Huawei continue de faire les gros bras face à Donald Trump, mais pour combien de temps ?

Esbroufe et fanfaronnade

 

Ren Zhengfei, fondateur de Huawei, a profité du World Economic Forum pour une nouvelle fois appuyer sur le fait que son entreprise est assez forte pour résister aux pressions du gouvernement Trump... mais pour combien de temps ?

Crédit photo : The Australian

Le gouvernement américain et le gouvernement chinois commencent petit à petit à trouver une entente. Pour autant, le cas Huawei n’est toujours pas réglé, bien au contraire : l’étau semble se resserrer sur l’acteur chinois à mesure que les mois passent.

Toujours dans l’Entity List américaine, toujours interdit d’utiliser les services Google, Huawei a été obligé de recentrer sa stratégie sur les territoires asiatiques… avec plus ou moins de succès, l’élan chauvin des débuts s’étant dissipé à cause d’affaires politiques locales.

Le fondateur de Huawei affiche une nouvelle fois son assurance

Pour autant, lors du World Economic Forum, Android Authority indique que le constructeur a continué de jouer les gros bras. Son fondateur, Ren Zhengfei, s’est une nouvelle fois exprimé sur ses luttes contre l’administration américaine :

« Cette année, les États-Unis pourraient amplifier à nouveau leur campagne contre Huawei, mais je pense que l’impact sur les affaires de Huawei ne sera pas significatif. […] En cette année 2020, puisque nous avons déjà gagné de l’expérience l’année dernière et sommes une équipe plus forte, je pense que nous sommes plus confiants sur le fait que nous pouvons survivre à toujours plus d’attaques. »

Voilà qui est posé : Huawei reste toujours aussi confiant face aux attaques américaines, et se sent toujours plus fort dans cette situation.

Fanfaronnade ou réelle assurance ?

Problème étant qu’il s’agit-là de la troisième déclaration publique en ce sens du fondateur de Huawei, et que la situation n’a jamais vraiment suivi le cours de ses espoirs. Au début de l’affaire, il argumentait qu’elle serait vite résolue. En plein cœur de l’affaire et grâce au soutien des consommateurs chinois, il affichait une assurance certaine. Mais alors que les soutiens locaux s’amenuisent et que les déclarations en interne sont rendues publiques, cette nouvelle déclaration de force sonne un peu… creux.

Nous savons aujourd’hui que Huawei lutte désormais pour fournir aux développeurs des alternatives à tout ce que leur offre Google. Les Huawei Mobile Services grandissent, un équivalent de Google Maps est trouvé, et un nouvel OS baptisé Harmony est même en développement.

Cependant… en Occident et en Amérique, personne n’a jamais réussi à renverser la domination des services Google. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, comme Samsung le faisait (ChatOn et consorts) automatiquement à chaque sortie de nouveaux logiciels Google pendant des années : les consommateurs des deux territoires préfèrent tout simplement les services globaux plutôt que de confier leurs données à des constructeurs, et sont habitués à la marque Google établie depuis bien des lunes.

Si Huawei n’a pas été trop bousculé à court terme, la racine de ce problème est sur le long terme. Les Huawei P40 et P40 Pro arrivent en mars et ne pourront toujours pas profiter des services Google. Le Huawei Mate 30 Pro, rendu disponible sans ces derniers, n’arrive pas à convaincre malgré un matériel impressionnant. Le Mate X, premier smartphone pliable du constructeur vu comme une grande source de croissance pour l’entreprise, nous échappe.

La situation, malgré toute la bravoure qu’affichent Ren Zhengfei et ses équipes, n’est pas bonne. S’il est condamné à rester impassible, nous sommes obligés de souligner qu’il faudra un véritable tour de force à Huawei pour réussir à s’en sortir sans Google. Espérons que ce que prépare l’entreprise soit à la hauteur, et qu’elle a bien la force de réussir ce qu’aucun acteur n’a pu faire en plus de 10 ans d’existence d’Android.


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