On a testé le nouveau système Android des voitures électriques Mini : un vrai argument d’achat face à Tesla, Renault et Volvo

Mario Kart dans la vraie vie

 

À l'occasion du lancement du nouveau Mini Countryman électrique, le constructeur britannique a présenté par la même occasion son nouveau système d'infodivertissement qui repose sur un grand écran circulaire OLED de 24 cm de diamètre. Nous avons pu l'utiliser pendant quelques heures, et contrairement à d'autres systèmes très conventionnels, celui de Mini apporte une vraie nouvelle expérience à bord. Découvrez notre avis détaillé.

Il y a quelques jours, nous avons pu prendre en main le nouveau Mini Countryman dans sa version 100 % électrique SE ALL4, doté de deux moteurs (un sur chaque essieu) et de quatre roues motrices. Avec 313 ch et 494 Nm de couple, le SUV de la firme britannique, qui n’a plus grand-chose de Mini en termes de gabarit, emprunte la même plateforme et les mêmes technologies que les BMW iX1 et iX2 (ce dernier est d’ailleurs la BMW électrique la plus commandée en France actuellement), tout en parvenant, à nos yeux, à être meilleur sur plusieurs points que les SUV allemands pré-cités.

D’une manière général, ce Mini Countryman est une franche réussite, malgré quelques petits défauts que nous avions soulignés dans notre test, notamment en termes de finitions à certains endroits, avec un recul de la qualité perçue par rapport aux précédentes Mini. L’ambiance est clairement tournée vers le minimalisme, en témoigne cette immense planche de bord avec pas grand-chose dessus.

Mais en réalité, ce qui saute aux yeux à l’intérieur, c’est évidemment ce grand écran circulaire OLED de 24 cm de diamètre qui permet de gérer absolument toutes les spécificités de la voiture du bout des doigts. Comme chez Tesla, il n’y a plus de combiné d’instrumentation numérique sous les yeux.

Pas de panique, il n’y a pas non plus rien, puisque même si la vitesse peut être déportée sur l’écran central, elle s’affiche aussi sous vos yeux, si et seulement si vous optez optant pour l’un des cinq packs d’options (XS, S, M, L et XL) allant de 1 260 euros à 11 160 euros qui intègre un système d’affichage tête-haute. Qui achèterait une Mini sans option cela dit.

Même si cet affichage fait un peu old school et paraît bien éloigné technologiquement parlant de celui de Mercedes en réalité augmenté, il est à nos yeux indispensable pour éviter de déporter son regard vers l’écran du milieu. Pour les vrais « puristes » de la Mini sinon, la vitesse qui s’affiche au centre leur rappelleront les toutes premières du début des années 1970.

Effet « wahou » garanti

Comme énoncé plus haut, Mini a fait le choix du minimalisme, ce qui se traduit par l’absence générale de boutons physiques. Notons la présence d’une rangée de commandes sous l’écran afin d’actionner la marche avant ou la marche arrière, allumer la voiture ou bien sélectionner une « expérience ». Nous y reviendrons plus bas.

La grosse nouveauté sur ce Countryman, et que nous retrouverons également sur toutes les autres voitures de la gamme, à savoir les futures Cooper et le Aceman, c’est son système d’infodivertissement. Ce système est baptisé Mini Operating 9 et il a été développé en interne. Il est pour toute première fois basé sur Android Open Source Project (AOSP) et sa base technique est commune au système BMW OS 9. Terminé donc l’ancien système Linux du groupe BMW.

Comme il s’agit d’un système en Open Source, il sera possible de télécharger des applications en native dans sa voiture, comme par exemple Waze pour la navigation, ou encore des applications de streaming comme Plex. Toutefois, l’interface n’est pas adaptée à un écran circulaire puisque l’on reste sur une interface en rectangle. Dommage. Cette fonctionnalité est uniquement utilisable via un abonnement 5G qui coûte environ 10 euros par mois ou bien 100 euros à l’année.

Une bonne expérience de prime abord

Mais comment ça fonctionne dans les faits ? Pas de chance pour nous, notre premier modèle d’essai semble un peu bugué avec des affichages qui mettent parfois plusieurs secondes à apparaître, notamment la navigation. Mini nous assure qu’il s’agit d’une pré-série, en tout cas pour les électriques, donc nous passons sur un modèle thermique également présent et qui est, cette fois-ci, bien de série. Et effectivement, ça fonctionne beaucoup mieux.

Très rapidement, nous sommes rassurés par la fluidité des menus et le temps de réaction du tactile. Globalement, on se rapproche de l’expérience que l’on a avec un smartphone. Il y a quelques raccourcis plutôt intelligents, avec notamment une barre d’icône en bas qui reste fixe avec la navigation, les médias, le téléphone et la climatisation. Sans oublier le bouton de Home au centre pour revenir facilement sur l’écran principal.

L’ergonomie des menus est somme toute convenable, bien que pas extraordinaire, mais c’est en tout cas beaucoup mieux que chez BMW et ses menus fouillis. Bien évidemment, le système de Mini est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. Attention toutefois aux icônes un peu ton sur ton, il est parfois difficile de différencier telle icône de telle icône.

En bas comme en haut, vous pouvez avoir accès à des raccourcis. Car effectivement, en entrant dans le menu principal, les applications sont nombreuses, et quand on ne connaît pas encore la voiture, on peut vite être perdu. En swipant du bas de l’écran vers le haut, vous avez la possibilité de faire apparaître une fenêtre personnalisable où l’on peut ajouter des raccourcis. En revanche, il y a tout de même des éléments qui restent fixes, comme par exemple le compteur kilométrique ou encore pourcentage de batterie restant.

Au centre, vous aurez, en fonction de ce que vous choisissez, les informations sur le trajet en cours (consommation, vitesse moyenne…), le GPS qui s’affiche sur les trois quarts de l’écran assurant un maximum de visibilité ou encore les médias. En matière de visibilité, c’est globalement un sans-faute, de même pour les graphismes, très fins et soignés. La navigation entre les menus est fluide. Il n’y a que l’ergonomie qui pèche, mais rien de catastrophique.

Un système totalement personnalisable

Et que serait une Mini sans son côté fun ? Même s’il s’exprime à la conduite, à l’intérieur, l’expérience peut aussi vraiment être amusante. La marque joue la carte de la personnalisation à fond avec différents modes qui influent sur la couleur de l’affichage par exemple, ou les graphismes. C’est ce que l’on appelle les « Experiences Modes », et ils sont sélectionnables via un bouton physique dans la barre de commande sous l’écran. Les possibilités de personnalisation sont quasi infinies avec huit expériences différentes pré-définies.

Du mode Kart (avec le cri de Mario dans Mario Kart quand il s’active !) qui permet d’avoir une bande son digne d’un jeu vidéo en conduite dynamique jusqu’à un mode plus zen ou bien un porté sur le off-road, c’est très bien fait et plutôt amusant. De notre côté, nous avons apprécié le mode Timeless qui affiche un compteur vintage en plein écran, mais toujours avec l’ensemble des infos, de quoi nous ramener quelques années en arrière. Du moins dans l’esprit.

Pour parfaire encore l’ambiance, il y a un projecteur derrière l’écran qui permet d’illuminer le tableau de bord avec des motifs et des couleurs qui diffèrent selon les modes. Des éléments spécifiques s’affichent aussi sur l’écran OLED, avec la possibilité d’afficher une image de son choix en fond d’écran par exemple. Image dont les couleurs dominantes seront reprises pour être projetées dans l’habitacle. Il est même possible de se prendre en photo ou en vidéo depuis l’écran central grâce à la caméra située face au conducteur. C’est gadget, mais pourquoi pas, mais ce n’est pas la vocation première de cette caméra, puisqu’elle permet avant tout de surveiller la voiture depuis son smartphone.

Et justement, de son smartphone, que peut-on faire ? Pas mal de choses via l’application Mini Connected qui permet également de contrôler à distance certaines fonctions de la voiture, comme la recharge ou encore l’ouverture et la fermeture des portes. Comme chez BMW, il est également possible d’avoir une clé numérique sur son smartphone pour déverrouiller la voiture et l’allumer.

Cette clé peut être partagée avec une tierce personne en lui envoyant simplement, et elle pourra se glisser derrière le volant de votre voiture une fois reçue. Tous les détails de ce système sont à retrouver dans notre dossier dédié.

Pour en revenir à l’écran de notre Mini, celui-ci intègre bien évidemment une commande vocale avec une expérience simplifiée façon smartphone en lançant un « Hey Mini » pour l’activer. Il est possible de lui demander d’augmenter ou de baisser la température ambiante, de mettre une station de radio spécifique ou encore de lancer le guidage. Alexa prête main forte au système Mini pour mieux « comprendre » le langage naturel.

Le système Natural Language Understanding est basé sur le cloud et offre une vitesse de traitement de quelques secondes seulement et reconnaît facilement votre langage. Demandez-lui par exemple le chemin le plus rapide pour rentrer chez vous et utilisez les nombreuses fonctions de votre smartphone sans avoir à enlever vos mains du volant. Si votre maison est équipée en domotique et à Alexa, il sera aussi possible, depuis votre voiture, d’allumer les lumières de votre salon.

L’électrique facile à vivre

Guidage qui est basé sur le cloud et qui est jumelé à un planificateur d’itinéraire. La connectivité 5G est, comme énoncé plus haut, disponible en option, et elle pourra profiter des mises à jour OTA à distance pour la partie logicielle. Et fonctionne-t-il bien ce planificateur d’itinéraire ? Il est plutôt complet, puisqu’il est par exemple possible de définir le SOC (niveau de charge de la batterie) à l’arrivée aux bornes, entre 5 et 25 %, ainsi qu’à l’arrivée finale à destination, entre 5 et 50 %.

Le système peut ensuite proposer des itinéraires alternatifs optimisés pour la recharge et affiche toutes les informations utiles : distance restante de chaque borne sur le trajet, heure estimée d’arrivée, pourcentage de batterie restant, temps de charge nécessaire, niveau de SOC à atteindre et enfin l’heure de fin de charge estimée. Tout est ajustable via des curseurs. Le système calcule ensuite l’itinéraire, en prenant en compte la circulation, le trafic et les travaux signalés en temps réel.

Et pour les arrêts recharge, il est possible de jouer aux jeux vidéo sur cet écran, notamment en connectant son smartphone en guise de manette (l’écran affichera un QR Code qu’il faudra scanner pour utiliser son téléphone comme manette), ou bien du bout des doigts.

Il est également possible de regarder un film ou une série directement via l’écran. Précisons que ces fonctions ne s’activent qu’à l’arrêt, il ne sera pas possible de regarder un film en conduisant.

Le système le plus abouti ?

Globalement, avec le système de Tesla et celui basé sur Google Automotive de Renault et de Volvo, nous avons à faire à l’un des meilleurs systèmes d’infodivertissement du marché. Bonne nouvelle, il sera amené à se démocratiser sur toutes les nouvelles Mini électriques, et il s’améliorera avec le temps via des mises à jour OTA.

En dehors de quelques soucis d’affichage d’application native en raison de l’écran circulaire et d’une ergonomie parfois compliquée, il n’y a pas grand-chose à redire concernant ce système d’infodivertissement. Le passage chez Android de la part du groupe BMW a permis d’apporter un sacré plus en termes de modernité par rapport à Linux.


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