
C’est une petite phrase qui va faire beaucoup parler d’elle. Dans une déclaration relayé par le site Xataka Android, un officier de la police nationale espagnole a déclaré que « chaque fois que nous voyons un Google Pixel, nous supposons qu’il appartient à un trafiquant de drogue ». De quoi sérieusement abîmer la réputation des mobiles de Google dans le pays.
Les responsables de cartels auraient-ils une affinité particulière pour les photos au joli bokeh ou l’affichage 120 Hz ? Pas exactement non. Cette déclaration polémique reflète la méfiance des forces de l’ordre envers une cible bien plus spécifique : GrapheneOS.
La sécurité comme ennemie
Système d’exploitation alternatif basé sur Android, GrapheneOS est considéré comme l’un des OS mobiles les plus sécurisés grâce à un accent mis sur la protection de la vie privée, l’isolation des applications entre elles et l’intégration de fonctionnalités de protection supplémentaire pas présentes dans les versions « classiques » d’Android. C’est aussi un système complètement débarrassé de tous les services Google.
C’est cette philosophie limitant la surveillance, très protectrice des données personnelles et du chiffrement qui inquiète la police catalane et qui suffit à faire planer le doute sur les intentions de tous les propriétaires de Google Pixel. Car oui, GrapheneOS ne peut être installé que sur les téléphones de Google en raison de la présence de nombreux composants logiciels et matériels dédiés à leur sécurité.
Sans surprise, l’équipe derrière l’OS n’a pas été exactement ravie de se retrouver accusée de faciliter la vie des criminels en tout genre. « GrapheneOS est opposé à la surveillance de masse que ces gens veulent mettre en place », déclarent les responsables de Graphene en se comparant à l’application de messagerie Signal, elle aussi visée par des « accusations infondées » par plusieurs pays européens.
Le chiffrement, éternel bouc émissaire
Si GrapheneOS offre des options de sécurisation avancées, l’associer automatiquement à des activités illégales relève d’une criminalisation quelque peu excessive de la vie privée. Discuter sur Signal, ou même sur WhatsApp (qui partage le même protocole de chiffrement), ne fait automatiquement pas de vous un baron de la drogue. Simplement quelqu’un qui valorise le caractère personnel de sa vie numérique.
Pour aller plus loin
Le Sénat veut rendre vos discussions WhatsApp et Signal plus facilement accessibles aux forces de l’ordre
Précisons que ce genre de discours n’est pas l’apanage des forces de police espagnole. Depuis l’affaire San Bernardino aux États-Unis, les services de renseignement locaux pestent régulièrement contre le chiffrement des données et, en France, l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et son prédécesseur Bernard Cazeneuve ne se sont pas privés de dire tout le mal qu’il pensait de ces technologies qui protègent un peu trop la vie privée de leurs utilisateurs et utilisatrices.
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