Pourquoi le patron de Ford se trompe avec les voitures électriques abordables

 

Pour le PDG de Ford, il faudra attendre au mois la fin de la décennie pour voir arriver des voitures électriques abordables sur le marché. Cela passera par plusieurs améliorations et optimisations ainsi que la vente en ligne. Mais certains constructeurs n'ont pas attendu Ford pour proposer des voitures électriques abordables.

Outre l’autonomie, le prix reste encore un frein important pour de nombreux automobilistes en ce qui concerne l’achat d’une voiture électrique. Il est vrai que celles-ci coûtent actuellement plus cher que des modèles thermiques équivalent. Et ce même s’il faut également prendre en compte le coût à l’usage, qui est en fait plus avantageux pour un véhicule électrique.

Pas pour tout de suite

Mais va-t-on un jour enfin atteindre la parité en ce qui concerne les prix ? Selon de nombreux spécialistes, la réponse est oui. Et on voit que les tarifs ont déjà fortement baissé, notamment chez Tesla qui a opéré d’importantes chutes de prix au cours des derniers mois. Une stratégie qui a incité d’autres marques comme VinFast, Nissan ou encore Toyota à s’adapter et à revoir leur grille tarifaire.

Mais il faudra encore patienter avant que les électriques deviennent vraiment abordables. C’est en tout cas ce que pense Jim Farley, l’actuel PDG de Ford. Ce dernier croit en effet dur comme fer à cette motorisation à tel point qu’il accepte de perdre trois milliards de dollars en 2023 en raison de divers investissements.

Relayé par Reuters, l’homme d’affaires estime qu’il sera impossible de rendre les voitures électriques réellement abordables (c’est-à-dire au même prix que les voitures essence et diesel) avant 2030. Et les mises à jour n’y feront rien, car le problème est en fait un peu plus profond. Et surtout, il nécessite beaucoup plus de temps pour être résolu. Mais de quoi s’agit-il ?

Le patron de la marque américaine estime que le coût des voitures électriques ne pourra être abaissé que lorsque le processus de fabrication sera simplifié. Pour lui, il faudra réduire la main d’œuvre requise ainsi que le nombre de pièces pour pouvoir proposer des voitures réellement moins chères. Une stratégie que veut aussi adopter Tesla, qui a déjà simplifié la conception de son Model Y, qualifié d’œuvre d’art par Toyota.

Plusieurs pistes

Mais ce n’est pas tout, car il y a aussi un autre élément qui coûte très cher dans une voiture électrique. Il s’agit bien évidemment de la batterie, qui représente pas moins de 40 % du prix total du véhicule selon le PDG de Renault. D’où l’importance de réduire sa taille, comme veut le faire la marque au losange. De son côté, Ford a fait le choix d’opter depuis peu pour des accumulateurs LFP (lithium – fer – phosphate).

Une technologie également adoptée par le groupe Stellantis, moins chère que la chimie NCM (nickel-manganèse-cobalt) mais qui offre une densité un peu moins importante et donc une autonomie en baisse à taille équivalente. Ce qui ne devrait pas être un problème, puisque le réseau de bornes de recharge est désormais bien fourni, notamment en France.

C’est pour cela que le futur Puma électrique n’aura pas de grosse batterie, alors que la firme ne veut pas d’une voiture ayant une trop grande autonomie. Le processus de fabrication des voitures pourrait également être revu, comme Tesla prévoit de le faire en modifiant en profondeur ses lignes de production. Ainsi, l’assemblage serait plus rapide et permettrait de réduire les coûts de 40 % par rapport à la méthode conçue par Henry Ford.

Selon une étude de l’Agence Internationale de l’Energie, les petites voitures seront les premières à atteindre la parité de prix.  Pour accélérer les choses, la firme à l’ovale bleu va également miser sur la vente en ligne, comme le fait également Elon Musk, qui a récemment salué la stratégie de Ford. Selon Jim Farley, 600 000 personnes utiliseraient déjà les services en ligne proposés par le constructeur, soit trois fois plus qu’il y a un an. De là à envisager une réduction du nombre de concessions, il n’y a désormais plus qu’un pas que Ford pourrait franchir sous peu…

La concurrence n’a pas attendu Ford

Mais surtout, Ford oublie de citer les concurrents, qui proposent déjà des voitures électriques abordables. On peut bien évidemment citer la Dacia Spring (qui vient tout juste de se renouveler dans une nouvelle version plus puissante), mais aussi la future Seagull de BYD qui devrait sûrement être vendue en Europe d’ici quelques mois.

Ce qu’on peut en déduire, c’est que Ford ne prévoit pas de commercialiser des voitures électriques très abordables avant 2030, à l’image, par exemple, de la future (mais hypothétique) Ford Fiesta électrique.


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