Non, la nouvelle Renault Twingo électrique n’est pas plus chère que celle de 1993 : voici nos calculs

 
La nouvelle Renault Twingo électrique est là, et son tarif promis sous les 20 000 euros fait grincer des dents. Beaucoup la trouvent trop chère, surtout comparée à la première… sauf qu’en y regardant de plus près, c’est plutôt l’inverse. Sortons la calculette.
Renault Twingo E-Tech // Source : Renault

Une voiture électrique française, produite en Europe et vendue à moins de 20 000 euros : Citroën avait défriché le terrain avec une version (peu compétitive) de sa ë-C3, mais Renault s’y engage avec sa nouvelle Twingo E-Tech.

Pour aller plus loin
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Un tarif encore rarement vu dans le secteur, et qui a nécessité une réorganisation complète des façons de développer une voiture… mais qui semble ne pas satisfaire de nombreux internautes, la jugeant trop chère et rappelant à quel point la première génération de 1993 était plus économique. Forcément, on est allé vérifier.

Un tarif quasi-identique indexé à l’inflation

Retour en arrière, direction la brochure de la Twingo 1 de 1993. Les couleurs sont chatoyantes, les téléphones portables n’ont de portable que le nom et Renault propose sa Twingo à partir de 54 000 francs.

Renault Twingo I // Source : Yannick Brossard / DPPI

Partons désormais sur la calculatrice de l’INSEE, qui convertit les francs à l’euro ajustés à l’inflation. Une fois en 2024, cette Twingo vaudrait 13 570 euros… sans climatisation ni même poste radio. Une fois ces deux équipements ajoutés, la Twingo 1 coûte désormais 61 950 francs, soit 15 565 euros ajustés.

Face à elle, la Twingo de quatrième génération débutera donc « sous les 20 000 euros », sans précision supplémentaire. On sait cependant qu’elle sera éligible au bonus écologique, fixé à 3 620 euros minimum chez Renault et pouvant passer à 4 770 euros pour les 50 % des foyers les moins aisés.

Renault Twingo E-Tech // Source : Renault

Même en se basant sur un tarif de base de 20 000 euros, alors on tombe sur une Twingo coûtant entre 16 380 et 15 230 euros une fois le bonus déduit.

Combien de SMIC pour s’offrir une Twingo neuve ?

Autre façon d’aborder le sujet : le nombre de SMIC nécessaires pour s’offrir une Twingo neuve.

Renault Twingo I // Source : Yannick Brossard / DPPI

En 1993, le SMIC horaire était fixé à 34,83 francs – de quoi nécessiter 1 551 heures de travail pour arriver aux 54 000 francs de la Twingo premier prix.

Renault Twingo E-Tech // Source : Renault

En 2025, le SMIC horaire est fixé à 11,88 euros. Une Twingo électrique premier prix avec le bonus écologique minimal représente donc 1 379 heures de travail, voire 1 282 heures avec le bonus maximal.

Des prestations et une sécurité sans comparaison

Vous l’aurez compris : si la Twingo électrique de 2025 a encore besoin du bonus écologique pour être dans les mêmes niveaux de prix ajustés que son arrière-grand-mère, la bascule a déjà été franchie en raisonnant par SMIC horaire.

Pour aller plus loin
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Allons plus loin : comme dit plus haut, la Twingo de 1993 n’avait pas de climatisation, pas de radio, sans même penser aux équipements de sécurité ou de confort. Le moteur de 55 ch emmenait péniblement les 790 kg de la Renault de 0 à 100 km/h en 14 secondes.

Renault Twingo E-Tech // Source : Renault

En 2025, toutes les Twingo disposent de la climatisation, de deux écrans avec réplication smartphone, d’un régulateur de vitesse, et surtout d’un arsenal sécuritaire sans commune mesure : 6 airbags, ABS, ESP, structure renforcée, et toutes les aides à la conduite rendues obligatoires par la norme européenne GSR-2.

Sans oublier, évidemment, la batterie de 27,5 kWh de la Twingo électrique. Certes, sa capacité raisonnable et sa chimie LFP la rendent plus économique que celle des autres Renault électriques, mais cela impacte fatalement la note finale.

Renault Twingo E-Tech // Source : Renault

Concluons par la quasi-absence d’entretien d’une voiture électrique et les coûts d’énergie bien moindres, qui ne feront que creuser l’écart en faveur de la version 100 % électrique au fil du temps.

Vous l’aurez compris : oui, on peut entendre que les voitures actuelles sont chères. En revanche, le discours du « c’était mieux avant » devient complètement hors de propos.


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