Pourquoi les voitures électriques à moins de 25 000 euros devraient bientôt débarquer en masse

 

Contrairement à ce que beaucoup pensent, la voiture à 25 000 euros (hors bonus) pourra bel et bien rapporter de l'argent aux constructeurs européens, afin de rivaliser avec la Chine. Mais à certaines conditions tout de même, qui ne sont pas encore remplies.

Outre l’autonomie, le prix des voitures électriques reste aussi un frein important pour les automobilistes. Cependant, cela est tout de même en train de changer, alors que certains spécialistes évoquent une forte chute des tarifs, au point de bientôt atteindre la parité. Cela devrait arriver d’ici à la fin de la décennie, notamment pour les plus petits modèles.

Un segment rentable

Et cela semble déjà se confirmer dans les faits. Et pour cause, de plus en plus de constructeurs sont prêts à lancer leur voiture électrique à bas prix, dont Renault avec sa R5 E-Tech ou encore Volkswagen avec la version de série du concept ID.2all. Citroën aussi prévoit de s’y mettre, de même que Ford, qui prévoit de réduire considérablement le prix de ses voitures au cours des prochaines années.

Sans parler bien sûr de la Dacia Spring, qui continue de faire un carton en France et en Europe, ainsi que la MG4. À tel point que cette dernière dépasse la Tesla Model 3 en Europe. Mais ces voitures très peu chères rapportent-elles vraiment ? Pour le moment, pas forcément. En effet, on sait que Dacia ne gagne pas d’argent sur sa citadine électrique, se rattrapant sur le reste de la gamme.

Mais cela devrait pouvoir changer. En effet, si certains affirment que vendre des voitures à moins de 25 000 euros ne sont pas rentables, l’ONG Transport & Environnement n’est pas tout à fait de cet avis. Dans une récente étude, cette dernière affirme que « les constructeurs européens peuvent réaliser un bénéfice raisonnable de 4 % sur un petit véhicule électrique produit en Europe en 2025« . Et si on ajoute le bonus écologique, on tombe autour de 20 000 euros. Mais il y a évidemment des conditions.

L’organisation, qui fustige notamment les hybrides rechargeables affirme que pour cela, le prix des batteries devra baisser et que celles qui équiperont les voitures électriques devront être de petite taille. T&E évoque un coût de 100 dollars/kWh et une capacité moyenne de 40 kWh pour une autonomie comprise entre 250 et 300 kilomètres selon le cycle WLTP.

Le prix comme obstacle

Exit donc l’idée d’une grande autonomie. Même si c’est ce qu’attendent pourtant les automobilistes alors que l’on sait que cela ne sert à rien et qu’une grosse batterie possède de nombreux inconvénients. De plus, il faut se rappeler que l’accumulateur représente pas moins de 40 % du prix d’une voiture électrique. C’est pour cela que Ford et Renault font le choix de réduire leur taille.

Aujourd’hui, et comme le rappelle Marie Chéron, responsable des politiques véhicules à T&E France, le prix reste le premier obstacle à l’achat d’une voiture électrique. Mais la voiture à moins de 25 000 euros pourrait changer la donne. De plus, la récente baisse de prix du lithium devrait aider les constructeurs à développer ces alternatives pas chères dans le futur. Mais une autre difficulté se dresse aussi : les voitures chinoises.

Volkswagen ID.2all concept

Et pour cause, ces dernières affichent des tarifs ultra-compétitifs, même s’ils subissent une petite hausse lorsqu’elles arrivent en Europe. Mais cela pourrait changer, tandis que Bruxelles va lancer une enquête visant les subventions accordées par le gouvernement chinois aux constructeurs, afin de maintenir artificiellement des prix très bas. Ces derniers pourraient donc grimper, d’autant plus que certaines marques prévoient de fabriquer leurs autos en Europe.

Ce qui devrait inévitablement les faire coûter plus cher, comme ce sera le cas pour la MG4. C’est aussi afin de préserver sa souveraineté face à l’Empire du Milieu que l’Union européenne a annoncé une série de mesures inspirées de l’IRA (Inflation Reduction Act) américain. Reste désormais à convaincre les marques de l’intérêt des citadines électriques, puisque les SUV restent majoritaires, représentant actuellement 53 % des ventes en Europe.


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