« Un bain de sang » : le patron de Peugeot, Citroën, Fiat et Jeep continue d’être sceptique sur la voiture électrique

 

Carlos Tavares, le CEO de Stellantis (qui détient notamment Citroën, Peugeot, Opel, Fiat et Jeep), s'est toujours montré sceptique sur le marché de la voiture électrique. Il continue manifestement de l'être ; plus précisément, la "guerre des prix", principalement menée par Tesla et les marques chinoises, l'inquiète fortement.

Peugeot E-3008

Malgré une gamme de voitures électriques qui s’étoffe de jour en jour, avec même un certain succès en termes de vente, le tentaculaire groupe Stellantis (qui détient PeugeotCitroënFiat, Jeep et Opel, mais également DS, Alfa Romeo, Lancia, Maserati, Dodge ou même RAM et Chrysler), s’est toujours montré sceptique sur ce domaine.

Des doutes qui se personnifient en la personne de Carlos Tavares, CEO du groupe, qui ne cesse d’avertir sur les dangers de l’électrification du marché. On l’avait déjà entendu sur la « brutalité » du changement de paradigme dans ce secteur, mais il ne s’arrête pas là, comme nous le rapporte le journal Fortune.

Un « bain de sang » en approche

C’est en parallèle de la présentation de sa nouvelle plate-forme STLA Large, dédiée aux modèles les plus luxueux et performants du groupe, que Carlos Tavares a pris la parole sur la « guerre des prix » que mènent majoritairement Tesla et les constructeurs chinois, BYD en tête. Et il ne mâche pas ses mots.

« Si vous décidez de baisser les prix sans tenir compte de la réalité de vos coûts, vous aurez un bain de sang. J’essaie d’éviter un nivellement par le bas », a-t-il ainsi précisé.

Fiat 600e // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Une déclaration qui vient à point nommé, quelques jours après des spectaculaires baisses de prix chez de très nombreux constructeurs : Volkswagen, Renault, MG et Dacia, mais également Tesla et BYD ont ainsi fait fondre les prix de leurs modèles de plusieurs milliers d’euros.

Ces baisses de prix sont une très bonne nouvelle pour les consommateurs, mais bien moins agréable pour les profits des marques : Tesla a ainsi vu les siens baisser de 40 % en 2023 après des baisses de prix successifs de ses modèles, principalement dans le but de reste numéro 1 mondial de la voiture électrique – une situation qui lui a pourtant été volée fin 2023 par BYD.

Jeep Avenger

En parallèle, plusieurs constructeurs ont vécu une année 2023 compliquée dans le domaine de l’électrique : Volkswagen va devoir tailler dans ses effectifs et Ford a perdu des sommes folles dans sa division dédiée, l’obligeant à revoir à la baisse ses projets à venir.

Une baisse des prix tout de même visible

Il n’en reste que le groupe Stellantis fait des efforts sur l’accessibilité de ses voitures électriques. Certes, pas forcément autant qu’il ne le pense, mais quelques preuves vont tout de même dans le bon sens.

La Citroën ë-C3, par exemple, arrive en juin avec un tarif de 23 300 euros hors bonus et des prestations manifestement de bon niveau. Elle sera rejointe un peu plus tard par la Fiat Pandina, qui sera quasiment identique à la petite française et à des tarifs qui devraient être assez proches.

Citroën ë-C3

Le Peugeot E-3008 est lui aussi une bonne surprise, toutes proportions gardées. Ses tarifs sont connus depuis peu et sont finalement assez bien placés dans sa catégorie — pas autant que ce que propose le Renault Scénic E-Tech ou le Tesla Model Y, mais on s’attendait à pire.

Stellantis reste en parallèle fidèle à ses objectifs « 100 % des ventes de voitures électriques à batterie (BEV) pour les voitures particulières en Europe et de 50 % des ventes de BEV pour les voitures particulières et les pick-up aux États-Unis d’ici 2030 », tout en visant « une neutralité carbone d’ici 2038 ».

Des objectifs ambitieux, mais à voir si la vision assez pessimiste de son patron (ou les prochaines élections ?) ne va pas les contrecarrer.


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