Le soutien financier de la Chine est vital pour ce constructeur de voitures électriques qui vise l’Europe

 

D’après les informations du New York Times, la survie de Nio serait uniquement assurée par les subventions octroyées par le gouvernement chinois. En effet, en fixant des prix de vente trop bas, la société enregistrerait une perte de plus de 30 000 euros sur chaque véhicule écoulé.

Source : Frandroid

Arrivant en nombre lors du dernier Mondial de Paris, les constructeurs chinois poursuivent leur avancée en Europe, un mouvement observé avec scepticisme tant par les spécialistes que par Bruxelles. Le Vieux Continent pourrait ainsi rapidement se muer en simple importateur de véhicules.

Une situation tendue

Il y a quelques mois, des mesures étaient annoncées dans le but de sauvegarder l’industrie européenne, à l’instar de l’Inflation Reduction Act (IRA) américain. Ces initiatives semblent porter leurs fruits : des fabricants chinois tels que BYD et MG envisagent désormais de produire leurs véhicules sur le sol européen. Toutefois, la Commission Européenne estime ces efforts insuffisants et a récemment initié une enquête approfondie à l’encontre du gouvernement chinois.

Celui-ci est suspecté de fournir d’importantes subventions à ses constructeurs nationaux, leur permettant ainsi d’afficher des prix compétitifs, au détriment des marques européennes. Bruxelles prétend détenir des preuves de ces agissements, une affirmation que la Chine réfute vigoureusement. Cependant, une récente révélation du New York Times pourrait compliquer la défense chinoise.

En effet, selon un rapport du 5 octobre, le constructeur chinois Nio opérerait à perte, perdant approximativement 33 000 euros sur chaque véhicule produit, comme l’ET7, vendu à 67 000 euros. Comment l’entreprise parvient-elle à maintenir son activité sans réaliser de profits ? La réponse est simple : Nio bénéficie du soutien financier de l’État chinois. Le quotidien américain révèle que l’entreprise aurait reçu près de 2,6 milliards de dollars en 2020, dont une partie significative serait issue d’une banque étroitement liée au gouvernement.

Un prix en hausse ?

Tandis que Nio déploie des efforts considérables pour atteindre la rentabilité, en proposant, par exemple, des lunettes de réalité augmentée à 350 dollars et un nouveau smartphone débutant à 6 499 yuans (837 euros pour le modèle de base), ces initiatives ne suffisent pas à assurer la rentabilité de l’entreprise. En effet, Nio n’aurait écoulé que 8 000 véhicules électriques mondialement entre avril et juin, tout en employant plus de 11 000 personnes dans la recherche et le développement et en ayant la capacité de produire 300 000 moteurs annuellement. Au deuxième trimestre, la firme a enregistré une perte de 835 millions de dollars.

Cependant, l’entreprise semble progresser, avec plus de 30 millions de changements de batteries effectués dans ses stations dédiées à travers le monde. Alors que Nio commence à s’implanter en Europe et prévoit d’entrer sur le marché français, ces développements pourraient l’aider à redresser ses finances. Toutefois, cette expansion pourrait s’accompagner d’une augmentation des prix, un pari risqué, surtout si l’enquête de la Commission Européenne apporte des conclusions défavorables.

Il est également à noter que les véhicules de Nio ne seront plus éligibles aux bonus écologiques en France l’année prochaine, une mesure affectant également d’autres marques chinoises. Malgré tout, la perte de ce bonus écologique ne devrait pas constituer une source de préoccupation significative pour Nio, ces modèles ne sont pas éligibles si on compare les tarifs pratiqués en Allemagne.

Dans le même temps, BYD, concurrent de Nio, envisage de construire une usine en Europe, malgré les tensions palpables entre le Vieux Continent et la Chine. En tant que numéro deux mondial de l’électrique, BYD pourrait bientôt surpasser Tesla, une trajectoire dont Nio pourrait s’inspirer.

Enfin, il convient de souligner que la stratégie adoptée par Nio s’avère extrêmement onéreuse. En effet, l’entreprise envisage de mettre en place un écosystème tout aussi robuste, voire supérieur, à celui de Tesla. Cette démarche engendre des coûts significatifs, avec la création d’un vaste réseau de stations de charge et l’ouverture de nombreux showrooms dédiés à la vente directe.


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