« C’est le Apple chinois » : le patron de Ford est impressionné par la voiture électrique de Xiaomi, mais pointe du doigt quelques défauts

 
Jim Farley, le PDG de Ford, ne tarit pas d’éloges au sujet de la Xiaomi SU7. Il reconnaît que la voiture électrique possède de nombreux atouts et a conscience qu’il va falloir rattraper le retard pour rivaliser.
Ligne de production de la Xiaomi SU7

Les constructeurs automobiles chinois exportent de plus en plus, comme nous l’avons expliqué dans un précédent article. Et cette offensive n’est pas prête de ralentir, puisque de nombreuses marques veulent désormais se faire une place en Europe. Et bien sûr, les entreprises traditionnelles voient ces nouveaux arrivants comme une menace, à juste titre.

Ford reconnaît son retard

C’est notamment le cas de Ford, qui avait dû revenir sur son objectif de ne vendre que des autos électriques d’ici à 2030. Et ce alors que la demande peine à suivre. Son patron, Jim Farley, ne baisse cependant pas les bras, et veut désormais comprendre la recette du succès des marques chinoises. C’est donc pour cela que ce dernier prend régulièrement le volant de voitures venues de l’Empire du Milieu. Et parmi elles, on peut citer la Xiaomi SU7, qui intéresse tout particulièrement l’homme d’affaires américain.

Il avait déjà pu l’essayer pendant six mois et l’avait trouvé totalement fantastique. Et voilà qu’une seconde expérience à son volant a permis de confirmer sa première impression de la berline électrique. Interrogé par le quotidien argentin La Nación, ce dernier l’admet : « J’ai été très impressionné par Xiaomi. Leur succès n’est pas étonnant : c’est le Apple chinois ». Et on peut dire que le dirigeant ne tarit pas d’éloges à l’égard de la création du spécialiste de la tech.

« Vous montez dans la voiture avec votre téléphone et vous n’avez pas besoin de le jumeler, car il vous identifie automatiquement. Elle est équipée de la reconnaissance faciale, d’un assistant vocal intégré et peut accélérer de 0 à 100 km/h en trois secondes d’une simple pression sur un bouton. On a l’impression de conduire une Porsche Taycan ».

Le PDG semble admettre à demi-mot que Ford a encore du travail avant de rivaliser avec Xiaomi, et les Chinois en général, même s’il poursuit : « C’est un très bon produit, mais il n’est pas parfait, et nous pourrions le surpasser dans les segments où nous sommes en concurrence. »

D’ailleurs, le patron avait déjà reconnu ce fait quelques mois plus tôt, comme le rappelle Car News China. La marque américaine avait justement embauché l’ancien ingénieur en chef de la Tesla Model 3 comme directeur technique des véhicules électriques. Ce dernier avait notamment travaillé sur le projet d’Apple Car, avant que ce dernier ne soit finalement abandonné. C’est à cette occasion que Ford avait découvert qu’il avait 25 ans de retard sur ses rivaux dans certains domaines technologiques très importants.

« Nous ne pouvons pas rater la Chine »

Jim Farley évoque le jour où Doug Field lui avait confié : « ton système de distribution de pièces, ton architecture informatique et tes outils de conception CAO ont 25 ans de retard. Tu ne peux pas rivaliser avec BYD. Il te faut une véritable expertise ». Des paroles cash, mais qui ne semblent pas avoir vexé l’homme d’affaires. Ce dernier veut au contraire mettre les bouchées doubles pour tenter de revenir dans la course. Et ce alors qu’il estime que la Chine représente « une menace existentielle ».

Il rappelle que « Ford a raté le Japon, Ford a raté la Corée du Sud, nous ne pouvons donc pas rater la Chine ». Des propos qui confirment ceux qu’il avait tenus quelques semaines plus tôt, dans lesquels il affirmait ne pas vouloir céder son marché aux Chinois. Car ces derniers occupent aujourd’hui une place grandissante dans l’industrie automobile, et profitent notamment de leur rapidité pour concevoir des autos. Une expertise dont profite notamment Renault, qui a en partie développé sa nouvelle Twingo dans l’Empire du Milieu.

Xiaomi SU7 Ultra // Source : Xiaomi

Désormais, Ford veut tirer les coûts de production vers le bas, en utilisant des batteries LFP (lithium – fer – phosphate). Et car cette technologie coûte moins cher que le NMC (nickel – manganèse – cobalt). Mais la firme va aussi devoir mettre un coup d’accélérateur en ce qui concerne les technologies embarquées. Même si elle possède déjà l’un des meilleurs systèmes de conduite autonome, qui dépasse même l’Autopilot de Tesla comme nous l’avions expliqué.


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