le PlayStation Plus. Plus encore, elle a signé un accord avec Nintendo et Valve pour proposer la licence sur Switch et Steam pendant 10 ans.

Le PDG d’Activision Blizzard Bobby Kotick a de plus fait des déclarations à la presse, comme à The Verge, arguant « qu’il n’y a aucune raison raisonnable et légitime d’empêcher la conclusion de notre transaction. […] Nous pensons que nous allons gagner sur le fond de l’affaire ».

Brad Smith, le président de Microsoft, tempère de son côté :

Nous restons déterminés à trouver des solutions créatives avec les régulateurs qui protégeront la concurrence, les consommateurs et les travailleurs du secteur technologique. L’acquisition d’un seul jeu par le fabricant de la troisième console du marché ne peut bouleverser une industrie si compétitive.

De nouveaux jeux annoncés, exclusifs à la Xbox et au PC

Dans son argumentaire, la FTC indique que Microsoft n’aurait pas tenu ses engagements auprès de l’Union européenne après son rachat de ZeniMax, propriétaire de Bethesda. Elle déclare que « Microsoft a décidé de rendre plusieurs titres de Bethesda, dont Starfield et Redfall, des exclusivités Microsoft, bien qu’elle ait assuré aux autorités antitrust européennes qu’elle n’avait aucun intérêt à retenir les jeux des consoles concurrentes »

Factuellement, c’est faux, puisque la Commission européenne n’avait demandé aucune condition pour l’acquisition de ZeniMax. D’un autre côté, Microsoft avait fortement appuyé sur le fait que les exclusivités ne l’intéressaient pas. D’ailleurs, il rappelle que « les deux premiers nouveaux jeux de ZeniMax ont été rendus exclusifs à PlayStation pendant un an après leur lancement » et que des mises à jour sur les précédents titres ont été publiées sur la console de Sony.

La taille de Microsoft Gaming après le rachat d’Activision Blizzard King // Source : @_XboxNews

Comme The Verge le rapporte, Microsoft admet qu’il prévoit « de rendre trois futurs titres de la société exclusifs à la Xbox et au PC ». Aussi, on apprend que The Elder Scrolls VI ne sera disponible que sur ses plateformes : pas de portage PlayStation ou Switch de prévu a priori. Pourtant, Microsoft tient un double discours, puisque dans sa réponse, il indique que « Xbox estime également qu’il est judicieux de rendre le portefeuille limité de jeux populaires d’Activision plus accessible aux consommateurs, en les diffusant sur davantage de plateformes et en les rendant plus abordables ».

Pour aller plus loin
Où en est le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft ? Va-t-il échouer ? Tout comprendre au feuilleton


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