Mercredes EQE vs. Nio ET7 : laquelle est la meilleure voiture électrique ?

 

Les berlines électriques premium sont à l’honneur aujourd’hui dans ce comparatif qui verra s’affronter d’un côté la Nio ET7, et de l’autre, la Mercedes EQE. Entre similitudes et différences, voyons ce qu’il en est.

Dans la recherche de la voiture électrique parfaite, les propositions de nouveaux constructeurs permettent de rebattre les cartes. C’est ce qu’à fait Nio avec son ET7 que nous avons récemment testée, qui nous a fait forte impression.

En face, nous avons sélectionné la Mercedes EQE, dernière née de la marque allemande en ce qui concerne les berlines électriques de luxe. Entre design, performances, autonomie ou encore ressenti au volant, tentons de déceler celle qui semble réellement être la meilleure voiture électrique.

Fiches techniques des Mercedes EQE et Nio ET7

Modèle Mercedes EQE Nio ET7
Dimensions 4,946 m x 1,961 m x 1,512 m 5,101 m x 1,987 m x 1,509 m
Puissance (chevaux) 292 chevaux 652 chevaux
0 à 100km/h 6,4 s 3,8 s
Niveau d'autonomie Conduite semi-autonome (niveau 2) Conduite semi-autonome (niveau 2)
Vitesse max 210 km/h 200 km/h
Taille de l'écran principal 12,3 pouces 12,8 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS) Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 75000 euros 78000 euros
Prix 76 250 € 67 000 €
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Dimensions, poids et design extérieur

La Mercedes EQE ne casse pas les codes de la maison-mère, puisqu’elle reprend l’ensemble des éléments de langage de l’EQS, sa grande sœur encore plus luxueuse.

Cela a l’avantage de permettre à la Mercedes EQE d’afficher un Cx proche de 0,23, ce qui est globalement bon, mais pas suffisant pour talonner celui de la Nio ET7 qui est de 0,21. Nous verrons plus loin si cet avantage en faveur de l’ET7 se confirme sur les consommations.

Les deux véhicules ne partagent pas vraiment les mêmes dimensions, tout du moins au niveau de la longueur. En effet, la Mercedes EQE est plus courte de 15 centimètres par rapport à la Nio ET7 (4,95 contre 5,10 mètres) et également plus étroite (1,96 contre 1,99 mètre de large).

La face avant de la Nio ET7 est assez inédite, avec une signature lumineuse du plus bel effet qui nous plonge dans le futur. Malheureusement, la présence du LiDAR sur le toit vient un peu gâcher cette vue de face, comme vous pouvez le constater sur les photos du véhicule.

En tant que grande berline, la Nio ET7 est ainsi assez inadaptée à la conduite en ville ou aux parkings étroits, mais a de sérieux atouts en tant que véritable « salon roulant », comme nous allons le voir ci-après.

Il est difficile de désigner un gagnant dans une catégorie aussi subjective que le design, mais le point va à la Nio ET7 pour son originalité.

À l’intérieur

Luxe et confort sont les maîtres-mots de l’intérieur de la Mercedes EQE. On retrouve toute la qualité et le savoir-faire de la firme allemande dès l’ouverture des portes, où nous sommes transportés dans un véritable cocon.

Les fauteuils très confortables à l’avant s’adaptent à tous les gabarits, avec un niveau de réglage assez inédit (largeur du dossier, longueur de l’assise, profondeur de l’appui-tête…). Mercedes a poussé le vice en proposant un réglage automatique en fonction de la taille du conducteur, ce qui se révèle très efficace.

Avec ses 15 centimètres de moins que la Nio ET7, on peut s’attendre à sacrifier le volume de coffre sur la Mercedes EQE. Qu’à cela ne tienne, les 430 litres du coffre arrière de l’EQE en font un atout face aux 364 litres de la Nio ET7.

En effet, le constructeur chinois n’a pas tiré parti de la longueur XXL de sa berline luxueuse au niveau du volume de coffre, et préfère privilégier l’espace à l’arrière, où les sièges sont parmi les meilleurs du marché.

La place aux jambes est impressionnante en deuxième rangée, et il est clair que la Nio ET7 est une voiture dans laquelle nous apprécions nous faire conduire. Malheureusement, le plancher de l’ET7 est assez haut, ce qui a tendance à rendre inconfortables les longs trajets si les jambes ne sont pas assez allongées.

De nombreux rangements sont présents à l’avant de la Nio ET7, mais nous ne retrouvons pas de boîte à gants, de manière assez étonnante. En outre, si l’habitacle n’est pas des plus minimaliste, il manque tout de même encore cette ambiance plus luxueuse que l’on retrouve chez Mercedes avec l’EQE. Nous donnons donc le point à l’allemande au niveau des équipements intérieurs.

Technologies embarquées

Mercedes continue de perfectionner son interface MBUX, et il fait désormais partie des meilleurs systèmes d’infodivertissement du marché. Deux écrans trônent à l’avant de la Mercedes EQE, un derrière le volant pour l’instrumentalisation, et un au centre de la planche de bord dans un format presque carré.

Pour les plus technophiles, l’option Hyperscreen est disponible, ajoutant encore plus d’écrans tout le long de la planche de bord pour le conducteur comme pour son passager.

Un affichage tête-haute vient compléter la suite d’écrans disponibles pour le conducteur, avec l’ajout d’une vue en réalité augmentée du plus bel effet. La navigation et l’utilisation de l’interface est si fluide que l’utilisation d’Apple CarPlay ou Android Auto (qui sont tous deux disponibles) n’est pas nécessairement préférable.

Du côté de Nio, le paquet est mis sur les technologies embarquées, quitte à parfois trop en faire. En effet, sur le papier, il est difficile de battre le constructeur chinois qui joue la carte du 100 % connecté.

Entre un assistant virtuel prenant la forme d’un personnage incrusté sur la planche de bord, l’automatisation de certaines tâches ou encore la prise de selfies via la caméra de l’habitacle ne sont qu’un panel des fonctionnalités proposées par Nio sur son ET7.

De manière plus pragmatique, on retrouve une suite d’assistances à la conduite qui est parfois assez efficace (comme au niveau des aides au stationnement), et d’autres fois plus hasardeuse (maintien dans la voie au comportement erratique).

Là où la Mercedes EQE sait ne pas aller trop loin dans ce qui est proposé, Nio n’a pas su s’arrêter avant de rendre l’utilisation trop complexe pour beaucoup d’utilisateurs potentiels, malgré la quantité de technologies embarquées dans le véhicule. Pour cette raison, le point va à l’EQE.

Sur la route

Mercedes prouve à nouveau avec son EQE (dont vous pouvez lire l’essai ici) que le constructeur est capable de faire d’excellentes voitures électriques tant en termes de confort que de dynamisme.

Les imperfections de la route sont gommées par les suspensions pilotées, et les roues arrière directrices permettent à la Mercedes EQE de manœuvrer dans un mouchoir de poche, très pratique en milieu urbain.

La gestion du freinage régénératif est personnalisable et la fameuse conduite à une pédale est de la partie sur l’EQE. Les performances ne sont pas en reste, puisque la version la plus véloce affiche un 0 à 100 km/h en 3,5 secondes.

Nio ET7 // Source : Nio

Chez Nio, l’ET7 arrive à 100 km/h en 3,8 secondes en conditions idéales, ce qui reste clairement excellent pour une berline de 2,4 tonnes. En termes de confort, bien que cela soit très bon, ce n’est pas au niveau de la Mercedes EQE comme nous l’avions souligné dans notre essai.

Contrairement à l’EQE, il n’y a pas de mode de conduite à une pédale : le véhicule « rampe » nécessairement lorsqu’on lâche la pédale de frein. Nous donnons alors l’avantage à la Mercedes EQE au niveau du comportement routier.

Les différentes motorisations proposées

La Mercedes EQE est disponible dans trois versions différentes :

  • EQE 300 : Propulsion, moteur arrière de 180 kW (245 ch), vitesse maximale de 210 km/h et 0 à 100 km/h en 7,3 secondes ;
  • EQE 350 : Propulsion, moteur arrière de 215 kW (292 ch), vitesse maximale de 210 km/h et 0 à 100 km/h en 6,4 secondes ;
  • EQE 53 4MATIC+ : Transmission intégrale, moteurs avant et arrière de 460 kW au total (625 ch), vitesse maximale de 220 km/h et 0 à 100 km/h en 3,5 secondes.

Les caractéristiques de la Nio ET7 au niveau de la motorisation sont les suivantes, et sont les mêmes pour toutes les tailles de batterie (75, 100 ou 150 kWh) :

  • Transmission intégrale, moteurs avant et arrière de 480 kW au total (652 ch), vitesse maximale de 200 km/h et 0 à 100 km/h en 3,8 secondes.

Autonomie, batterie et recharge

La batterie de la Mercedes EQE est d’environ 89 kWh, lui permettant d’afficher une autonomie WLTP de 556 à 645 kilomètres dans les versions propulsion.

La version 4MATIC+ étant axée sur les performances, l’autonomie s’en ressent : elle descend à 458 kilomètres malgré la batterie légèrement plus capacitive (91 kWh).

Les performances de charge rapide sont tout à fait honorables, puisque la puissance de charge maximale admise est de 170 kW, assurant de passer de 10 à 80 % en 32 minutes selon Mercedes. Enfin, à domicile en courant alternatif, l’option chargeur embarqué de 22 kW permet de faire un remplissage intégral en moins de cinq heures (8 heures avec le chargeur 11 kW de série).

Chez Nio, on préfère ne pas mettre en avant la charge rapide, mais plutôt l’échange de batterie. En effet, le constructeur chinois est l’un des pionniers sur le segment, qui permet de repartir avec une batterie pleine en cinq minutes seulement. Force est de constater qu’il vaut mieux utiliser cette méthode que la charge rapide classique, qui plafonne à environ 130 kW, demandant entre 40 et 50 minutes pour atteindre 80 % de batterie.

Nio ET7 (Power Swap Station) // Source : Nio

Trois tailles de batteries seront à terme proposées par Nio sur l’ET7 (75, 100 et 150 kWh), mais seules les deux premières existent pour le moment, affichant une autonomie respectivement de 445 et 580 kilomètres WLTP.

Le chargeur embarqué est quant à lui limité à 11 kW, et compte tenu du faible nombre de stations d’échange de batteries pour le moment (six en Europe), le point va à la Mercedes EQS.

Prix

Comme souvent avec Mercedes, entre l’entrée et le haut de gamme, c’est le grand écart. Ainsi, les tarifs débutent à 76 250 euros pour une EQE 300 Electric Art, mais il faut ajouter 50 000 euros pour rouler en Mercedes-AMG EQE 53 4MATIC+ sans option. Le catalogue d’options étant ce qu’il est chez Mercedes, les prix peuvent atteindre 165 000 euros, soit plus du double du tarif d’entrée de gamme.

Du côté de Nio, l’ET7 est mieux placée en termes de tarifs, pour les pays où elle est commercialisée. En France, ce n’est pour le moment pas le cas, il est donc nécessaire de l’importer de Norvège, où les tarifs débutent autour de 78 000 euros pour le modèle 75 kWh, et 85 000 euros pour le modèle 100 kWh.

Dans d’autres pays d’Europe, Nio fonctionne sous la forme d’un abonnement comparable à une LLD sans engagement, mais ce n’est pas non plus proposé dans l’Hexagone.

Laquelle choisir entre la Mercedes EQE et la Nio ET7 ?

Au terme de ce comparatif, nous plaçons la Mercedes EQE devant la Nio ET7 pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le système embarqué MBUX est bien plus convaincant que la proposition du constructeur chinois qui veut trop en faire, en sacrifiant les points importants.

Ensuite, le confort à l’intérieur et le volume de coffre sont meilleurs sur l’EQE, ce qui compte beaucoup pour les berlines de luxe. Le système de changement de batterie de Nio est certes innovant, mais trop peu développé en France pour que l’on puisse se reposer dessus pour le moment.

Les performances de charge rapide de la Mercedes EQE sont meilleures, ce qui reste aujourd’hui primordial pour voyager. La Nio ET7 est cependant une proposition encourageante pour la suite, si le constructeur arrive à corriger les quelques points négatifs sur les futurs modèles.