Quelques mois après le lancement de son Px7 S2, qui prenait logiquement la relève de son Px7, lancé en 2019, le constructeur britannique Bowers & Wilkins a dévoilé, au mois de septembre, son nouveau casque Bluetooth à réduction de bruit haut de gamme, le Bowers & Wilkins Px8. Avec un prix de 700 euros, ce modèle se positionne nettement sur le segment des casques premium face aux AirPods Max, Focal Bathys et autres Bang & Olufsen Beoplay H95. Mais comment se démarque-t-il de ses concurrents ? C’est ce qu’on va voir dans ce test complet du Bowers & Wilkins Px8.
Fiche technique
Modèle | Bowers & Wilkins Px8 |
---|---|
Format | Casque sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
Réduction de bruit active | Oui |
Autonomie annoncée | 30 heures |
Type de connecteur | USB Type-C |
Poids | 320 g |
Prix | 399 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un casque prêté par le constructeur
Design
On ne change pas une recette qui gagne. Pour le design de son Px8, Bowers & Wilkins a, en grande partie, repris l’esthétisme de son précédent casque haut de gamme, le Px7 S2. Tant et si bien qu’on peut peiner, de prime abord, à faire le distinguo entre les deux modèles.
Dans les deux cas, on va ainsi retrouver un casque fermé avec un format circum-aural, c’est-à-dire que les coussinets viennent englober l’oreille et ne se posent pas dessus. Le casque est par ailleurs réglable avec des arceaux coulissants sans accroc et plutôt résistants. Un bon point, on n’aura pas besoin de régler à nouveau la hauteur toutes les semaines à cause du poids des oreillettes. Comme sur le modèle précédent, Bowers & Wilkins a par ailleurs intégré des formes ovales à l’extérieur de chaque oreillette en y gravant son logo. Les branches de l’arceau viennent par ailleurs se recourber à l’arrière de cet ovale.
Si l’on apprécie le fait que les oreillettes puissent pivoter à 180 degrés, on regrettera néanmoins que le casque ne puisse pas se plier. Il faut dire qu’à ce petit jeu, Bowers & Wilkins suit la tendance déjà mise en place par Bose avec son Headphones 700, Sony avec son WH-1000XM5, Apple avec son AirPods Max ou Sennheiser avec son Momentum 4 Wireless. Certes, les concurrents font de même, mais c’est nettement moins pratique pour ranger son casque à la va-vite dans un sac à dos ou un large sac à main.
C’est surtout sur les matériaux que le Px8 se distingue du Px7 S2. Bowers & Wilkins a mis les petits plats dans les grands avec une armature en aluminium moulé et des finitions en cuir Nappa. Sur le modèle beige que j’ai pu tester, le rendu est du plus bel effet. Notons également que les coussinets sont amovibles et qu’ils peuvent être remplacés facilement en cas d’usure.
Le Px8 s’avère plutôt équilibré sur la tête avec un poids également réparti entre le haut du crâne et la pression autour des oreilles. Le rembourrage de l’arceau est d’ailleurs suffisamment épais et large pour ne pas ressentir de point de pression trop important malgré les 320 grammes du casque sur le balance. Bien évidemment, on n’atteint cependant pas le confort de l’arceau en tissus maillé de l’AirPods Max.
Pour les différents contrôles, Bowers & Wilkins a opté pour une approche classique avec un système de boutons physiques. Derrière l’oreille gauche, on va retrouver un bouton de contrôle paramétrable tandis que l’oreille droite accueille les touches de volume autour du bouton de lecture, reconnaissable à bout de doigts grâce à sa texture striée. Enfin, au-dessus de ce trio, la marque britannique a intégré un curseur pour allumer le casque et lancer l’appairage Bluetooth, à la manière de ce qu’on trouve sur les Bose QC 35 II et Bose QC 45.
Pour la connectique, le Px8 profite d’une simple prise USB-C sur le côté droit. Aucun emplacement n’est prévu pour brancher un simple câble jack 3,5 mm, mais, comme on le verra, la transmission audio peut se faire en USB.
Usage et application
Pour connecter le Bowers & Wilkins Px8 à un smartphone compatible avec Google Fast Pair, rien de plus simple. Il suffit de glisser le curseur de mise sous tension vers la position allumée pour que le casque passe automatiquement en mode appairage et qu’une fenêtre pop-up s’affiche sur votre smartphone à proximité du casque.
À défaut — si vous avez un iPhone, que vous souhaitez connecter un deuxième smartphone ou que vous voulez vous connecter à un PC — il est possible de maintenir le curseur quelques secondes sur la position Bluetooth pour que le casque passe en mode appairage. Par la suite, vous pourrez retrouver le Px8 dans les paramètres Bluetooth de votre smartphone, PC ou tablette.
Les boutons de contrôle
Pour contrôler le Px8, rien de plus simple, puisque le casque est muni de boutons physiques.
La plupart des contrôles vont se faire depuis le bouton central avec :
- appui simple : lecture / pause
- double appui : piste suivante
- triple appui : retour en arrière
De leur côté, les touches de volume permettent logiquement d’augmenter ou de réduire le volume du casque, mais également du smartphone ou du PC auquel il est connecté.
Enfin, le bouton présent derrière l’oreille gauche est paramétrable au sein de l’application Bowers & Wilkins via le paramètre d’action rapide. Par défaut, il va vous permettre de basculer automatiquement entre les différents modes de réduction de bruit — suppression du bruit, passe au travers ou désactivé, — mais il est possible de le paramétrer pour lancer l’assistant vocal.
L’application Bowers & Wilkins Music
Si vous souhaitez aller au-delà des contrôles physiques proposés par les boutons du Px8, il vous faudra passer par l’application maison du constructeur, Bowers & Wilkins Music.
Notre avis : “Difficile de ne pas aimer la restitution du casque Audio-Technica ATH-M50xBT2 ! Le fabricant japonais livre un casque qui devrait ravir bien des oreilles. Chapeau.”
Premier mauvais point pour l’application Bowers & Wilkins, celle-ci nécessite la création et l’authentification d’un compte dédié. Impossible en effet de passer par un système de connexion rapide via Facebook ou Google.
Une fois l’application lancée et le casque détecté — d’un simple glissement du curseur de mise en veille — l’application va vous permettre d’accéder à deux onglets : parcourir et réglages. Le premier se contente d’afficher les différents appareils auxquels le casque est connecté — par exemple votre smartphone et un ordinateur — ainsi que le mode de réduction de bruit utilisé et quelques conseils d’utilisation.
C’est surtout le second onglet, le menu réglages, qui va nous intéresser. Il va vous permettre de mettre à jour le Px8, d’associer un service de streaming de musique (Deezer, Tidal ou Qobuz) et, surtout, de rentrer dans les paramètres spécifiques du casque. Bien évidemment, vous pourrez y retrouver le mode de réduction de bruit et les appareils connectés, mais également le niveau de batterie du casque, un égaliseur — sur lequel on reviendra — le réglage du bouton d’action rapide et certaines options à personnaliser.
C’est le cas par exemple de la mise en veille automatique du casque après 15 minutes lorsqu’il ne diffuse aucun son. C’est là aussi que vous pourrez désactiver ou activer la détection de port via le capteur intégré au casque. Trois modes de détection sont proposés : bas, normal et haut, en fonction de si vous souhaitez une mise en pause en retirant un seul écouteur ou le casque entier.
Dans l’ensemble, on a ici une application assez complète qui va permettre de gérer finement le casque. Si on regrette la nécessité de créer un compte, elle s’avère assez simple à utiliser passées les premières minutes pour comprendre son fonctionnement.
La connexion Bluetooth
Pour la connexion Bluetooth de son casque, Bowers & Wilkins propose ici la version 5.2 de la norme sans fil. En outre, comme on le verra plus tard, le Px8 propose une connexion filaire par USB-C permettant le transfert de musique non compressée.
Le Px8 est par ailleurs compatible avec le Bluetooth multipoint et peut donc se connecter simultanément à deux sources Bluetooth comme un casque et un ordinateur portable. C’est alors systématiquement l’appareil ayant émis un son le plus récemment qui va prendre la main sur le casque. Malheureusement, contrairement aux modèles de chez Bose, impossible de basculer manuellement d’une source à l’autre simplement d’un coup de pouce sur le slider Bluetooth du casque.
Qui dit connexion Bluetooth dit invariablement latence. Il s’agit là d’un défaut inhérent à cette connectique sans fil, en particulier sur les smartphones Android, et le Bowers & Wilkins Px8 n’y échappe pas. Connecté à un Google Pixel 6 Pro en SBC, il propose un décalage de 169 ms. Cette latence monte à 175 ms en aptX HD sur le même smartphone. En d’autres termes, le délai entre l’affichage et le son sera largement perceptible pour les jeux mobiles. Rappelons cependant que les applications vidéo comme Twitch, YouTube, TikTok ou Netflix prennent en compte ce décalage pour proposer une expérience optimale avec une resynchronisation.
Réduction de bruit
Pour assurer la réduction de bruit de son Px8, Bowers & Wilkins a intégré quatre microphones — sans compter les deux utilisés pour la captation des appels vocaux.
On a ainsi droit ici à une réduction de bruit hybride, avec deux microphones à l’extérieur du casque et deux à l’intérieur, pour réduire les bruits qui passeraient le premier filtre.
Dans les faits, force est de constater que le Bowers & Wilkins Px8 propose une réduction de bruit médiocre. Le casque propose bien une bonne isolation passive, du fait de l’épaisseur de ses coussinets venant englober l’oreille, mais la différence entre la simple isolation passive et la réduction active du bruit est assez marginale. Concrètement, l’activation de la réduction de bruit vient légèrement tamiser les bruits les plus graves, mais n’aura que peu d’effet sur les voix humaines par exemple. Habitué à la réduction de bruit du Sony WH-1000XM4 et des écouteurs Bose QC Earbuds II, j’ai dû souvent, pendant ce test, monter le volume du casque pour ne pas être gêné par les bruits du métro afin d’écouter mes podcasts confortablement.
La réduction de bruit n’est pas à jeter pour autant, elle apporte une certaine bulle, mais elle reste marginale par rapport à ce que peuvent proposer certains concurrents comme Bose, Sony, Apple et même Sennheiser récemment avec son Momentum 4 Wireless.
Le mode « son ambiant »
En plus de la réduction de bruit, le casque Px8 peut être utilisé avec un mode transparent, qualifié ici de mode « passe au travers » (sic). Ce mode va permettre d’entendre les bruits extérieurs captés grâce aux microphones et retranscrits par les transducteurs du casque.
dans les faits, le rendu manque de naturel et les sons capturés ont tendance à être reproduits de manière un peu sèche et sans chaleur. On est, encore une fois, loin de la qualité de modes transparents proposés par les modèles concurrents. Certes, c’est suffisant pour entamer la discussion à la caisse d’une boulangerie, mais, pour un tarif de 700 euros, on s’attendait à un rendu plus naturel.
Audio
Pour l’architecture audio de son casque sans fil, Bowers & Wilkins utilise ici des transducteurs en carbone de 40 mm. Un matériau censé permettre une plus faible distorsion grâce à sa grande réactivité et sa légèreté. Par ailleurs, le constructeur britannique précise avoir optimisé le système moteur grâce à un aimant, une bobine et un entourage révisés.
Pour la transmission Bluetooth, le Bowers & Wilkins Px8 profite d’une compatibilité avec les codecs audio Bluetooth les plus classiques du marché, à savoir le AAC et le SBC, compatibles avec les iPhone, mais aussi des codecs de plus haute qualité, à savoir l’aptX, l’aptX HD et l’aptX Adaptive.
Surtout, le casque embarque un DSP — processeur de signal numérique — capable de décoder un son transmis à 24 bits. Bien évidemment, cela aura peu d’intérêt pour des fichiers audio transmis en Bluetooth, en raison de la compression inhérente à cette norme sans fil, mais cela a un intérêt tout particulier pour la transmission du son par USB. En effet, comme on l’a vu plus tôt, le Px8 de Bowers & Wilkins profite d’une compatibilité avec l’USB audio. Ainsi, en branchant le casque, en USB, à un smartphone ou un ordinateur, vous pourrez écouter la musique jouée par votre appareil. Cela présente trois avantages de taille : d’abord le casque peut être rechargé pendant l’écoute, ensuite la musique est déchiffrée directement par le DAC du casque — et non pas par celui, souvent de moindre qualité, d’un PC ou d’un smartphone — et enfin vous pouvez profiter, contrairement à la musique en Bluetooth, de l’écoute de fichier en haute définition, avec une transmission lossless.
Pour tester la qualité sonore du Bowers & Wilkins Px8, j’ai écouté de la musique depuis mon smartphone, un Vivo X80 Pro, à la fois sur Spotify en qualité très élevée, soit de l’ogg vorbis à 320 kbps, mais également sur Tidal en 24 bits à 192 kHz. J’ai ensuite écouté des titres non seulement avec une connexion Bluetooth en aptX HD qu’en filaire, en profitant de la prise USB-C et du DAC du Px8.
Le Bowers & Wilkins Px8 ne déçoit pas au niveau de sa signature sonore et parvient à affiner la formule déjà proposée avec le Px7 S2 lancé quelques mois plus tôt. Dans le bas du spectre, sur les fréquences graves, on retrouve une bonne mise en avant des basses. C’est notamment audible sur Bad Guy de Billie Eilish. Cependant, les médiums sont également bien équilibrés avec une restitution efficace de la voix de la chanteuse américaine. L’ensemble ets harmonieux et si les graves sont légèrement plus poussées, c’est surtout pour permettre une certaine profondeur de la musique.
Les aigus sont très légèrement en retrait, sans que cela vienne atténuer la netteté et la précision de l’ensemble du spectre. Dans l’ensemble, le casque de Bowers & Wilkins propose un son assez équilibré, bien que légèrement différent de celui du Px7 S2 comme on peut le voir sur les deux courbes de réponse en fréquence ci-dessous.
Ainsi, les deux casques de Bowers & Wilkins répondent de la même manière jusqu’à 800 Hz, mais le Px8 propose une légère baisse autour de 1500 Hz quand le creux du Px7 S2 intervient plutôt à 2500 Hz. Un deuxième creux est également proposé par le Px8 autour de 8000 Hz, dans les aigus, permettant cependant au casque de remonter plus haut autour de 10 000 Hz pour proposer davantage de détails dans l’ensemble du spectre harmonique.
Le Px8 est un casque avec une signature sonore efficace et, surtout, un rendu à la fois généreux dans les graves et précis dans les aigus avec, de surcroît, une très bonne dynamique sonore, que ce soit encore écoute en Bluetooth ou en filaire avec la prise USB.
Si la signature sonore de Bowers & Wilkins ne vous convainc pas, l’application du constructeur vous propose également un égaliseur… très chiche. Malheureusement, celui-ci ne vous permet que de modifier les graves et les aigus avec un écart de plus ou moins 6 dB pour chacune des deux bandes. Dommage, compte tenu de l’expérience de la marque dans le domaine de l’audio, on aurait aimé pouvoir interagir avec davantage de bandes de fréquence.
Autre élément étonnamment efficace sur le Px8 : la largeur de sa scène sonore. Même avec des titres stéréo classiques, le casque parvient à bien positionner la musique, non seulement sur les côtés et en face de soi, mais également à l’arrière de l’oreille. On n’est certes pas au niveau de ce que peut proposer un AirPods Max, particulièrement redoutable sur cet aspect, mais c’est tout de même une agréable surprise pour un casque fermé.
Micro
Le Bowers & Wilkins Px8 peut bien évidemment être utilisé pour passer des appels vocaux grâce aux deux microphones intégrés directement au casque et servant à capter votre voix.
Malheureusement, le casque a bien du mal à filtrer efficacement les bruits ambiants et va être particulièrement sensible aux rafales de vent et aux bruits extérieurs. Dans une forte rue passante par exemple, votre interlocuteur entendra assez fortement les personnes autour de vous, mais aussi les bruits de circulation ainsi que les freins de vélo.
En intérieur, c’est un poil mieux avec moins de pollution sonore pour votre interlocuteur. Néanmoins, les micros restent largement ouverts et la voix fortement compressée. Par exemple, si vous ouvrez un robinet d’eau pendant que vous faites la vaisselle en passant un appel, la personne au bout du fil entendra assez distinctement ses bruits gênants.
Autonomie
Pour l’autonomie de son casque, Bowers & Wilkins annonce jusqu’à 30 heures d’écoute avec la réduction de bruit activée. Pour vérifier ces dires, j’ai connecté le Px8 à un Google Pixel 6 Pro avec le codec aptX HD et en activant la réduction de bruit active. Le volume était quant à lui réglé sur 50 % sur le smartphone de Google. Un volume sonore confortable pour ne pas être gêné par les bruits extérieurs.
Avec cette configuration, j’ai cependant pu utiliser le B&W Px8 pendant 38 heures et 13 minutes avant qu’il ne tombe à court de batterie. Un excellent résultat, bien supérieur à celui annoncé par la firme britannique. Il faut dire que c’était déjà le cas du Px7 S2, dont Bowers & Wilkins annonçait l’autonomie à 30 heures alors qu’elle dépassait les 37 heures.
Pour la recharge par USB-C, le Px8 est annoncé comme permettant de récupérer 7 heures d’écoute en 15 minutes de charge. De mon côté, j’ai pu noter une charge complète du casque en 1 heure et 41 minutes.
Très bon point pour le casque, il peut toujours être utilisé lorsqu’il est en cours de charge. Le fait de le brancher à un câble USB-C ne vient par désactiver le reste de l’électronique et on peut continuer à profiter du casque alors qu’il reprend du jus.
Prix et date de sortie
Le Bowers & Wilkins Px8 est proposé en deux coloris, en noir ou en beige, au prix de 699 euros. À titre de comparaison, le Px7 S2 était quant à lui lancé à 429 euros, le Focal Bathys est proposé à 799 euros et l’AirPods Max s’affiche à 629 euros.
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