20 secondes pour « recharger » son vélo électrique : Yamaha va lancer un système inédit mais qui a ses limites

 
Le géant japonais Yamaha s’inspire d’une pratique jusqu’ici réservée à l’automobile et aux scooters électriques : l’échange de batterie pour repartir rapidement avec un réservoir plein. Les premières stations en Europe seront déployées en Allemagne.
Source : Yamaha

Jusqu’ici, le paradigme était qu’un vélo électrique avait une valeur donnée en termes de kilomètres d’autonomie, et à l’approche de cette limite, il fallait penser le recharger. Un vélo à assistance électrique, sans son assistance, devient tout de suite difficile à faire avant. Toutefois, Yamaha et sa filiale Enyring vont lancer en Allemagne et aux Pays-Bas une solution permettant de « ne plus tomber “recharger” sa batterie : après avoir été annoncées il y a un an, des stations d’échange de batteries vont en effet bientôt être déployées, comme l’explique eBikeNews.

Recharger son vélo en 20 secondes

20 secondes pour charger son vélo électrique : c’est la promesse de Yamaha et Enyring. Pour cela, le cycliste n’aura pas à s’arrêter pour charger la batterie. Une station d’échange de batteries lui permettra de remplacer rapidement sa batterie vide par une batterie pleine et chargée, laissant la batterie usagée en charge à la place. Même si Yamaha annonce un échange en une vingtaine de secondes, comptez plutôt quelques secondes supplémentaires lors des premières utilisations, le temps de comprendre le fonctionnement et de prendre le coup de main.

Les batteries prévues dans ce réseau d’échange sont des batteries de 480 Wh fonctionnant sous une tension de 48 volts. D’après les déclarations du constructeur japonais, cela devrait permettre d’augmenter leur durée de vie, mais aussi d’améliorer la réutilisation et le recyclage des batteries usées. Le constructeur, voyant régulièrement les batteries repasser dans le réseau, pourra ainsi contrôler plus fréquemment leur vieillissement, et sans doute mieux comprendre comment améliorer la durabilité de ses accumulateurs d’énergie.

Comment ça marche ?

L’idée de Yamaha et d’Enyring est de développer, à partir de cet automne, un réseau dense de stations d’échange ; on parle, à terme, d’une distance maximale de 2 km entre chaque station.

Une application permettra de réserver une batterie dans une station proche afin de procéder à l’échange. La communication entre la station et l’utilisateur se fera via l’application, avec une validation par NFC entre le smartphone et la borne. Le cycliste n’aura plus qu’à déposer sa batterie dans le tiroir vide qui s’ouvrira, et à récupérer une batterie chargée dans un autre tiroir.

Source : Yamaha

Un système d’abonnement sera proposé par les fournisseurs ; toutefois, son prix n’a pas encore été dévoilé. Il est donc encore difficile de dire si l’offre sera réellement intéressante.

Quelques limites

Toutefois, si le « swap » de batteries trouve du sens dans l’automobile, où la nécessité de charger rapidement est un enjeu lors des longs trajets, on peut se poser la question de son utilité pour les vélos électriques. L’immense majorité des cyclistes urbains n’utilisent pas l’intégralité de la batterie en une seule sortie ; il faut souvent plusieurs jours pour atteindre une distance nécessitant une recharge. Et dans ce cas, la charge se fait souvent à domicile, voire au travail.

On peut imaginer un intérêt pour les personnes n’ayant pas accès à une prise dans leur lieu de stockage du vélo, ce qui complique le rechargement de leur VAE. On pense notamment aux caves ou locaux à vélos en copropriété. Mais dans ce cas, il paraît plus simple de choisir un vélo avec une batterie amovible, qui peut ainsi être ramenée chez soi.

yamaha vélo électrique
Source : Yamaha

Aussi, à l’instar des voitures électriques où le constructeur chinois Nio se heurte à ce problème pour développer son réseau, Yamaha et Enyring ne pourront pas compter sur un grand parc de vélos, et donc d’utilisateurs, pour amortir rapidement les investissements. En effet, cette solution d’échange de batteries implique un format spécifique, afin d’être compatible avec le réseau de Yamaha et Enyring. Les constructeurs devront être motivés pour développer des vélos avec une batterie facilement démontable, et surtout conforme aux dimensions des casiers de charge d’Enyring.

Yamaha accompagne le lancement des stations d’échange par quatre vélos compatibles avec le système de batterie interchangeable. On retrouve l’ER/01, un vélo urbain ; l’ER/02, au style plus sportif mais utilisant la même base ; l’ER/03, un longtail familial ; et l’ER/04, un modèle cargo. Ces vélos seront commercialisés en ligne ou dans des magasins dédiés à partir de fin 2025, dans les villes de Berlin et Amsterdam.


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