« On a encore un coup d’avance » : pourquoi la Renault Twingo électrique est en partie chinoise

Renault ne chôme pas en ce moment, et cela dure depuis quelques années déjà. Depuis 2021 la révélation de son plan Renaulution par Luca de Meo, la firme tricolore enchaîne les nouveautés. On pense notamment à la R5 E-Tech, qui avait même été la voiture électrique la plus vendue en France, mais pas seulement. Et ce n’est pas terminé.

Une citadine conçue en Chine

Et pour cause, après la citadine abordable et la R4 E-Tech quelques mois plus tôt, le constructeur au losange a levé le voile sur un autre modèle très attendu. Il s’agit de la Renault Twingo E-Tech, que nous avons pu découvrir en avant-première. Affichée à moins de 20 000 euros, cette dernière est un concentré de toutes les solutions visant à réduire au maximum son prix. Pour cela, la petite auto fait notamment appel à moins de pièces, et reprend des éléments d’autres modèles.

Mais ce n’est pas tout, car l’un des secrets du constructeur pour réduire encore plus le coût de production de sa Twingo est de la concevoir en Chine. Ainsi, le développement est nettement plus rapide, et donc moins coûteux. Cependant, cette solution n’est pas exempte de critiques, bien évidemment. En effet, certains affirment que Renault aurait totalement délégué la conception de sa citadine à son partenaire Launch Design, basé à Shanghai. Mais alors, est-ce réellement le cas ? Le constructeur a tenu à répondre.

Les journalistes du site Presse Citron ont en effet pu se rendre en Chine, afin de visiter les locaux de cette entreprise, avec laquelle le constructeur français collabore. Cette dernière propose une offre inédite, puisqu’elle permet de concevoir un projet automobile de A à Z. En théorie, sans que le constructeur n’ait à intervenir directement. Cependant, ce type de proposition existe aussi déjà en Europe, mais Renault a choisi la Chine pour une raison : la rapidité. Car seulement deux ans ont été nécessaires pour le développement de la Twingo.

Mais alors, quel a été le rôle du studio chinois dans la conception de la citadine électrique, qui devrait avoir un équivalent chez Nissan ? Et bien il a notamment travaillé sur le design, mais pas comme on le pense. Car la société, qui compte plusieurs milliers de salariés a en fait été chargé de développer le design des pièces, et non de la voiture. Et tout particulièrement toutes celles à l’intérieur et l’extérieur de l’auto, hors trains roulants, moteurs et batteries. Et la firme au losange a également été présente.

Un partenariat, pas une délégation totale

C’est ce que confirme Jérémie Coiffier, ingénieur en charge du projet de la Twingo. Ce dernier indique que l’ « on a fait avec eux la base des nouveaux composants, c’est là où on a introduit la notion de co-création ». Mais le porte-parole rappelle tout de même qu’il « y a une limite à leur exercice. Ils ne savent pas tout faire. L’Europe a encore un avantage dans le développement des systèmes et dans la vision globale, la synthèse globale des véhicules. On a encore un savoir-faire, et j’ai envie de dire, un coup d’avance ».

Ainsi, pas question de ne miser que sur la Chine pour concevoir la nouvelle Twingo, mais plutôt de travailler en collaboration, en utilisant le savoir-faire chaque pays. Et l’ingénieur de rappeler que « nous n’avons pas délégué l’activité. Ce qui s’est passé, c’est qu’on est humblement venu pour apprendre à aller vite. Et apprendre à aller vite, ce n’est pas simplement apprendre à faire la même chose en plus vite. C’est faire les choses différemment. C’est une transformation ». Cela suffira t-il à convaincre les plus sceptiques ?

Rien n’est moins sûr pour le moment. Cependant, il faut tout de même garder en tête que la nouvelle Renault Twingo E-Tech est produite en Europe, et plus précisément en Slovénie. Ce qui devrait lui permettre d’avoir le droit au bonus écologique mais aussi d’être éligible au leasing social s’il est reconduit en 2026. A noter tout de même qu’elle fait désormais appel à de nombreuses pièces chinoises, puisque 46 % de sa valeur est liée à des composants produits dans l’Empire du Milieu.