On est montés à bord de la BMW i5 électrique qui vise clairement Tesla, avec ses technologies alléchantes

 

La BMW Série 5 se décline pour la première fois en une version 100 % électrique, baptisée i5. Une nouvelle arrivante dans la gamme qui a évidemment la Tesla Model S en ligne de mire, et que nous avons pu découvrir à l’occasion du salon de Munich. On vous embarque à bord avec nous !

Vous êtes probablement déjà au courant si vous lisez régulièrement les lignes de Survoltés. À partir de 2035, la vente de voitures thermiques sera strictement interdite dans toute l’Union européenne, sauf quelques exceptions pour les marques vendant très peu de véhicules, comme Caterham. Les autres devront se plier à la règle, et ce malgré la défiance du gouvernement allemand et de certains constructeurs comme Porsche. BMW sera aussi concerné et devra étoffer sa gamme de voitures électriques, heureusement déjà bien remplie. Et pour cause, celle-ci laisse un large choix, avec les iX1, iX3, i4, iX et autres i7.

BMW i5 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Mais le constructeur bavarois, qui a récemment levé le voile sur le concept Neue Klasse à l’occasion du salon de Munich ne veut pas en rester là. En effet, il lui manque encore quelques cordes à son arc pour pouvoir mieux rivaliser avec ses concurrents. C’est ainsi qu’en mai dernier, BMW présentait officiellement la toute nouvelle génération de sa Série 5, avec une belle nouveauté : l’arrivée d’une inédite version 100 % électrique. Baptisée i5, cette dernière a pour lourde tâche d’aller chasser sur les terres des Mercedes EQE et autres Tesla Model S, devenues des références sur le segment.

Mais la berline électrique possède de nombreux arguments à faire valoir face à la concurrence. Nous avons eu l’opportunité de les découvrir lors des premiers pas face au public de cette nouvelle création, à l’occasion du salon de Munich. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette BMW i5 aura toutes les chances de se faire une belle place sur le marché, qui devient de plus en plus concurrentiel au fil des années.

Design : peu de différences notables

Dans la plupart des cas, lorsqu’une nouvelle génération d’un modèle voit le jour, celle-ci évolue en profondeur et marque souvent un vrai changement avec l’ancienne. C’est par exemple le cas de la Peugeot e-3008, qui n’a plus grand-chose à voir avec la précédente.

Mais tous les constructeurs n’adoptent pas cette stratégie, préférant rester dans la continuité. C’est justement le cas de BMW, qui a fait évoluer sa Série 5 tout en douceur, sans doute afin de ne pas trop déstabiliser ses clients. Mais aussi parce que la précédente mouture n’avait pas trop subi le passage du temps, malgré son lancement en 2017.

BMW i5 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Forcément, il ne fallait pas s’attendre à une révolution avec sa déclinaison zéro-émission (à l’échappement). Cette dernière reste très proche de la variante thermique, et seule la calandre pleine lui permet de réellement se distinguer, en plus des logos bien évidemment.

Par rapport à la précédente génération, cette Série 5 électrique adopte une nouvelle signature lumineuse et gagne globalement un peu en dynamisme, sans que cela devienne caricatural pour autant. On note également la présence de bas de caisse noirs, qui cachent en fait la batterie, installée sous le plancher. Mais nous y reviendront plus tard.

La partie arrière a également profité d’un travail de la part des designers, qui ont offert un nouveau dessin aux feux, qui intègrent désormais une fine bande chromée en leur centre. De profil, la voiture reste toujours très élégante et n’a rien à envier à ses rivales. Si le toit reste très droit, il chute ensuite dans un style coupé très à la mode qui offre un dynamisme certain à la silhouette.

Cette dernière est de plus complétée par des jantes de 19 à 21 pouces selon le niveau de finition et le choix des clients. À noter qu’il est possible d’ajouter un Pack M en option, qui renforce le look sportif de la voiture.

BMW i5 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Ce dernier inclut notamment un becquet au sommet de la malle arrière et les étriers de freins bleus, entre autres. La nouvelle BMW i5 s’allonge d’une dizaine de centimètres par rapport à la précédente génération, avec une longueur totale de 5,06 mètres, ce qui en fait un très beau bébé. La largeur est aussi en hausse pour culminer à 1,90 mètres tandis que la hauteur passe à 1,52 mètre . Enfin, le Cx (coefficient de trainée) est annoncé à seulement 0,23, une valeur strictement identique à celle de l’ancienne Tesla Model 3.

Habitacle : i7 miniature

Si la berline électrique gagne en longueur, il est logique que l’empattement ait aussi été revu à la hausse. Ce dernier gagne pas moins de deux centimètres afin de culminer désormais à 3,0 mètres. De quoi accueillir encore plus confortablement les passagers, qui ne devraient pas se sentir à l’étroit dans cette nouvelle BMW i5, tant à l’avant qu’à l’arrière.

Sur la banquette, l’espace aux jambes est en effet plus que satisfaisant, sans forcément être le plus grand du segment. Si le toit est incliné à l’arrière, les plus grands gabarits ne devraient pas trop être incommodés pour autant.

BMW i5 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Si le passager de la place centrale n’appréciera sans doute pas la présence du tunnel central, les autres pourront quant à eux profiter d’un espace creusé pour les pieds directement dans le plancher. Cela afin de libérer de l’espace pour les genoux, ce qui est très appréciable et que l’on retrouve aussi notamment sur la Porsche Taycan.

À l’avant, le conducteur et son passager sont aussi chouchoutés, avec des sièges confortables et réglables électriquement, offrant une grande amplitude de mouvement. Ces derniers sont également bien enveloppants et devraient assurer un bon maintien, mais cela se vérifiera plus en détail lors d’un prochain essai.

BMW i5 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Pour la toute première fois, le poste de conduite de la BMW i5 est entièrement vegan et fait donc l’impasse sur les matériaux comme le cuir ou l’Alcantara, que ce soit sur le volant, la planche de bord ou entre les portières. Quoi qu’il en soit, l’habitacle est très séduisant avec sa grande dalle numérique sur laquelle nous reviendrons plus en détail un tout petit peu plus loin.

Les matériaux sont évidemment de très bonne facture dans l’ensemble, même si le plastique brillant de la console centrale reste très propice aux rayures. Bien sûr, les finitions et ajustements sont à la hauteur des attentes dans cet intérieur calqué sur la BMW i7, que nous avons testée un peu plus tôt.

Ce dernier offre de nombreux rangements et affiche une disposition assez bien pensée, même si nous vérifierons tout ça lors d’une prise en mains plus complète. Si le volume de coffre est affiché à 520 litres sur la version thermique, il descend à 490 litres sur l’i5 électrique, en raison du moteur installé sur l’essieu arrière.

À noter que la banquette peut quant à elle se rabattre selon un découpage 40-20-40. Cependant, il vaudra sans doute mieux patienter jusqu’à l’arrivée de la version Touring prévue l’an prochain pour profiter d’un accès facilité au coffre.

Infodivertissement : un arsenal technologique

Comme nous l’avions évoqué un peu plus haut, la nouvelle BMW i5 se dote d’une grande dalle numérique de 27,2 pouces, qui nous rappelle celle de la i4 dont l’essai est à retrouver sur Survoltés. Cette disposition est évidemment inspirée par celle de Mercedes et associe en fait un écran tactile de 14,9 pouces, proche de celui de la Tesla Model S, à un combiné numérique de 12,3 pouces.

Ce dernier est très clair et lisible grâce à sa grande taille, ce qui est évidemment très appréciable. D’autant plus qu’il est également associé à un affichage tête-haute classique, avant peut-être un jour être remplacé par le Panoramic Vision dévoilé en mars dernier.

Le grand écran tactile, livré de série quelle que soit la finition choisie, accueille quant à lui le système d’info-divertissement BMW OS 8.5. Ce dernier est agréable à utiliser, assez fluide et affiche des graphismes tout à fait dans l’air du temps. Contrairement à chez certains constructeurs, comme Volkswagen par exemple, le temps de prise en mains est assez court et l’usage est assez intuitif grâce à une interface simplifiée.

De plus, le système propose de nombreuses fonctionnalités, comme la possibilité de jouer à certains petits jeux vidéo quand le véhicule est à l’arrêt lors de la recharge par exemple. Une idée sans doute largement inspirée par Tesla, qui intègre Steam dans certains de ses modèles.

Comme sur les voitures de la marque d’Elon Musk, il est aussi possible de regarder des vidéos sur YouTube, d’autant plus que la berline électrique est compatible avec la connectivité 5G. Les mises à jour se font quant à elle à distance grâce à la technologie OTA (over-the-air), comme le proposent de nombreuses marques dont Tesla ou encore Audi et Hyundai.

Ainsi, plus besoin de passer à l’atelier pour mettre sa voiture à niveau. On notera que le secteur rond sur la console centrale servant à naviguer dans les menus a été conservé. Mais ce n’est pas tout, car la voiture reprend d’autres technologies de la i7.

Parmi elles, la barre interactive sur la planche de bord qui permet d’activer les sièges chauffants ou encore de régler la climatisation, qui profite d’une intégration réussie. Un rangement permettant de charger en même temps deux smartphones en induction est aussi proposé, tandis que les passagers prenant place à l’arrière peuvent profiter de quatre prises USB-C.

Un support pour téléphone est aussi intégré sur le dossier des sièges avant. Si la berline n’est pas dotée d’un grand écran à l’arrière comme sur la BMW i7, ce sera probablement le cas de la version à empattement allongé prévue pour la Chine. Notre modèle européen devra se contenter de petits écrans classiques à accrocher.

Motorisation, autonomie et recharge

Si la nouvelle BMW Série 5 se déclinera également dans des versions thermiques et hybrides rechargeables, c’est surtout la variante électrique qui nous intéresse ici. Cette i5 s’offre non pas une mais bien deux alternatives zéro-émission (à l’échappement), baptisée eDrive40 et M60 xDrive.

La première joue donc le rôle de l’entrée de gamme et embarque un moteur électrique de 340 chevaux installé sur l’essieu arrière pour un couple de 430 Nm. La vitesse de pointe est bridée à 193 km/h sur cette déclinaison, qui devrait représenter une grande partie des ventes de la berline électrique.

La seconde version est quant à elle beaucoup plus performante, alors qu’elle ajoute un second moteur sur son essieu avant afin de se transformer en transmission intégrale. De ce fait, elle revendique une puissance de 601 chevaux pour 820 Nm de couple, ce qui lui permet de réaliser le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes, contre 6 secondes pour la eDrive40.

La vitesse maximale est ici affichée à 230 km/h. Quelle que soit la motorisation choisie, la capacité de la batterie est la même, annoncée à 81,2 kWh net. De quoi offrir une autonomie de 516 kilomètres selon le cycle WLTP pour la M60 xDrive et 581 kilomètres pour la version moins puissante, en raison d’une consommation moins élevée.

La berline électrique peut encaisser une puissance de charge allant jusqu’à 205 kW et demande une trentaine de minutes pour passer de 10 à 80 % sur une borne en courant continu. Elle est aussi livrée de série avec un chargeur de 11 kW en courant alternatif, qui passe à 22 kW en option, permettant de charger la batterie en 8h15 à la maison.

À noter que la voiture est dotée de la technologie Plug & Charge, qui permet de ne pas avoir besoin de s’identifier pour lancer la recharge. Cette solution fonctionne chez Ionity et Fastned notamment. La voiture est aussi équipée d’une pompe à chaleur et de la fonction « Max Range » permettant de réduire la consommation en limitant l’usage de certains équipements.

La suspension pneumatique à l’arrière est livrée de série pour un comportement plus confortable, tandis que la version la plus haut de gamme ajoute la suspension Adaptative Pro. Bien sûr, la conduite autonome de niveau 2 est aussi de la partie, associée à un assistant actif de changement de voie commandé par le regard.

Même Tesla et Mercedes ne font pas aussi fort ! La voiture propose au conducteur de déboiter et ce dernier n’a qu’à confirmer en regardant dans la direction souhaitée. Reste à savoir ce que cela donnera en conditions réelles.

Prix et disponibilité

Bonne nouvelle, les commandes pour la nouvelle BMW i5 sont d’ores et déjà ouvertes. Il faut débourser pas moins de 76 200 euros pour la version eDrive40 d’entrée de gamme. Un prix qui passe à 80 250 euros si vous souhaitez opter pour la finition M Sport. Dans sa variante M60 coiffant le catalogue, la barre des 100 000 euros est dépassée, avec un ticket d’entrée à 107 500 euros. À ce prix là, inutile d’espérer compter sur le moindre petit bonus écologique, réservé aux voitures de moins de 47 000 euros.

Mais ces prix restent en adéquation avec ceux des Mercedes EQE et autres Tesla Model S, qui ont légèrement chuté ces dernières semaines. À noter que les clients profiteront d’un an de charge gratuite sur les bornes du réseau Ionity. Les premières livraisons devraient débuter au tout début du mois d’octobre, alors que la voiture est assemblée au sein de l’usine de Dingolfing, comme la BMW i7.