Il y a 25 ans, Google révolutionnait le web et il n’a pas cessé depuis

Google fête ses 25 ans ! Cela fait donc un quart de siècle que l'entreprise de Mountain View a lancé son moteur de recherche et posé la première pierre de tout un tas d'innovations et de services profondément ancrés dans nos quotidiens. Passons en revue quelques dates importantes dans l'évolution de cet empire du web.

Chaque 27 septembre, Google célèbre son anniversaire (même si rien ne prouve qu’il s’agit de la date exacte de la création). Or, cette année est toute particulière, puisqu’il s’agit du 25e anniversaire. Un quart de siècle ! Une longévité énorme pour une entreprise qu’on ne devrait pas voir disparaître du paysage numérique de sitôt. Et pour cause, même s’il y a pléthore de manière de critiquer — voire de se moquer — de certaines stratégies de ce géant du web, force est de reconnaître que l’entreprise s’est imposée comme un indéboulonnable géant.

Pour cela, Google a dû évoluer et innover. Parti d’un moteur de recherche qui affichait des liens cliquables bleus, la firme a ensuite enchaîné avec Google Images, Chrome, Android, YouTube, Maps, Assistant, Photos, etc. Dernièrement, on voit aussi tous les efforts de la multinationale dans le domaine de l’intelligence artificielle avec notamment Google Bard qui progresse doucement, mais sûrement. Une IA d’ailleurs explicitement à l’honneur dans la vidéo ci-dessous.

Pour l’occasion, Google a dégainé un beau doodle retraçant l’évolution de son célèbre logo.

Un logo à côté duquel il semble impossible de passer tant Google est présent partout.

Quelques signes de la force de Google

Certains signes ne trompent pas et trahissent l’omniprésence de Google dans nos vies. Trois exemples, notamment, l’illustrent bien. Plus précisément, il s’agit de quelques expressions dont on ne se rend même plus compte : la périphrase « firme de Mountain View », le verbe « googler » et le métier de YouTubeur.

La presse — Frandroid compris — use et abuse de la formule « firme de Mountain View » au point que le simple nom de cette ville suffit désormais à évoquer le campus de Google, même pour celles et ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Toutefois, plusieurs autres grandes entreprises ont également droit à des surnoms similaires mentionnant le lieu de leur siège (ex. : Apple et Cupertino).

C’est pourquoi il est intéressant d’aller un poil plus loin en s’intéressant au verbe « googler ». On l’utilise depuis des années pour désigner l’action d’effectuer une recherche sur le web. Quoi de mieux pour se rendre compte de l’impact de Google sur nos comportements ? Rares sont les entreprises à pouvoir se targuer d’avoir donné naissance à un mot aussi populaire et courant.

Or, Google a réussi à le faire deux fois. En plus de « googler », un autre mot est régulièrement utilisé, et il s’agit cette fois-ci d’une activité professionnelle : YouTubeur ou YouTubeuse. Google détient en effet YouTube, une plateforme vidéo qui a, elle aussi, profondément modifié nos habitudes de consommation de contenus audiovisuels. C’est comparable aux transformations engendrées par l’essor de Twitch ces dernières années, mais vous noterez que le terme de streameur et plus courant que celui de « Twitcheur ».

L’histoire de Google en quelques dates

En 2023, Google pèse donc plus lourd que jamais. Et son 25e anniversaire est la bonne occasion de revenir sur quelques dates clés.

La rencontre en 1995

Les deux fondateurs, Sergey Brin et Larry Page, alors étudiants, se rencontrent à l’université de Stanford en 1995 et décident ensuite de travailler ensemble à partir de 1996 pour lancer un nouveau moteur de recherche.

Les débuts en 1998 et le moteur de recherche innovant

L’entreprise Google Inc. créée le 4 septembre 1998, si l’on se fie à cette vieille version d’une page « À propos », installe ses tout premiers locaux dans un garage à Menlo Park. Il se peut donc que ce soit cet événement que l’on célèbre le 27 septembre, mais ce n’est qu’une supposition. Notez que sur cette même page, on peut lire que les fondateurs ont choisi le nom de « Google » en jouant sur le terme mathématique gogol désignant un 1 suivi de 100 zéros. « Ce nom reflète l’immense volume d’informations qui existe et l’ampleur de la mission de Google : organiser l’information mondiale et la rendre universellement accessible et utile ».

Au fil des mois qui suivent, le moteur de recherche acquiert une belle notoriété. Dès janvier 1999, Le Monde publie un article intitulé « Google à l’assaut de la Toile ». Le quotidien y détaille la recette du succès de Google. Ce dernier n’est pas un simple annuaire comme pouvait l’être Yahoo. Il va en effet plus loin en mettant l’accent sur la pertinence de chaque lien. Google scrute en effet le web et plus il y a de liens qui pointent vers un site, plus ce site est considéré comme pertinent remontera dans les résultats de recherche.

Pour chaque fichier rencontré sur la Toile, les ordinateurs de Google recherchent, dans leur base de données, les documents qui pointent sur lui. À chaque citation, sa note de pertinence s’accroît. « Un document fréquemment cité en référence est a priori plus intéressant qu’un document que personne n’a remarqué », avance Sergey Brin. (Le Monde, 1999)

Ce sont là les racines de ce qu’on appellera plus tard le SEO — Search Engine Optimisation –, l’ensemble des techniques qui permettent à un site web d’être bien référencé sur Google. Aujourd’hui, les algorithmes se sont évidemment complexifiés et les enjeux n’ont fait que s’amplifier.

2000 – 2001 : la croissance et le lancement de Google Images

Le 9 mai 2000, le moteur de recherche Google devient disponible en français, entre autres langues. La même année, quelques mois plus tard, la publicité ciblée, basée sur les mots-clés des recherches effectuées, fait ses débuts.

Ensuite, Google annonce en 2001 qu’il a indexé 3 milliards de documents sur le web. Cette même année, Google Images voit également le jour en étant inspiré par une robe portée par Jennifer Lopez qui avait fait sensation. L’époque où il n’y avait que des liens bleus est finie : place aux images !

À partir de 2004 : la diversification (Gmail, Android, YouTube, Chrome…)

L’année 2004 voit la création de Gmail, l’un des services de messagerie les plus utilisés au monde. En 2005, Google acquiert la startup Android et prend donc la charge du développement du plus grand OS mobile à ce jour. Peu avant, un autre rachat avait débouché sur la création de Google Maps.

2006, c’est le rachat de YouTube qui fait les gros titres. En septembre 2008, c’est le navigateur web Google Chrome qui fait ses premiers pas en bêta et qui s’imposera par la suite comme le leader du marché.

Cette tendance à la diversification est un élément important de l’image de Google qui investit dans de nombreuses technologies et développe d’innombrables applications au fil du temps. La création de ce vaste écosystème de produits et de services joue un rôle prépondérant dans la place de la multinationale aujourd’hui. Partout où il le peut, Google plébiscite des outils de recherche intelligents faisant l’étalage de tout son savoir-faire en la matière.

La restructuration en 2015

La multinationale restructure ses activités en 2015 et Google devient une filiale du groupe Alphabet. Dans les grandes lignes, cela permet à Google de se concentrer sur ses principales activités et de faire passer tous les projets un peu plus fous (robotique, voitures autonomes, etc.) dans le giron de sa nouvelle maison mère dont les fondateurs Sergey Brin et Larry Page gardent le contrôle.

2016 : Google Assistant et smartphones Pixel

Google Assistant voit le jour en 2016 avant de vraiment prendre son essor en 2017, date à laquelle il commence à se déployer sur certains smartphones Android éligibles. À noter qu’entre-temps, la première génération de smartphones Pixel a été lancée en 2016, marquant le retour de Google dans ce marché.

2023 : à fond l’IA

En 2023, pour ne pas se laisser dépasser par le succès de ChatGPT, soutenu par Microsoft, Google annonce tout un tas de nouveautés propulsées par l’intelligence artificielle et, notamment, un agent conversationnel appelé Google Bard.

Malgré des débuts assez mouvementés, Google croit dur comme fer en Bard. L’IA ultra sophistiquée est basée sur un modèle de langage maison et prometteur, PaLM 2. Bard a récemment appris à parler français et se dote progressivement de nouvelles fonctionnalités mettant en avant tout l’écosystème Google.

Un empire critiqué

Cette évolution chronologique reflète assez bien l’évolution que Google a connue, passant d’un moteur de recherche innovant à un empire gigantesque qui pèse plusieurs milliards de dollars aujourd’hui. Sans surprise, l’empire en question est souvent critiqué et trois choses reviennent régulièrement.

• Les craintes exprimées autour de la confidentialité des données privées face à toutes les informations traitées par Google et au fait que la publicité ciblée représente sa principale source de revenus.
• Les fréquentes accusations d’abus de position dominante et de pratiques anticoncurrentielles diverses, notamment dans le secteur des moteurs de recherche et du commerce en ligne. L’amende record et faramineuse de 4,34 milliards d’euros infligée par l’Europe concernait cependant Android.
• La pléthore de projets prometteurs, mais mal gérés par Google, qui ont fini par être tués. Les deux exemples les plus marquants étant Google Plus et Stadia, mais ils sont loin d’être les seuls.

Rappelons au passage que le code de conduite de Google incluait une phrase célèbre : « Don’t be evil » (« Ne pas être malfaisant » en français). Or, la devise en question a fini par disparaitre en 2018.

Et la suite ?

Intelligence artificielle. Intelligence artificielle. Intelligence artificielle. Sundar Pichai, l’actuel patron de Google, a publié un communiqué à l’occasion des 25 ans de la firme et la thématique de l’IA est au cœur de ses réflexions. « Rendre l’IA plus utile pour tous et la déployer de manière responsable est le moyen le plus important pour nous de remplir notre mission au cours des dix prochaines années et au-delà », affirme-t-il.

Sa vision ne s’arrête évidemment pas aux dix prochaines années. Il se projette dans 25 ans, en 2048. À ce moment, « si quelque part dans le monde, un adolescent regarde tout ce que nous avons construit avec l’IA et hausse les épaules, nous saurons que nous avons réussi. Et nous nous remettrons au travail ». C’est une manière de promettre que Google sera toujours aussi omniprésent dans nos vies sans même que l’on y prête vraiment attention.