Nintendo Switch OLED vs Steam Deck : écran, puissance, jeux, prix, on fait le point sur les différences

 

L’annonce de la console Steam Deck de Valve fait beaucoup de bruits. La comparaison avec la Switch OLED est immédiate, mais est-elle vraiment pertinente ? On analyse les différences entre les deux machines.

Avec son design, le Steam Deck rappelle immédiatement la Nintendo Switch, qui connaît le succès depuis son lancement. Nintendo vient tout juste de dévoiler la Switch OLED qui se présente alors comme la principale concurrente de la future console portable de Valve. L’occasion de comparer exactement ce que peuvent proposer les deux appareils.

Design : un argument de poids

Dès que l’on commence à comparer les deux produits, on découvre vite des différences majeures. À commencer par le poids : la Nintendo Switch OLED pèse seulement 420 grammes avec les manettes Joy-Con attachées là où le Steam Deck affiche 669 grammes sur la balance.

La différence de poids s’accentue si l’on prend en compte le fait que les Joy-Con de la Switch sont détachables, alors que le design du Steam Deck est immuable.

Les manettes de la Switch sont détachables // Source : Nintendo

Cela va de pair avec le choix de manettes détachables : la Switch a été conçue pour pouvoir être posée et utilisée à distance grâce à son pied ajustable. le Steam Deck ne peut être utilisée que comme une console portable lorsqu’elle n’est pas connectée à un dock.

Une fois les deux machines côte à côte, on devrait également constater une belle différence de taille. le Steam Deck mesure 298 x 117 mm pour 49 mm de profondeur, contre 242 x 102 mm pour la Switch OLED avec seulement 13,9 mm de profondeur. On a quasi une multiplication par 4 de l’épaisseur de la machine tout de même.

Une manette plus compliquée sur Steam que sur Switch

Une console de jeu est aussi définie par la manière dont on la contrôle. Les manettes Joy-Con sont aujourd’hui bien connues et surtout respectent assez bien les classiques du marché.

Si l’on met de côté les boutons liés au système (+, -, capture et home), on a : 4 boutons de directions, 4 boutons d’actions, 4 boutons à l’arrière (L, R, ZL, ZR) et deux sticks analogiques.

La situation sur le Steam Deck est un peu plus complexe. En plus des boutons système (View, Options, Steam et Quick Access) et classiques, qui reprennent en fait la même disposition que sur la manette Xbox (souvent utilisée sur les jeux PC), on trouve là deux pavés tactiles et quatre boutons L4, L5, R4 et R5 à l’arrière de la console.

Les consoles sont déjà réputées pour avoir des manettes avec de nombreux boutons qui peuvent être des freins à l’adoption des jeux vidéo par un large public. le Steam Deck ne semble pas améliorer l’affaire. Comme c’est déjà le cas sur Steam aujourd’hui, le système proposera beaucoup d’options pour adapter les contrôles à chaque situation.

Écran : Nintendo remporte la manche

Qui dit console portable dit écran au centre de l’activité. Impossible de donner un avis définitif tant que les deux appareils ne sont pas sortis, mais, à partir des caractéristiques annoncées, on peut déjà faire des conjectures.

La prochaine Nintendo Switch intègre un écran de 7 pouces OLED de 1280 x 720 pixels. Le Steam Deck utilise un écran de 7 pouces LCD avec une définition de 1280 x 800 pixels.

La nouvelle Nintendo Switch dispose d’un écran OLED de 7 pouces // Source : Nintendo

On peut avoir l’impression que le Steam Deck a donc une meilleure densité de pixels, puisqu’elle propose une plus grande définition à diagonale égale. Mais il faut prendre en compte le format de l’écran qui est du 16:10 au lieu d’être du 16:9. Sur la définition d’affichage, on est donc au même point sur les deux écrans.

Nintendo devrait toutefois tirer son épingle du jeu, car la technologie OLED va proposer de meilleurs contrastes et des couleurs plus riches à l’écran. En résumé, l’écran de la Nintendo Switch devrait être meilleur, mais pas parfait.

Puissance : il n’y a pas match

Sur la question de la puissance théorique, il y a beaucoup de choses à dire. C’est ici que les différences philosophiques entre les deux appareils vont apparaître le plus sensiblement. Là où la Nintendo Switch OLED bénéficie de jeux sur mesure, cela ne devrait pas être le cas du Steam Deck, qui reste fondamentalement un PC en fait.

Les caractéristiques des puces

Sur le papier, le Steam Deck propose des performances nettement revues à la hausse face à la Switch OLED. Celle-ci conserve les mêmes performances que la précédente Switch. On a donc une puce Nvidia Tegra X1 composée d’un CPU 4 cœurs ARM Cortex A57 cadencés jusqu’à 2 GHz et d’un GPU Maxwell avec 256 cœurs, cadencés jusqu’à 1 GHz. Cette puce est épaulée par 4 Go de mémoire partagée et d’un stockage à 400 Mo/s.

le Steam Deck est une console bien plus moderne qui repose sur un APU développé par AMD contenant un CPU 4 cœurs 8 threads de 2,4 à 3,5 GHz et un GPU RDNA 2 avec 8 CUs cadencés de 1 à 1,6 GHz. La mémoire vive est de 16 Go LPDDR6 et propose un stockage eMMC ou NVME qui devrait être plus performant que celui de la Switch.

le Steam Deck gagne haut la main

Sans pouvoir la comparer avec les consoles de dernière génération comme une Xbox Series X ou une PlayStation 5, le Steam Deck est tout de même résolument plus moderne et plus performante que la Switch.

le Steam Deck propose en particulier un processeur (CPU) beaucoup plus performant que celui de sa future rivale. Il est difficile de trouver des benchmarks comparant un Tegra X1 et un CPU AMD Zen 2. En approximation, on pourra rappeler qu’une machine équipée du Tegra X1 obtient un score de 1100 à 3300 environ sur Geekbench 4, selon que l’on prenne en compte le résultat mono ou multicœur, alors qu’un AMD Ryzen 4800U (proposant à peu près les caractéristiques du CPU du Steam Deck) atteint un score de 4900 à 26 000. On comprend que le gap est énorme.

Sur le GPU, la puce graphique, la Nintendo Switch offre une puissance brute théorique de 0,5 Tflops FP32 environ contre 1,6 Tflops FP32 annoncé par Valve sur le Steam Deck. Sans même prendre en compte les différences d’architecture, cela fait un rapport de 1 à 3 entre les deux machines. RDNA 2 est la dernière architecture en date d’AMD qui permet de rattraper ce que Nvidia peut faire avec Ampere. En particulier sur les jeux 3D sans ray tracing. C’est donc une architecture plus moderne et véloce que Maxwell.

Jeux : la question décisive

Reste la question des jeux qui est toujours la plus importante quand on parle d’une console. Le Steam Deck utilise Steam OS 3,0 qui offre une large compatibilité avec les jeux déjà existants sur Steam.

L’avantage est donc qu’il n’y a pas à racheter les jeux que l’on possède déjà et que la plateforme devrait continuer de recevoir des titres PC conçus pour Steam, si les développeurs font l’effort d’offrir une compatibilité Steam OS.

La guerre des exclusivités favorable à la Switch

Reste que la force de la Nintendo Switch sera d’abord dans ses jeux exclusifs, développés notamment par Nintendo. Mario Kart, Animal Crossing, Smash Bros, Pokémon sont autant de licences que l’on ne peut retrouver que sur Switch.

Animal Crossing : New Horizons // Source : Nintendo

Valve, de son côté, ne joue plus autant son rôle de développeur, même si la firme continue de produire des jeux comme récemment Half Life Alyx, uniquement proposée en VR. On pourrait aussi arguer que les jeux qui ne sortent que sur PC sont de facto des exclusivités du Steam Deck face à la Switch. Mais ces jeux, pensés avant tout pour un PC, ne seront peut-être pas très bien adaptés à l’expérience « console » voulue par le design du Steam Deck.

On s’éclate dans Half Life Alyx // Source : Valve

Mais une ouverture plus grande pour le Steam Deck

Un avantage du Steam Deck qu’il faut mentionner quand on parle de la bibliothèque de jeux possibles est l’ouverture laissée par Valve sur sa machine. Il devrait être possible d’installer Windows sur la machine, et a minima, elle permettra de streamer depuis Steam OS des jeux tournant sur un PC de bureau plus performant. Si l’accès à un navigateur est de la partie, on pourra aussi imaginer profiter des services de cloud gaming comme le Xbox Game Pass ou GeForce Now, voire Google Stadia.

Autant de solutions que l’on ne peut pas mettre en place sur la Nintendo Switch.

Prix et date de sortie

le Steam Deck sera disponible à partir du mois de décembre pour un tarif débutant à 419 euros avec 64 Go de stockage et jusqu’à 679 euros avec 512 Go de stockage.

La Nintendo Switch OLED est disponible en précommande à 349 euros pour un lancement prévu en octobre 2021.

Sur le papier, le Steam Deck offre un meilleur rapport performances-prix, mais ce n’est pas le seul critère à prendre en compte.

Conclusion : le PC contre la console

Quand on compare la Switch et le Steam Deck, c’est en réalité la philosophie même d’une console de jeu que l’on oppose au PC. La console de Nintendo est une console dans le sens le plus traditionnel du terme : hors de question de lui trouver des usages autres que du jeu vidéo, il y a très peu d’applications proposées sur la console. Les jeux sont conçus sur mesure et adaptés à ses performances, parfois avec bien des difficultés.

Sauf quelques exceptions, les jeux conçus pour la Switch tourneront correctement sur la Switch et seront surtout adaptés aux manettes proposées par Nintendo. On a une expérience utilisateur maîtrisée de bout en bout et bien connue.

Du côté du Steam Deck, on est bien plus dans l’expérimentation. C’est une machine qui s’adresse à un public de connaisseurs qui saura adapter les jeux et leurs réglages graphiques pour tourner correctement sur l’appareil. Les jeux seront de fait moins bien adaptés, car plus généralement disponibles sur PC et Steam OS. Il ne faudra pas avoir peur de toucher aux options de Steam OS pour ajuster son expérience. Mais c’est une machine qui devrait en revanche offrir bien plus de possibilités que la Switch pour qui sait la maîtriser. Et en cela, elle pourrait être une machine très intéressante.


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