
Le 15 novembre 2023, Luca de Meo, alors PDG de Renault, présentait à la surprise générale un concept de Twingo électrique avec de sacrées promesses : la voiture de série arriverait deux ans plus tard, et ce à moins de 20 000 euros hors incitations.
Nous voilà le 6 novembre 2025, et la Renault Twingo E-Tech est prête à sortir d’usine… à moins de 20 000 euros. Avant ses premières livraisons prévues au printemps 2026, j’ai pu monter à bord de cette citadine électrique et échanger avec les responsables du projet pour tout connaître de cette nouvelle Twingo électrique.
Après la R5 et la R4, Renault semble avoir trouvé une nouvelle fois la recette pour proposer une voiture électrique attractive, dans tous les sens du terme… et qui devrait faire mal à la concurrence, y compris à sa lointaine cousine, la Dacia Spring.
Fiche technique
| Modèle | Renault Twingo E-Tech (2025) |
|---|---|
| Dimensions | 3,79 m x 1,72 m x 1,49 m |
| Puissance (chevaux) | 82 chevaux |
| 0 à 100km/h | 12,1 s |
| Niveau d’autonomie | Conduite assistée (niveau 1) |
| Vitesse max | 130 km/h |
| OS embarqué | Android Automotive OS |
| Taille de l’écran principal | 10,1 pouces |
| Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
| Essayez-la | Fiche produit |
Notre vidéo
Une bonne bouille
Enfants des années 90, réjouissez-vous : la Twingo de votre jeunesse est de retour ! C’est vraiment ce qui marque le plus à la découverte de cette quatrième génération, née pourtant 32 ans plus tard : les équipes de design Renault ont réussi à conserver l’esprit de la Twingo 1.

Et sans même invoquer l’ancêtre, il est étonnant de constater à quel point les deux concept-cars (celui de 2023 puis celui de 2025, présenté à Bruxelles) étaient proches de la version de série : un peu à la manière de la R5 puis de la R4, les maquettes étaient donc loin d’être des exercices gratuits.
On retrouve donc la silhouette monovolume, avec le capot dans le prolongement parfait du pare-brise, mais aussi les phares ronds, la quasi-absence d’arêtes, les couleurs vives, la forme des vitres… Tout y est, mais dans une interprétation bien plus contemporaine.

Ainsi, et quand bien même la Twingo reste compacte (3,79 m de long pour 1,72 m de large et 1,49 m de haut), ses roues prennent de l’ampleur avec des jantes allant jusqu’à 18 pouces ! Rejetées aux extrémités avec des ailes proéminentes, elles « assoient » la Twingo et lui donnent du caractère. Ajoutons à cela une touche de sophistication avec la disparition des lécheurs de vitre ; si on a pris l’habitude d’en voir sur les dernières DS, découvrir ce petit caprice sur une voiture au budget aussi serré fut une surprise.

Les projecteurs passent aux LED, à l’avant comme à l’arrière ; leur compacité a permis d’y placer un insert couleur carrosserie au centre, de quoi prolonger visuellement la carrosserie et d’apporter une touche très moderne.
Et si le capot conserve les trois ouïes d’aération, elles font désormais office de cache pour accéder au réservoir de liquide de lave-glace : comme la Mercedes-Benz EQS, le capot de la Twingo est fixe, de quoi gagner en masse, en coûts – « et en aérodynamisme, puisque ça abaisse le capot », nous glisse Marion Joly, Product Leader de la Twingo. Seul bémol : l’ouverture n’est possible qu’avec un petit outil en plastique, qui a toutes les chances de se perdre rapidement.

En tout cas, l’aérodynamisme semble avoir dicté le design de la partie arrière. Si la forme de la lunette rappelle celle de la Twingo I, son habillage protubérant en plastique noir apporte un réel bénéfice aérodynamique, de même que les petites ailettes au sommet des feux. Comme toutes les petites voitures, le Cx de la Twingo est quelconque (0,295), mais le SCx (Cx multiplié par la surface frontale) se contente d’un très correct 0,656.
D’un point de vue presque philosophique, il est étonnant de constater que le « Twingo » est affiché en toutes lettres sur le hayon (et dans un alphabet créé pour l’occasion)… alors que le « Renault », noyé dans le plastique de la lunette arrière, est quasiment invisible. Comme si la Twingo était une marque à part entière.

Enfin, qui dit Twingo dit couleurs vives. Cette quatrième génération ne déroge pas à la règle, avec le Jaune Mangue visible sur les photos, accompagné d’un Vert Absolu, d’un Rouge tout aussi Absolu et d’un Noir Étoilé.
Jaune, vert, rouge : il ne manque plus que le bleu pour reprendre le nuancier de la Twingo I, mais Grégoire Ginet, son Revenue Leader, nous confie : « on a restreint les couleurs à quatre références et il a fallu faire des choix. Le noir est là pour les clients à la recherche de teintes plus sobres », tout en précisant que « Renault a plusieurs bleus dans sa gamme, et il est assez simple [de modifier le nuancier] à l’occasion de futures évolutions de gamme ». Bon à savoir.
Un habitacle spacieux et malin
Quatre sièges indépendants de série
Autre élément emblématique de la première Twingo : son immense espace à bord et sa modularité évoluée, permettant de partir en week-end entre amis avec tous ses bagages sans la moindre arrière-pensée.

Un élément fort, et que les concepteurs du projet ont tenu à respecter : même dans sa version à moins de 20 000 euros, les deux sièges arrière sont coulissants et rabattables individuellement. Seule la Hyundai Inster le proposait jusqu’à présent, mais à des tarifs supérieurs (25 000 euros minimum).
De quoi s’adapter : banquette reculée, mon 1,78 m était limite niveau tête mais j’avais plus d’espace aux genoux que dans une Renault 5, au prix d’un coffre se limitant à 205 litres VDA (incluant le généreux double-fond). En revanche, banquette avancée, le coffre passe à 305 litres, soit plus que les 277 litres de la R5 (!!), au détriment des passagers arrière (je pouvais toujours m’y caser, mais des enfants seront bien plus à l’aise).

Dernière astuce, cette fois réservée à la finition supérieure : le siège avant passager peut se rabattre, de quoi charger des objets allant jusqu’à 2 mètres de long.
Notons enfin l’arrivée des YouClips, une invention Dacia : deux points de fixation dans le coffre et un sur la planche de bord permettent d’y accrocher divers accessoires : lampe, crochets, enrouleurs de câble ou cache-bagage, il y en a pour tous les goûts.
Du plastique et de la couleur
La présentation, évidemment, est basique – et les passagers arrière pourront regretter les vitres à compas, qui ne peuvent que s’entrebâiller. Pour autant, tout n’est pas à jeter dans l’habitacle de cette Twingo.

La planche de bord, par exemple, est étonnamment proche de celle du concept présenté au Salon de Bruxelles, début 2025, avec un insert couleur en face du passager : blanc sur l’entrée de gamme, il prend la teinte de la carrosserie sur la finition supérieure. En revanche, la gélule de couleur sur les contre-portes n’est pas un insert, mais bien la tôle brute.
Et toujours sur la couleur, un effort particulier a été porté sur… le bouton warning, rouge et rond, presque aussi mignon que celui qui trônait au sommet de la planche de bord de la Twingo I. Toujours sur les boutons, on constate avec bonheur un réglage physique de la climatisation. Pas de chargeur à induction, mais plein de petits rangements un peu partout, deux prises USB-C et une prise 12 V.
Le conducteur peut régler son siège et son volant sur des amplitudes suffisantes, mais les sièges avant m’ont paru fermes lors de cette courte découverte. De même, j’émets quelques doutes sur la visibilité avant, avec la planche de bord très haute et le pare-brise bas et incliné. Ces deux points devront être scrutés lors des essais routiers.
Une connectivité complète
Deux écrans ornent cette planche de bord : 7 pouces pour le conducteur, 10,1 pouces au centre. Ils sont présents sur la version à moins de 20 000 euros, mais leur contenu diffère.

La version d’entrée de gamme dispose de l’infodivertissement « de base », sans navigation mais compatible Android Auto / Apple CarPlay. La version supérieure, en revanche, embarque le système Android Automotive, comme le reste de la gamme électrique de Renault.
On voit alors arriver une connectivité complète, avec la navigation gérée par Google Maps (incluant un planificateur d’itinéraire), un app store pour accéder à ses applications de streaming audio et vidéo préférées, sans oublier un assistant virtuel, Reno, alimenté par ChatGPT 4o-mini.

L’interface est identique aux autres Renault (un bon point), mais les graphismes et les couleurs, plus vifs et pétillants, sont spécifiques à la petite Twingo.
Un moteur et une batterie, mais une option obligatoire
Choisir c’est renoncer
Pour limiter la complexité de la gamme (et donc les coûts associés), Renault a décidé d’offrir à sa Twingo un seul choix de motorisation.
Le moteur affiche 82 ch pour 175 Nm de couple et provient d’un équipementier chinois, Shanghai e-Drive. Chose étonnante, il s’agit d’un moteur à aimants permanents, faisant de la Twingo la seule Renault électrique à avoir un moteur disposant de terres rares. Il permet de faire passer les 1 200 kg de la citadine de 0 à 100 km/h en 12,1 s et de filer jusqu’à 130 km/h.

Il est alimenté par une batterie LFP (lithium – fer – phosphate) de 27,3 kWh. Quelques semaines après la Dacia Spring, la Twingo est donc la première Renault à bénéficier de cette chimie, plus abordable mais moins dense énergétiquement. Par conséquent, Renault a opté pour une batterie dite CTP (cell-to-pack), où les modules intermédiaires disparaissent, laissant plus de place aux cellules fournies par CATL, ce qui bénéficie à l’autonomie.
Justement, l’autonomie est annoncée à 263 km selon la norme WLTP. La consommation n’a pas été communiquée, mais le chiffre de la batterie à la roue devrait être de 10,4 kWh/100 km. La consommation WLTP inclut les pertes à la recharge, mais le chiffre final ne devrait pas dépasser les 12 kWh/100 km. Un très bon score, soit dit en passant.

En revanche, gare à l’hiver, puisque la Twingo fait l’impasse sur la pompe à chaleur, même en option. Pour contrer cela, Renault met en avant la possibilité de préchauffer batterie et habitacle lorsque la Twingo est branchée, sans oublier des sièges avant chauffants (probablement en option).
Une option obligatoire
De série, la Twingo électrique embarque un chargeur monophasé de 6,6 kW, permettant de charger la batterie de 10 à 100 % en 4h15… et c’est tout.
Car oui, comme pour la R5 à 25 000 euros, le chargeur rapide n’est pas disponible de série. Pour en profiter (et donc espérer pouvoir partir en week-end avec), il faudra cocher le pack « Advanced Charge » qui inclut un chargeur 50 kW, permettant de passer de 10 à 80 % de la batterie en 30 minutes.

Un choix à mon goût indispensable et dont le tarif est encore inconnu, mais promis comme abordable. À titre informatif, Dacia propose une option équivalente sur sa Spring pour 500 euros.
L’avantage, c’est que le pack inclut également un chargeur triphasé 11 kW qui réduit certes la charge à 2h35, mais qui débloque surtout le vehicle to grid (V2G), une technologie déjà vue sur R5 et R4 et qui permet, via une wallbox connectée, de renvoyer l’énergie de la batterie vers le réseau et d’être rémunéré en fonction. De quoi limiter encore davantage les coûts d’utilisation.
Pour aller plus loin
La Renault 5 E-Tech peut diviser par deux votre facture d’électricité grâce au V2G : voici nos calculs
Petite chipeuse
Malgré sa taille compacte, Renault n’a pas développé une plateforme spécifique pour sa Twingo – bien trop coûteux pour les contraintes du projet.
Elle repose donc sur la plateforme AmpR Small des Renault 5 et Renault 4, mais avec quelques subtilités : le train arrière multibras, sophistiqué mais cher, laisse sa place à une suspension plus basique… piquée du Captur, le SUV thermique de la gamme.

Cette plateforme permet cependant d’accéder à quelques équipements évolués ; outre Android Automotive et le V2G, notons la présence en version haut de gamme d’un frein régénératif sur quatre niveaux allant jusqu’au one-pedal, permettant d’arriver à l’arrêt sans avoir à toucher à la pédale de frein. La version d’entrée de gamme n’aura droit « qu’à » un freinage régénératif à deux niveaux.
Une concurrence encore restreinte, mais qui ne se laissera pas faire
Deux finitions, quelques options et le bonus
Ici aussi, Renault a simplifié l’offre de sa Twingo. Deux versions sont disponibles : Evolution (celle à moins de 20 000 euros) et Techno ; les deux, vous l’aurez compris, se partageant le même duo batterie / moteur.
Malgré son tarif d’accès, la finition Evolution n’est pas dépouillée. On y retrouve l’écran central compatible Android Auto / Apple CarPlay, la climatisation manuelle, des enjoliveurs 16 pouces ou encore les sièges arrière individuels.

Peut-être plus intéressant : la possibilité d’opter pour des options qu’on pourrait croire réservées à la finition supérieure, comme des jantes 18 pouces ou le chargeur rapide.
Justement, la finition Techno ajoute quelques raffinements, comme la climatisation automatique, les services Google connectés, un régulateur adaptatif, le siège passager rabattable, la caméra de recul ou le one-pedal.

Peu d’options devraient être présentes hormis la peinture, les jantes, la charge rapide et un pack débloquant, entre autres, le stationnement automatique. Les tarifs demeurent inconnus, mais seront dévoilés à l’ouverture des commandes, tout début 2026.
Une concurrence qui se développe
Autant le marché des voitures électriques entre 25 000 et 30 000 euros se développe de jour en jour, autant celui sous les 20 000 euros reste encore discret – ce qui ne veut pas dire que la Twingo arrive en terrain conquis.
Évidemment, sa concurrente n°1, c’est la Dacia Spring, qui vient d’ailleurs de recevoir quelques améliorations (notamment mécaniques), tout en conservant son tarif de base de 16 900 euros.
N’oublions pas non plus deux outsiders : la Leapmotor T03 qui, en dépit d’une carrière pour le moins discrète (1 992 ventes en France entre janvier et octobre), propose tout de même un équipement pléthorique et 265 km d’autonomie pour 17 260 euros, et la BYD Dolphin Surf, plus spacieuse et elle aussi très bien équipée, qui débute à 19 900 euros avec 220 km d’autonomie.
Pour aller plus loin
On a roulé avec la BYD Dolphin Surf : pourquoi cette voiture électrique à moins de 20 000 € mérite qu’on s’y intéresse
Enfin, la Hyundai Inster pourrait rentrer dans le scope, avec sa taille similaire, ses aspects pratiques au top et son autonomie de 317 km WLTP… au prix d’un tarif plus salé, demandant 25 350 euros minimum (la version 5 places fait une croix sur la banquette coulissante au profil du bonus écologique).

Ce à quoi la Twingo rétorque par son éligibilité au bonus écologique : malgré l’importation de cellules de batteries chinoises, sa fabrication en Slovénie, dans l’usine Renault de Novo Mesto, lui assure l’éco-score réglementaire… et qui devrait encore s’améliorer en 2027, date à laquelle CATL fournira des cellules provenant de son usine hongroise, nous indique Marc-Antoine Sanchez, en charge de l’ingénierie. De quoi techniquement profiter de la surprime récemment mise en place… si elle est toujours en vigueur.
Son montant actuel devrait être maintenu en 2026, de quoi retrancher 3 100 euros pour tous et 4 200 euros pour les 50 % des foyers les plus modestes au prix de la Twingo : un sacré coup de pouce pour la petite Renault.
Notre avis : le prochain succès de Renault ?
Je ne vais pas vous le cacher : découvrir cette Renault Twingo E-Tech m’a fait du bien. Né un an après la première génération, j’ai beaucoup de souvenirs avec cette voiture, et cette réinterprétation m’a paru conserver la gouaille et la joie très spontanée qui émanaient de la Twingo I et qui la rendaient si attachante.

Évidemment, les normes et les contraintes de 2025 n’ont plus rien à voir avec celles de 1993, et l’habitacle de cette Twingo IV est moins spacieux. Cela dit, les astuces et les parti-pris prouvent que l’équipe de développement a bien compris l’essence même du succès d’une petite voiture : compacte dehors mais grande dedans.
Restent quelques points d’ombre. Le confort des sièges fera-t-il mentir notre première impression ? Quid de la visibilité ? Des prix définitifs de la gamme ? Les gens sont-ils prêts à mettre 17 000 euros minimum (bonus déduit) dans une voiture pouvant faire 250 km maximum en une charge ou préfèreront-ils basculer sur l’occasion ?

À ceci, j’aurais une autre hypothèse : à l’image du carton de la Renault 5, les clients pourraient-ils pardonner les faiblesses de la Twingo grâce à son look craquant ? J’ai ma petite idée sur la question.





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